Le professeur Azouvi, qui devait l’examiner, avait déjà rendu un rapport en 2008. La milliardaire refuse de subir l’expertise médicale ordonnée par la justice pour déterminer son état de vulnérabilité.
L’héritière du fondateur de L’Oréal Liliane Bettencourt refuse de se soumettre à l’expertise médicale ordonnée par le tribunal correctionnel de Nanterre le 11 novembre dernier avant le procès prévu au printemps de son ami François-Marie Banier, soupçonné d’abus de faiblesse.
« Je ne me rendrai pas à votre invitation », a-t-elle annoncé par fax au professeur Philippe Azouvi, le neurologue désigné pour réaliser cette expertise médicale. Ce refus, révélé jeudi par LeFigaro.fr, a été confirmé par le cabinet de Georges Kiejman, le conseil de Liliane Bettencourt.
Quand des magistrats sont invités à trancher sur le lucide et le pas lucide, c’est qu’il y a du brouillard. Pour comprendre le comment du généreux milliard le parquet de Nanterre avait déjà missionné le professeur Philippe Azouvi, ponte du service de rééducation neurologique de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Une mission qui relevait un peu de la prédiction météo puisque le toubib n’avait pas pu examiner la propriétaire de L’Oréal. A 86 ans, cette jeunesse refusait -déjà- l’expertise indépendante.
Soucieux de la bonne santé des milliardaires, Bakchich s’est procuré le rapport Azouvi, daté du 7 avril 2008. Le spécialiste estime, à l’étude du dossier médical de la vieille dame, qu’« un certain nombre de données (…) font fortement suspecter la possibilité d’une détérioration intellectuelle organique (maladie d’Alzheimer ou démence mixte) qui se serait révélée (…) en août-septembre 2006 ». Et que depuis, elle souffre probablement d’une « vulnérabilité liée à une vraisemblable affection neurologique dégénérative affectant ses facultés intellectuelles. »
Or, comme de juste, c’est en août 2006, alors aux Baléares, que madame Bettencourt fait une chute et atterrit à l’hôpital. Ici commence une série d’épisodes de confusion mentale qui auraient duré plusieurs mois. À la mi-décembre 2007, le docteur Kalafate, neurologue de son état, examine Liliane Bettencourt à la demande de sa fille, qui lance une procédure de « protection judiciaire ».
D’après ses expertes conclusions, Liliane Bettencourt semble « avoir besoin d’être conseillée ou contrôlée dans les actes de la vie civile et pourrait, dans ces conditions, être placée sous un régime de curatelle. »
Opiniâtre, la baronne des cosmétiques traite cette expertise par le mépris : elle fait ce qu’elle veut de son argent – parce qu’elle le vaut bien. Et fonce à la Pitié-Salpêtrière consulter un autre expert, recommandé par un ami qu’elle partage avec le photographe Banier. La blouse blanche conclut à l’absence de « troubles perceptifs ». Ah, mais !
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Elle a parfaitement raison, elle est dans son droit. Vouloir la contraindre est indécent. Surtout si on considère le nombre de fois où des "experts" se sont trompés ! Souvenez-vous de l’affaire Marie Besnard, la prétendue "empoisonneuse de Loudun", considérée pendant des années comme une criminelle, parce que des "experts" tous plus officiels les uns que les autres avaient trouvé de l’arsenic dans les corps de plusieurs de ses proches, y compris son mari. On a mis des années à comprendre que cet arsenic provenait… de la terre du cimetière !
Madame Bettencourt ne doit rien à sa fille, ce serait plutôt le contraire, car son héritière ne s’est donné que la peine de naître.