Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
VIDÉOS

« La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »

Bakchich TV / lundi 23 juin 2008 par Laurent Léger, Michel Despratx
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Qui eût cru que la DST et certaines officines de renseignement privé pouvaient travailler main dans la main pour espionner un journaliste, un ancien Premier ministre, un homme d’affaires ? Un pro de la filoche, qui opérait au coeur de ce système, lève le voile sur un jeu barbouzard qui jusque là prospérait dans l’ombre… Et raconte comment son contact à la DST cherchait assidument de l’info sur Nicolas Sarkozy…

Patrick Baptendier, un ancien gendarme, lance un pavé en forme de livre dans la mare des officines de renseignement, et aimerait bien que tout le système soit éclaboussé. Le système dans lequel il s’est plongé jusqu’au cou après avoir passé 22 ans dans la gendarmerie, et qui lui vaut aujourd’hui d’avoir passé quelques mois en détention préventive et de bientôt devoir subir un procès dans les règles. Auquel il risque de se retrouver bien seul, ce qui le chagrine énormément… Alors s’il doit tomber, autant que toutes les responsabilités soient recherchées, les siennes comme celles des autres, commanditaires et services officiels. « Il faut que de nouvelles enquêtes administratives ou judiciaires soient lancées », assène-t-il.

Comme Bakchich l’a raconté, Baptendier, poursuivi par la juge de Versailles Magali Tabareau pour avoir utilisé les fichiers de la police et revendu des informations confidentielles, raconte dans son livre, Allez-y, on vous couvre ! Un barbouze au service de l’État (éditions du Panama), comment ses petits trafics étaient couverts par le contre-espionnage, c’est-à-dire la DST. Traditionnellement, une division de ce service, aujourd’hui fusionné avec les RG, surveille l’activité des agences privées de renseignement, susceptibles de déstabiliser les intérêts économiques ou politiques français. Baptendier, oeuvrant pour de vraies centrales comme Kroll ou Geos, ayant pignon sur rue et bénéficiant d’énormes moyens, intéressait particulièrement les contre-espions : grâce à lui, la DST était à même de savoir sur quoi ces officines travaillaient…

Mais quand cette direction du ministère de l’Intérieur lui refile des informations sensibles sur des personnes et des sociétés, traversant ainsi la ligne jaune, le traficotage prend une autre ampleur. Cliquer sur la vidéo ci-dessous pour en apprendre plus sur le marché noir de l’information.

Très énervé de se retrouver bien seul devant les juges (son contact à la DST a eu droit, selon lui, à un traitement gentil et fort courtois de la part de la justice et s’est retrouvé affublé du statut de « témoin assisté », avant de bénéficier d’un non-lieu), Patrick Baptendier a tout d’un coup la mémoire qui lui revient. Il se souvient ainsi de l’insistance de son agent traitant à propos d’un certain « Nicolas », comme il l’appelle… futur président de la République, mais alors seulement ministre de l’Intérieur. On est en octobre ou novembre 2005, la polémique autour des vrais-faux listings de l’affaire Clearstream fait rage et Nicolas Sarkozy soupçonne la DST, à tort ou à raison, de lui avoir caché des choses. Il s’en est même pris à Pierre Bousquet de Florian, son patron. Le contre-espionnage s’est-il lancé à la pêche aux infos compromettantes sur son propre ministre ? Au ministère de l’Intérieur, on répondait lundi 23 janvier « ne pas avoir de commentaire à faire sur une information judiciaire en cours ». Écoutez néanmoins Patrick Baptendier.

