Certains livres ressemblent à des scénarios à la Audiard. Ici, c’est l’histoire d’un patron catégorie « vieux naïfs ». Jean Baud. Cet ancien patron de Leader Price, est désespéré par la nouvelle vague « bling bling » et financière. Une amertume propre à nourrir un livre : « Coup de tonnerre dans la grande distribution », sorti le 19 juin aux éditions Bourin.
« – Il y a des patrons de gauche, je tiens à vous l’apprendre ! – Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre ». Ce qui caractérise l’espèce, ce sont les patrons d’eau profonde. Jean Baud l’ex-patron de Leader Price n’a jamais vu le soleil, tout occupé à développer son business dans son aquarium, il doit même ignorer les oiseaux, alors vous imaginez les poissons volants. Il a de la classe Jean, un personnage à la Michel Audiard, sympathique, mais de droite. D’une droite pratiquement disparue, presque archaïque, celle qui nous renvoie à la terre plus qu’à la finance. D’une droite qui aime le travail plus que tout, qui prend son pied à faire des coups, à trouver des idées, à sentir les marchés. Une droite qui ne parle pas facilement d’argent, une droite d’avant la finance.
Monsieur Baud a des problèmes. D’un seul coup, il se trouve confronté à l’autre droite, à la nouvelle vague. Celle de l’argent, qui fascine nos adolescents. Pauvre Jean, il se croyait encore au temps de la confiance. Si seulement il avait pris le temps d’aller au cinéma, il aurait été affranchi : « Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute ». Mais Jean préfère le travail à la distraction, c’est son problème.
Monsieur Naouri, l’homme qui parle à notre pépé de 90 ans, pèse lourd. C’est la 57ème fortune de France, le patron de Casino, et l’inventeur du Matif (Marché à Terme des Instruments Financiers). Et ce taiseux n’est pas du tout, mais du tout du genre à rigoler. Les deux hommes n’ont pas appris le commerce dans les mêmes écoles. Pendant que l’ancien apprenait son métier sur les marchés, le second sortait major d’Ulm et de l’ENA. L’histoire s’est mal terminée. Monsieur Naouri a envoyé ses sbires, qui n’ont pas pris de gants : « Brisons là, voulez-vous, Monsieur, chacun dans sa sphère, et je vous prierai de ne plus m’adresser la parole, même de loin ». Sur le fait, monsieur Baud a dû quitter son entreprise. C’est son malheur. Depuis, ayant l’impression d’avoir été abusé, il réclame de l’argent.
Alors, autour de lui, on a envie de l’aider le pépé sympathique : « Ce que tu peux être con ! T’es même pas con, t’es bête. Tu vas jamais au cinoche ». Audiard t’aurait évité ce mauvais pas, maintenant tu vas devoir payer un baveux.
Cette fable a une morale : « Depuis Adam se laissant enlever une côte jusqu’à Napoléon attendant Grouchy, toutes les grandes affaires qui ont raté étaient basées sur la confiance ! Croire en l’honnêteté des gens est le seul vrai risque des professions aventureuses ».
Monsieur
C’est article n’est nullement une enquête, je résume un livre, avec le vocabulaire et de très nombreuses citations d’Audiard. C’est un peu un exercice de style.
A aucun moment je ne prétends comprendre et avoir enqueêté sur le pourquoi et le comment des choses. Je ne sais pas si ce monsieur a placé son patrimoine en Suisse, il n’en parle pas dans son livre. En revanche il souhaite se faire passer pour un patron à l’ancienne.
Cdt
Bertrand Rothé.
au modérateur : vous avez zappé mon méchant petit comm sur l’orthographe des journaleux de Bakchich dans l’article philo-trottoir. Certes.
Néanmoins : "tout occuppé à développer", outre que ça prend 2p…
Transmettez un petit truc au sieur Rothé, histoire que ses petites incontinences orthographiques ne l’incommodent plus : remplacer le verbe qui termine avec le son "é" par mordre, et l’orthographe saute aux oreilles. EX : "tout mordu à mordre".
Et voilà.
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