Le 13 mai dernier, France 3 diffusait un reportage sur Patrick Baptendier. Cet ancien gendarme n’a pas aimé y être présenté comme « un barbouze déchu ». Il y répond par cette lettre, adressée à Gilles Gray, haut responsable de la DCRI et ancien numéro deux de la défunte DST.
Cher monsieur Gilles Gray Gaudiche, ou bien encore Gilles Gray,
J’ai donc regardé avec attention l’émission pièces à conviction le 13 mai 2009 sur France 3.
Enfin, je suis devenu un correspondant de la DST, direction de la surveillance du territoire. A vous en croire d’ailleurs, je ne serais pas un très « Honorable Correspondant » et de même, je n’aurai jamais travaillé à votre demande. J’aurai agi de ma propre initiative, n’étant pas commandé et votre service restant passif !
Beau début de franchise néanmoins, même si cette foutue mémoire semble continuer de flancher, au niveau de la direction de l’actuelle DCRI, direction centrale du renseignement intérieur (ex DST).
Cette belle initiative vaut bien que je vous aide à réorganiser tous vos souvenirs. Je vais ainsi, moi également, m’adresser à mes concitoyens, sur le bien fondé de vos agissements, comme vous avez tenté de le faire hier soir. Avant tout, je vais donc prouver, en n’inventant rien, que j’ai été commandé par l’ex DST, (déstabilisation d’un commissaire, mise en place d’une taupe chez Kroll, etc…), que j’ai reçu de la part de la DST des renseignements contenus dans différents fichiers. Bref, je vais réaffirmer mes précédentes déclarations à la presse et à vous renvoyer à la lecture de copies de procès-verbaux parues dans différents magazines et quotidiens, depuis la sortie de mon livre. Si toutefois vous n’arriviez pas à les retrouver, là encore je pourrai vous aider, en vous donnant accès à ma procédure. Mais, pendant un temps très court, l’un de vos subordonnés ayant eu la qualité de témoin assisté dans mon dossier, je pense que vous avez, tout comme moi, le détail de l’ensemble des pièces.
Je vous précise en effet, à vous et surtout à l’ensemble des Français qui portent une attention à la moralité de leurs institutions, et dont il faut respecter l’intérêt, que je détiens les preuves factuelles de mes affirmations, celles-ci étant matérialisées par des retranscriptions d’écoutes téléphoniques, des PV d’auditions de vos subordonnés (policiers) entre autres, le tout inclus dans cette procédure, détenue par les magistrats du parquet de Versailles, qui, jusqu’à présent, ont été étrangement magnanimes avec les policiers de la DST, vu le nombre des charges effectives qui dans l’état actuel devraient peser sur votre service !
J’ai été militaire monsieur, et jamais je n’abandonnerai les compagnons d’arme que vous avez été, même si cette perte de mémoire, sélective, risque, je le sais, d’être tenace, et de m’être fatale !
Pour ma part j’en suis assuré : « Je suis capable de vous faire reprendre une totale conscience de vos agissements, en réveillant une fois de plus nos souvenirs communs », si bien sur vous en avez la volonté, (nécessaire pour toute guérison), ce qui sera extrêmement positif pour notre démocratie, pour la manifestation de la vérité, et surtout pour le respect de l’indépendance de la justice.
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