Les enquêtes quotidiennes dont Baptendier était chargé pour le compte de Kroll et des autres officines s’avéraient délicates, au vu des « cibles » de l’ancien gendarme. Il n’a pas toujours appris qui était le client final, mais se souvient et raconte comment il a traqué et surveillé la journaliste Ghislaine Ottenheimer et son mari, Thierry Lefébure, un lobbyiste, ancien membre du cabinet d’Édouard Balladur. La DST ne perd pas une miette de son enquête…

Les agences de renseignement sont très recherchées en Afrique, et les élites au pouvoir n’hésitent pas à commanditer des enquêtes sur les opposants gênants. Ce fut le cas pour les hiérarques sénégalais. Karim Wade, le fils du président du Sénégal, avait mandaté Kroll pour des investigations relatives à Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre emprisonné à Dakar depuis juillet 2005 (il sera libéré en février 2006), et à sa famille, qui résidait alors en France. Encore une fois, le contre-espionnage est informé en direct.

Le contact de Patrick Baptendier à la DST n’hésite pas à fournir des éléments très confidentiels à l’ancien gendarme, tels les numéros de compte et les relevés bancaires de la famille Ofer, un magnat israélien à la tête de la holding Israël Corp, alors en visite à Paris, et dont le fils s’apprête à signer un contrat avec une filiale du groupe Véolia. Là encore, Baptendier a gardé en tête le récit de l’affaire, et les écoutes téléphoniques ordonnées par la juge qui l’a fait tomber viennent prouver ses dires.

À lire ou relire sur Bakchich :

Les activités du contre-espionnage sont couvertes par le secret-défense, mais ça n’a pas empêché des flics de la DST de refiler à un détective privé des infos sur un Français proche de Roman Abramovitch, un oligarque russe, propriétaire du club de (…)
Quand Jean-René Fourtou prend la tête de Vivendi en 2002, une société de sécurité privée se met à collecter des informations sur la « crédibilité » et la « morale » de quelques un de ses collaborateurs et d’une journaliste du « Monde ». Eclairant sur des (…)

AFFICHER LES
15 MESSAGES

Forum

  • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
    le lundi 23 juin 2008 à 21:24, Gégé a dit :

    Il donne aux journalistes ce qu’ils veulent entendre, et ils tombent dans le panneau… Ceux qui connaissent un peu ce monde savent que JAMAIS la DST n’aurait demandé des infos sur Sarko à un type comme Baptendier, tout juste bon à faire des filoches et à vendre des infos qu’on lui donne tout cuit !

    Messieurs les journalistes, vous aimez les complots, mais ne soyez pas dupes d’un type qui a menti à tous ses contacts. Un peu de psychologie !

    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le mardi 24 juin 2008 à 11:08
      gégé, vous êtes drôle !!
      • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
        le mardi 24 juin 2008 à 16:39
        Qu’est-ce qui vous dit que la DST ou certains de ses agents n’aient pas cherché à identifier ceux qui en savaient trop sur Sarkozy ?
    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le vendredi 4 juillet 2008 à 15:34, Tony a dit :

      Officines : étranges doutes sur le livre à succès qui accuse le contre-espionnage Pascal Junghans, La Tribune.fr

      Après avoir espionné le patron de Skyrock, travaillé pour Laurence Parisot et le PDG de MMA, un trouble détective privé accuse la DST de lui avoir fourni des informations pour mener ses missions d’espionnage. Or, le procureur de Versailles vient de blanchir l’agent de la DST qui traitait le "détective". C’est un coup sérieux porté à la crédibilité du livre de Patrick Baptendier, ce patron d’officine qui accuse la Direction de la surveillance du territoire (DST), le contre-espionnage, de l’avoir "couvert" et aidé alors que ce "détective" espionnait les salariés de Laurence Parisot, pour le compte de la Présidente du Medef, ou surveillait un gêneur pour le compte de Jean-Claude Seys, patron du groupe d’assurance MMA, Mutuelles du Mans Assurances (voir encadré).

      Ce coup sérieux est porté par la Justice. Pour le procureur de Versailles en charge du dossier, l’agent de la DST qui "traitait" Patrick Baptendier n’est pas coupable des accusations portées contre lui. Patrick Baptendier affirme dans son livre : j’ai "obéi aux ordres en divulguant des renseignements détenus par différentes administrations au profit de cabinets d’intelligence économiques".

