Une démarche tardive avant un procès dont l’enjeu sera la "détérioration intellectuelle" dont aurait abusé le photographe François-Marie Banier, comblé de cadeaux par Liliane Bettencourt.
La fille de l’héritière de L’Oreal Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, a saisi un juge des tutelles pour obtenir la "protection judiciaire" de sa mère.
Cette procédure civile, révélée par le site du Point "vise uniquement à protéger Liliane Bettencourt", 87 ans, qui a accordé ces dernières années près d’un milliard d’euros de dons au photographe François-Marie Banier, a expliqué son avocat Me Olivier Metzner.
Cette initiative, qui pourrait entraîner le placement de Liliane Bettencourt sous tutelle, fait suite aux soupçons d’"abus de faiblesse" qui avaient conduit Françoise Bettencourt-Meyers à poursuivre en justice François-Marie Banier.
Bakchich Hebdo révèle dans son numéro 11 en vente depuis le 2 décembre le rapport médical qui fait état "de la possibilité d’une détérioration intellectuelle" chez la généreuse donatrice.
Le tribunal correctionnel de Nanterre doit examiner ce dossier le vendredi 11 décembre. L’enjeu est de taille : si au terme de ce procès, Liliane Bettencourt était reconnue "non lucide", qu’adviendrait-il des décisions qu’elles a prises en tant qu’actionnaire principal de L’Oréal ?
Mais deux jurisprudences de la Cour de cassation indiquent que seules les victimes directes d’un préjudice peuvent porter plainte. Pas leur famille… à moins que la victime ait été placée sous tutelle ou curatelle.
Or, jusqu’à aujourd’hui, Françoise Bettencourt n’avait jamais tenté la moindre démarche auprès du juge des tutelles, note-t-on du côté du Parquet.
Le 11 décembre, le tribunal aura deux possibilités. Soit étudier la recevabilité de la plainte, soit fixer une audience début 2010, où sera jugé l’ensemble du dossier, y compris la recevabilité.
Et pour la belle histoire, voici un article publié le 6 juillet 2009 :
A près de 87 balais, dame Liliane Bettencourt, du haut de la plus grande fortune française, a encore le panier bien rempli. Actionnaire majoritaire de L’Oréal, à la tête d’une grande fondation qui porte son nom, propriétaire foncier fort respectable, la gentille mamie affiche au bas mot 23 milliards au compteur.
Mais l’argent ne fait pas le bonheur. Des pauvres, disait le poète, c’est sûr. Des riches, c’était à voir. Et dame Bettencourt, avec toutes ses dents et ses milliards, n’aurait plus toute sa tête. C’est du moins l’avis de sa fille Françoise Meyers-Bettencourt, qui la trouve un peu palotte. Un brin faiblarde même.
Et c’est pour la protéger, qu’un peu avant Noël 2007, le 19 décembre, l’héritière s’est portée au secours de môman, en déposant plainte pour abus de faiblesse contre X, auprès du procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Bettencourt, 86 ans et toutes ses dents, mais peut-être pas toute sa tête.
Il aura fallu une petite année avant que ce glorieux anonyme ne soit dévoilé, et que Bakchich, qui a défloré l’affaire en décembre dernier, ne dévoile le pot-aux-roses.
Derrière ce X, se cache à peine l’illustre François-Marie Banier, photographe jet-setteur et acteur à ses heures. Enfin se cache.
La fille de Madame Bettencourt n’y va pas de main morte pour dézinguer les manières et le peu de douceur du saltimbanque, attestation de proches qui l’ont vu à l’œuvre et secret de famille à l’appui.
En moins de dix ans, Banier s’est vu honorer de plus d’un milliard d’euros de dons par la veuve Bettencourt, principalement en contrat d’assurance-vie. Mais le bonhomme ne crache pas non plus sur les chèques bancaires, à en croire la liste dévoilée par l’avocat de Françoise Bettencourt, Maître Olivier Metzner :
« 2002 : de l’ordre de 11 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires
2003 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie
2004 : de l’ordre de 6 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations
2005 : de l’ordre de 56 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations
2006 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie
2007 : de l’ordre de 2 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations obtenus entre les mois de mars et mai de cette année. »
« Cette liste ne saurait être exhaustive », précise Me Metzner.
Car qu’importe l’argent dépensé après tout, le chagrin est ailleurs. Dans les méthodes employées.
