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Abdou Diouf à la baguette francophone

Règne / lundi 18 octobre 2010 par Francis Monseigneur
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L’ex-président sénégalais est en passe d’être réélu pour la troisième fois à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie, qui fête ses 40 ans. Un triste anniversaire.

Abdou Diouf n’aurait aucune chance d’être réélu à la tête d’un club de foot amateur de banlieue. Mais l’ex-président du Sénégal pourrait tout de même se succéder à lui-même comme secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dès la semaine prochaine, pour un très peu démocratique troisième mandat. Un documentaire dédié à sa gloire, signé Hervé Bourges, est déjà programmé sur France 5, le 29 octobre…

Ou la célébration d’un sacre annoncé. C’est à Montreux, en Suisse, lors du sommet des chefs d’État francophone – qui représentent quelque 200 millions d’individus dans le monde – que le nouveau patron de l’OIF sera élu. Tout comme son compatriote et homonyme Jacques Diouf, président de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Abdou Diouf tentera d’« africaniser » son règne en y important la non-limitation des mandats, pourtant injustifiable au sein d’une institution internationale.

Ce serait, dit-on partout, un triste 40e anniversaire pour l’OIF. Voire un signe de sa décadence. Au Canada et au Québec, les critiques acerbes du gouvernement mettant en cause Diouf et ses contestables méthodes de gestion reflètent l’avis de nombreux autres pays. Sous leur pression, Diouf avait déjà dû réduire le budget de son cabinet personnel (20 personnes !) de 6 millions d’euros annuels en 2006, à 1,75 million en 2007. En France, la Cour des comptes pointe depuis longtemps les abus de la gestion Diouf (cliquez pour lire l’encadré).

Clic : les bons comptes de M. Séguin

La gestion de l’Organisation internationale de la francophonie (OI F) par Abdou Diouf avait attiré l’attention de Philippe Séguin et de la Cour des comptes dans un rapport dévastateur, publié le 31 octobre 2007. Au menu : errements coupables et gabegie financière, salaires versés un an après le départ de certains employés, recours fréquents à des avances importantes en argent liquide, comme celle consentie à une mission de l’OIF au Brésil (48 000 euros en cash). Versements d’honoraires à des experts de l’organisation sur des comptes de tierces personnes dans un pays autre que celui où réside l’expert. Avantages financiers exorbitants, y compris après son départ à la retraite, pour Christine Desouches, fille de Maurice Ulrich, ancien chef de cabinet de Jacques Chirac, et sherpa du Président auprès de la francophonie… Primes de cabinet opaques pour divers collaborateurs. On prend les mêmes et on recommence ?

Il y a plus grave. L’actuel pape de la francophonie, s’il n’est pas un modèle de transparence, n’est pas non plus un humaniste exemplaire. Il bénéficia pourtant, par effet d’amalgame, d’une image de grand démocrate grâce à son accession au pouvoir en douceur après la démission volontaire de Léopold Senghor, en 1981. C’est pourtant à ce dernier que revient le mérite de cette transition pacifique.

On peut même avancer, rapport d’Amnesty International de 1998 et études indépendantes à l’appui, que, jusqu’en 2000 – année où il fut battu par Abdoulaye Wade –, ses dix-neuf ans de pouvoir ont été marqués par une répression sanglante de la rébellion en Casamance, région indépendantiste du sud du pays. Pendant cette période, à coup d’exactions, la gendarmerie et l’armée sénégalaises, auxquelles Abdou Diouf avait «  lâché la bride », ont entrepris d’éradiquer la rébellion et de se venger sur la population. Les civils ont connu la terreur et les massacres quotidiens.

Dessin de Nardo - JPG - 58.2 ko
Dessin de Nardo

Oxfam, une ONG présente sur le terrain, dénonce les faits dès 1990 et estime que le nombre de victimes se situe entre 5 000 et 7 000 morts. À quoi Jean-Claude Marut, professeur à Paris-VIII et auteur de plusieurs livres sur la question, ajoute une partie des 6 000 victimes du conflit de 1998- 1999 en Guinée-Bissau, directement lié à la situation en Casamance. Le village martyr de Djifangor, dont les habitants ont été torturés et exterminés le 2 novembre 1998, n’est qu’un exemple parmi d’autres. La répression de Diouf a cessé en 2000 avec l’élection de Wade. Après avoir été occultée pendant de longues années, elle revient à l’ordre du jour.

