Après l’article de Bakchich sur le concours d’agents de joueurs, la Fifa a décidé d’ouvrir une enquête et a adressé une jolie lettre à la rédaction.
L’amour frappe à la porte aux moments les plus inattendus. Même avec un ballon rond. Après tant de simagrées, d’articles et de petites histoires sur le football en général et ses agents en particulier, Bakchich a attiré l’attention de la Fifa. Oui, oui, la Fédération internationale de football de Sepp Blatter, gentiment appelé « Sepp le couillu » dans ces colonnes s’est manifesté auprès de notre rédaction. Enfin la consécration !
D’abord, un gentil coup de fil venu de Suisse. Puis tout bonnement une lettre venue de par-delà les Alpages, signée de la main de Jérôme Valcke, le secrétaire général de l’organisation, gentiment baptisé « Jérôme l’Arsouille » par Bakchich (voir encadré).
Valcke a choisi de contacter Bakchich dans un souci d’information. Et pour nous prévenir de l’ouverture d’une enquête de la Fifa sur la tenue et le déroulé du concours d’agents en France, sous l’égide de la Fédération française de football.
Cerise sur le gâteau et grand motif de fierté, à l’origine de cette enquête, un article de Bakchich. En l’occurrence, Concours d’agent de joueurs : la grande récré, sorti le 7 avril, qui narrait les loufoques conditions dans lesquelles s’est tenu, en France, le concours. Un inventaire à la Prévert des combines de triche… qui n’a pas été sans choquer la Fifa.
« Suite à votre article et celui paru le 5 avril dans l’Est Républicain, la FIFA a décidé d’ouvrir une enquête. »
Et afin que Bakchich puisse s’endormir heureux et rassurer d’avoir aidé à la grande marche en avant du football et du beau jeu, Jérôme Valcke n’oublie pas de préciser que « la réglementation des transferts de joueurs et joueuses fait bien entendu partie des missions prioritaires de la FIFA (…) qu’un groupe de travail, composé de représentants de tous les acteurs de la famille du football, dont les joueurs, a récemment été créé par la FIFA, précisément dans le but de travailler à un meilleur contrôle des activités des intermédiaires dans le cadre des transferts ; la FIFA a également fondé en 2007 une société, « FIFA Transfer Matching System GmbH », chargée de veiller à la régularité des activités des transferts internationaux ». Nous voilà rassurés, les transferts frauduleux ne seront bientôt qu’un lointain souvenir, comme les articles de Bakchich, nombreux, sur le sujet… Et nous pourrons enfin vivre de foot et d’eau fraîche…
Un qualificatif que Valcke, dans sa missive du 9 avril, trouve un peu excessif.
« Premièrement je veux bien accepter certains surnoms, mais là, je ne vois pas ce qui le justifie en particulier sur la base du cas MasterCard/Visa, puisqu’il semble que ce soit lié. La définition d’arsouille, www.fr.wikitionary.org/wiki/arsouille, parle de souteneur de tripot, abusant de d’alcool, etc… Je vous rassure, je ne suis ni souteneur, ni alcoolique ! J’ai certainement d’autres défauts mais pas ceux-là ». Une petite pudeur bien compréhensible. Mais, familièrement « arsouille » est un synonyme de « voyou », au même titre que « crapule » et « fripouille » : pour Le Petit Robert de la Langue Française, le voyou est « un homme du peuple ayant des activités délictueuses », ce qu’a notamment considéré le tribunal de New York dans l’affaire Visa/Mastercard, résolue à l’amiable, moyennant 90 millions de dollars…
Simples billevesées anecdotiques qui n’ont pas justifié à eux seuls que le secrétaire général de la toute-puissante Fifa (qui s’enorgueillit d’avoir plus de pays adhérents que l’Onu) prenne sa plume.
À lire ou relire sur Bakchich.info
J’ai hésité à lire la lettre jointe, mais ça vaut le coup d’oeil. Et vous faites bien de la publier, puisqu’elle semble corriger quelques approximations de l’article qui l’a suscitée. Dont une m’intrigue : les questions posées à Pékin et en France étaient-elles les mêmes, contrairement à ce qu’affirme M. Valcke ?
Sinon, jolie lettre, donc, ou M. Valcke exonère (à bon droit, même si on peut le regretter) la FIFA de toute responsabilité, tout en soulignant les "efforts" qu’elle fournit pour l’éthique professionnelle, sportive… bah ! après tout, qu’est-ce qu’on peut attendre de la FIFA. Le foot est le sport le plus populaire au monde, produit pas mal de richesses (dont la FIFA et ses cadres profitent). Cette institution aurait tort de se remettre en question. Et finalement, la critique est peut-être mal dirigée, puisqu’il ne faut pas demander à une organisation non démocratique et très spécialisée de refonder les rapports Nord-Sud ou d’harmoniser les droits du travail, fiscal et de les faire appliquer.
J’étais candidat le 30 mars, et je confirme les deux tiers de vos accusations pour en avoir été témoin visuel : oreillettes et course contre la montre pour faire sortir les sujets. Je n’avais pas relevé le coup du "bonneteau" mais tout bien considéré ce "truc" est parfaitement logique. Joli…
Que les PANTINS de la fédé présents ce jour là, censés représenter l’autorité et la probité, cessent leurs cris de vierges effarouchées, ils sont indécents.