A en croire le texte de la plainte, les sommes ainsi obtenues l’auraient été « lors de périodes suivant immédiatement une hospitalisation. » Notamment en 2003 et en 2006. Pas classe. Et limite grossier de la part de Banier, à lire les attestations et témoignages reproduits dans la plainte. « Au mois de décembre 2006, Monsieur Banier était présent. Il harcelait Madame Bettencourt pour qu’elle lui fasse un chèque, ce qu’elle refusait. Devant son refus il a refusé de déjeuner et de dîner avec elle (…) alors qu’elle s’apprêtait à mettre du rouge à lèvres, il lui a enlevé des mains et l’a jeté contre le mur ». Au moins, cette fois-ci, n’a-t-il pas pissé dans les tasses, à l’instar de ce qu’il fit alors qu’il fréquentait Madeleine Castaing…
Banier a appris à se tenir et à se prémunir. Ainsi, rapporte un autre proche de la famille Bettencourt qui a produit une attestation judiciaire en ce sens. « Pendant plusieurs années, quand Madame Bettencourt allait déjeuner à l’extérieur avec Monsieur Banier, il lui arrivait de m’appeler pour me demander si elle avait bien pris son chéquier ». Prévenant garçon, qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense des proches de sa protectrice. « Une attitude de dénigrement systématique envers sa fille (…) et ses petits-enfants, argumente la plainte, sans parler des propos médisants et indécents quant aux chances de survie de son mari ». Peu gracieux mais juste. L’époux de Liliane succombera en novembre 2007. Un malheur qui n’entame en rien l’entreprenant garçon. « François-Marie Banier a évoqué auprès de Madame Liliane Bettencourt le projet d’une adoption pour lequel il l’enjoignait de prendre contact, seule, avec Maître Jean-Michel Normand, Notaire à Paris, et ce quelques jours après le décès de M. André Bettencourt ». Un rendez-vous qu’elle prendra le 12 décembre 2007.
Pour désagréable qu’elle soit, la goujaterie n’est pas encore pénalement répréhensible. Et interrogé par les poulets, Banier n’a pas nié être sponsorisé par Madame Bettencourt.
Afin de démontrer l’existence d’un abus de faiblesse de Banier sur Bettencourt, encore faut-il arguer de la faiblesse de la dame. Et dès 2007, fifille lève un voile du secret sur une maladie dont souffre bien des personnes âgées, dont sa mère. « Une leucoaraïose hémisphérique » , diagnostiquée au moins depuis 2002, et qui s’accompagne de problèmes de concentration, « de pertes de mémoire, de crise d’angoisse, perte de conscience passagère de la réalité ».
Autant de désagréments qui feraient de dame Liliane une personne particulièrement vulnérable. Ce qu’elle dément avec force et conviction depuis l’éclatement de l’affaire, se prêtant même à une expertise psychologique auprès d’un médecin choisi par ses soins. Las, le proc’ de Nanterre, Philippe Courroye, exige toujours qu’elle se soumette à l’un de ses psys… L’affaire en est là.
Peut-être que Banier, qui sait si bien la prendre, pourrait jouer les intermédiaires…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Ah les enfants ingrats ! y’à plus de jeunesse messieurs dames ! C’est çà le problème avec eux : maman ne peut même plus se donner du bon temps sans qu’ils s’en mêlent. Alors, même plus le droit d’être la mécène d’un artiste ?
Et puis, c’est pas de chance, même la météo est contre eux avec de ce temps pourri actuel. Mais quand la canicule de 2003 reviendra-t-elle ?
Rien que ça..Je serai la fille, je lui couperai l’envie de s’approcher de ma mère…
c’est incroyable qu’une fille ne puisse pas protéger ses parents d’un gigolo, et que la justice ne veuille pas condamner les abus de faiblesse, sauf dans le cas où "la victime consentante " n’est pas complétement gâteuse.
quand la loi impose aux enfants de prendre soin de leurs parents, et une obligation alimentaire, quand les adultes sont protégés de la manipulation mentale après les dérives sectaires.
La mise sous tutelle, c’est une procédure lourde, les personnes âgées, n’ont même plus le droit de voter, la partie va être rude.
Ces sommes sont indécentes !
« 2002 : de l’ordre de 11 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires
2003 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie
2004 : de l’ordre de 6 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations
2005 : de l’ordre de 56 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations
2006 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie
2007 : de l’ordre de 2 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations obtenus entre les mois de mars et mai de cette année. »