La réélection d’Abdou Diouf à la tête de l’OIF serait-elle une fatalité ? Ce n’est pas parce que l’homme mesure plus de deux mètres qu’il faut en faire le sommet de la francophonie.

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Nous, en Afrique, on se tirebouchonne et on chope la rigolomanie en regardant la France-Télévision de Sarko-Pflimlin !
Etienne Leenhardt, cadre historique du JT de France 2, a de curieuses formules. En direct sur la chaîne publique, ce grand observateur de la vie internationale est formel :« L’Afrique francophone n’a pas de dictature. (…)

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Forum

  • Abdou Diouf à la baguette francophone
    le mercredi 27 octobre 2010 à 21:59, Jean a dit :
    Diouf un dictateur sanguinaire !? Saviez-vous, Monseigneur, que le Sénégal est un petit pays d’Amérique latine ? Le journalisme est un vrai métier n’en déplaise à Bakhchich. Alors n’hésitez pas à recruter de vrais professionnels qui prennent le temps d’approfondir leurs sujets !
  • Abdou Diouf à la baguette francophone
    le mercredi 27 octobre 2010 à 13:23, Michael a dit :
    Cet article manque singulièrement d’objectivité et de consistance. Manifestement l’auteur de cet article est mal renseigné (un comble pour un journaliste !)sur le Sénégal. Qu’il y ait des doutes sur sa gestion de OIF, soit. Mais de là à faire de Diouf un ex-dictateur ayant une responsabilité dans des massacres au Sénégal et en Guinée, c’est faire preuve de légèreté journalistique… Même si le style de l’article est plaisant, je ne peux qu’inviter l’auteur à travailler plus en profondeur ses sujets, car n’est pas spécialiste de l’Afrique qui veut.
  • Abdou Diouf à la baguette francophone
    le mercredi 20 octobre 2010 à 22:22, Achenaton a dit :
    Cet article est honteux, mensonger et sent la manipulation, mais venant d’un français, cela ne surprend pas. Manipuler les infos d’Afrique est une tradition chez les journalistes francais. Vous essayez d’opposer les Senegalais en inventant des histoires sordides. C’est comme si on comparait l’Afghanistan à la France. L’objectif de cet article est peut etre de faire elire Beyala mais quand meme… Diouf est mieux que tous les presidents francais reunis. On se doutait que des europeens soutenaient cette rebellion mais on ne savait pas qu’ils etait francais. Pour elire Beyala vous etes prets a soutenir des terrorites qui ont tué des milliers d’innocents. Votre article est une insulte envers le peuple senegalais. Qu’auriez vous dit si le senegal soutenait Aqmi Le Senegal devrait meme se retirer de la francophonie et la laisser aux *putes* de l’occident comme Beyala. Je comprends mieux pourquoi les francais sont kidnappés à travers le monde et je vous souhaite d’etre une fois captures par ces rebelles casamancais. Je sais que mon commentaire ne sera pas publié, mais je m’en fous l’essentiel c’est de vous faire savoir que vous n’etes pas mieux que tous ces journalistes qui sont a la solde de dictateurs et qui manipulent leurs lecteurs. Ne vous etonnez donc pas si le sentiment anti-francais gagne du terrain en Afrique.
  • Abdou Diouf à la baguette francophone
    le mercredi 20 octobre 2010 à 19:01, Mags a dit :
    Ce texte est visiblement excessif et l’auteur semble - ou fait semblant - de ne rien connaître de la réalité sénégalaise. Sans défendre Diouf, s’il sollicite un 3ème mandat - on l’aurait d’ailleurs encouragé à poursuivre -, si les gens ne veulent plus de lui, ils ne le reconduiront pas tout simplement. En plus, depuis quelque temps, paraissent à point nommé, des articles et des ouvrages, sans doute commandités, pour ternir l’image de Diouf (le livre de Marut notamment). Ce sont de sales méthodes, mais bien à l’image des luttes de pouvoir en haut lieu. Un peu de mesure donc.
  • Abdou Diouf à la baguette francophone
    le lundi 18 octobre 2010 à 18:40, Maikeulkeul a dit :

    Vous lisez trop de romans policiers, et participez, en démarquant un brûlot de H. Monnier, paru dans agoravox récemment, au pilonnage de Abdou Diouf.

    Qu’il y ait dans sa gestion quelques extravagances, regardez le nabot et son petit avion à 330 millions d’€, mais de là à lui mettre sur le dos les problèmes de la Casamance, c’est ne rien connaître à la réalité du Sénégal.

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