      La DST, service chargé de protéger les secrets de l’Etat, est accusé d’ouvrir ses fichiers et dévoiler le secret auquel à droit tout citoyen. Or, contacté par latribune.fr, lundi 23 juin, le procureur de Versailles a indiqué qu’il ne demande pas de poursuites contre l’agent de la DST qui "traitait" Baptendier dans les réquisitions qu’il a transmis jeudi 19 juin au juge d’instruction en charge du dossier.

      Le "proc’" est en revanche très sévère pour Patrick Baptendier, les gendarmes et policiers qui lui ont fourni des informations, contre rémunération. Ce ne sera pas pour arranger ses affaires. Patrick Baptendier est mis en examen pour "corruption, recels de corruptions, complicités de violations de fichiers automatisés". Il risque plus de cinq ans de prison ferme, selon lui. Contacté, via le service de presse de son éditeur par mail, Patrick Baptendier n’a pas répondu à nos sollicitations. Désormais, c’est au juge en charge de ce dossier de trancher avant que l’affaire ne soit portée devant le tribunal correctionnel.

      A la suite des réquisitions rendues par le procureur, une autre histoire se dessine, celle d’une affaire de police triste et banale, à la limite de la légalité : un policier donne de la drogue à son indic toxico en remerciements d’informations sur un important trafic d’héroïne. Il suffit ici de remplacer drogue par information.

      Lorsque l’indic tombe, il n’est pas content. Et c’est l’un des objets du livre de Baptendier : compromettre un maximum de personnes, si possible haut placées pour sauver sa peau. Mais, au delà de cette affaire, on reste surpris pas le brusque déballage de dossiers d’officines : après l’affaire de ce commissaire qui vendait les secrets des fichiers de police à une officine vient l’espionnage de Besancenot par un autre détective, puis le livre de Baptendier largement médiatisé.

      Est-ce pour obtenir une réglementation poussée de ces officines, qui se sont multipliées à la mesure des sommes que sont prêtes à verser de grandes entreprises pour obtenir des petits secrets ? Mais cette réglementation existe depuis la loi de sécurité intérieure de 2003. Seul problème, les décrets d’application n’ont jamais été rédigé. Un autre texte de loi serait en préparation. Encore faudrait-il qu’il puisse passer dans la réalité …

      Le lourd silence de Laurence Parisot Le 11 juin invitée sur le plateau de Fogiel, dans une émission consacrée en partie au livre de Baptendier, Laurence Parisot, présidente du Medef, a déclaré qu’elle allait porter plainte contre les allégations contenues dans ce livre qui l’accuse d’avoir demandé la surveillance de salariés de la société Optimum. Cette plainte devait être déposée dans les 48 heures. Contactés hier mardi 24 juin par latribune.fr, les services du procureur de Paris n’avaient enregistré aucune plainte de la part de Laurence Parisot, ni venant de Jean-Claude Seys, PDG des Mutuelles du Mans Assurances, accusé par Baptendier d’avoir demandé la surveillance d’un agent d’assurance.

      http://www.latribune.fr/info/ID974DFAE4B92D2A94C12574730035C020

  • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
    le lundi 23 juin 2008 à 21:19, Imin a dit :
    Rien qu’à voir sa tête, on comprend le genre : balance à répétition. Il a donc 1. balancé ses clients à la DST en bon toutou, pour ne pas prendre de coups et avoir des infos faciles 2. balancé tout le monde à la presse parcequ’il s’est fait prendre. On comprend bien que ce n’est pas un agent, mais un indic qui s’est fait prendre et ne comprend pas que son maitre vienne le libérer. Pathétique…
    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le mardi 24 juin 2008 à 06:21, nemo3637 a dit :
      C’est vrai. Mais il faut laisser une chance au "pauvre pécheur". Si les repentis ne reçoivent aucun soutien, ceux qui "regrettent " leurs actes n’oseront pas changer de camp. Conclusion : il faut l’accueillir à la maison et le protéger un certain temps. Ce qui ne doit pas empêcher de lui faire la morale.
  • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
    le lundi 23 juin 2008 à 18:14
    Pour qu’il en dise autant, il doit vraiment craindre pour sa vie. Je lui conseille d’éviter les fenêtres ouvertes, quand on voit le nombre de "chutes accidentelles" dans l’affaire des frégates, on se dit que ce doit être une technique très prisée dans certaines officines.
    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le mardi 24 juin 2008 à 16:36
      Il y a aussi les accidents de la route, les pendaisons, et même les aléas thérapeutiques.
  • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
    le lundi 23 juin 2008 à 18:10

    Pour que la justice enquête sur les multiples abus des officines ici mises en cause, il faut, au minimum, des plaintes des victimes, appuyées par des témoignages et des preuves fournis par les enquêteurs sauvages qui les ont filées, espionnées, et ont alimenté leurs dossiers de renseignements confidentiels obtenus frauduleusement. Tant que les délinquants de l’espionnite ne se dénoncent pas eux-mêmes, les victimes qui se risquent à faire appel à la justice s’exposent à finir en hôpital psychiatrique, même lorsqu’elles sont en mesure d’étayer leurs plaintes avec de sérieux éléments de preuve.

    Mr Baptendier doit bien le savoir, lui qui ne se met à balancer que parce que de toute façon il s’est déjà fait prendre.

    Ce qui serait intéressant, c’est qu’il apporte désormais son aide à toute victime d’atteinte à la vie privée souhaitant déposer plainte.

    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le samedi 5 juillet 2008 à 19:21, zadiglevizir a dit :

      c’est une analyse sage… au temps de Louis XIV le bon Jean de La Fontaine avait fait deux fables emblématiques sur le sujet :

      Le loup et l’agneau Les animaux malades de la peste

      sauf qu’à l’époque une plus grande démocratie règnait puisque les grands du pouvoir n’échappaient pas à la justice royale (Cinq Mars, Fouquet, Montmorency, y compris la reine Mère etc…)

  • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
    le lundi 23 juin 2008 à 17:09
    Et si vous nous parliez des journalistes servant les officines des voyous corses …
    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le lundi 23 juin 2008 à 21:00
      dans ce cas il faut parler de tout et des journalistes qui signent des enquêtes qu’ils n’ont pas faites. a bon entendeur salut !
    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le lundi 23 juin 2008 à 22:51

      je comprend que tu ne veuilles pas tomber seul, mais la DST sait pour clearstream, et le pere de sarkosy, alors balance un peu plus pour etre plus credible… n’attend pas trop tard, la DST est enpetree dans un scandale israelien de tres grande envergure, clearstream, c’une petit chapitre de l’histoire…

      AS

    • bis repetita
      le lundi 23 juin 2008 à 23:18

      j’essaye - sans succès -de livrer mon opinion passionnante, et avec grande modération comme il se doit… Un post évoque la "déontologie" . je renouvelle ma question : est -il déontologique, de régulièrement, très régulièrement, signer des enquètes qui sont faites par d’autres ??? Sur Marseille, la Corse et j’en passe …

      je comprends que le forum est très sérieusement " modéré". mais je pense être dans le " ton ". très courtois . merci de passer mon commentaire.

      a bon entendeur salut … !

    • « La DST cherchait des renseignements sur Sarkozy pendant l’affaire Clearstream »
      le mercredi 25 juin 2008 à 13:11

      Baptendier dit n’avoir jamais pratiqué d’écoutes téléphoniques sauvages, ni violé le domicile de ses cibles pour y poser ni vu ni connu du matériel de surveillance.

      Il est certain qu’il ne manque pas de journalistes qui prennent un plaisir manifeste à pourchasser, harceler, écraser, réduire à néant les victimes de mafieux corses ou autres, et à cet effet, violent allègrement, largement et profondément l’intimité de leur vie privée.

BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte