La justice ordonne l’expertise médicale de l’héritière L’Oréal. Le bénéficiaire de ses largesses sera jugé en avril, dans le cadre de la plainte pour "abus de faiblesse" déposée par la fille Bettencourt.
Le tribunal correctionnel de Nanterre a fixé un nouveau rendez-vous vendredi 11 décembre sur les suites de la plainte pour "abus de faiblesse" déposée par la fille de la richissime Liliane Bettencourt contre l’ami de sa mère, François-Marie Banier.
Le fond de l’affaire et la recevabilité de la plainte seront examinés les 15 et 16 avril 2010 par le tribunal de Nanterre.
Le tribunal a demandé une expertise médicale de Liliane Bettencourt, que celle-ci a toujours refusée. La question est de savoir si l’héritière du fondateur de L’Oréal avait toute sa tête lorsqu’elle a donné à son vieil ami près d’un milliard d’euros, tout cumulé. Trois experts médicaux sont chargés de remettre un rapport avant le 10 mars.
En décembre 2007, la fille unique de Liliane, Françoise Myers-Bettencourt, avait porté plainte contre Banier. Depuis, les Bettencourt lavent leur linge en public, et la charmante douairière ne parle plus à sa fille.
Liliane Bettencourt détient en partie la holding Thétys qui contrôle les diverses participations familiales dont le groupe L’Oréal avec 109.214.292 actions en pleine propriété et 76.440.551 en usufruit. Sa fortune est estimée à 13 milliards de dollars, ce qui en fait une des femmes les plus riches du monde.
Si vous avez raté le début, voici un rappel des épisodes précédents :
19 novembre 2007 : décès d’André Bettencourt, mari de Liliane Bettencourt née Schueller, fille du fondateur de L’Oréal. François-Marie Banier est de longue date un ami du couple. Avant même la mort d’André Bettencourt, il aurait été bénéficiaire de donations et de contrats d’assurance-vie.
Décembre 2007 : Françoise Myers-Bettencourt, porte plainte contre François-Marie Banier pour "abus de faiblesse", et évoque à partir de l’année 2002 l’"influence" et les "pressions" grandissantes du l’écrivain-photographe. La liste "non exhaustive" de dons de Liliane à l’ami Banier communiquée alors est la suivante :
"2002 : de l’ordre de 11 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires ; 2003 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie ; 2004 : de l’ordre de 6 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations ; 2005 : de l’ordre de 56 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations ; 2006 : de l’ordre de 250 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires, donations et désignations en qualité de bénéficiaire (acceptant) de contrats d’assurance-vie ; 2007 : de l’ordre de 2 000 000 d’euros sous forme de chèques bancaires et donations obtenus entre les mois de mars et mai de cette année." Total : 575 millions d’euros.
Novembre 2008 : Dans un entretien au Fig Mag, Liliane Bettencourt déclare : "La fortune est une chance. Il faut s’en servir pour donner à d’autres le moyen d’entreprendre, aider ceux qui peuvent aller de l’avant et plus loin. (…) La générosité est un élan gratuit. Quand on a beaucoup reçu, il faut aimer donner. (…) Simplement, sans arrière-pensée, sans calcul"
1er décembre 2008 : lors d’auditions à la Brigade financière, l’infirmière, la secrétaire particulière et la femme de chambre de Liliane Bettencourt affirment qu’en 2006 et 2007 leur patronne souffrait de troubles du comportement. Voire "ne se situait plus géographiquement". D’autres employés comme son chauffeur mais aussi ses médecins généralistes n’ont, eux, rien vu.
12 décembre 2008 : Bakchich révèle qu’une enquête préliminaire est en cours, ouverte par le parquet de Nanterre.
18 décembre 2008 : De source policière, le total des avoirs abandonnés par Liliane Bettencourt à son favori atteint désormais 993 millions d’euros.
Août 2009 : François-Marie Banier engage deux procédures pour "diffamation", "atteinte à la présomption d’innocence" et "atteinte à la vie privée".
2 décembre 2009 : Françoise Meyers-Bettencourt saisit le juge des tutelles pour obtenir la "protection judiciaire" de sa mère. 8 décembre : Refus du juge des tutelles.
9 décembre 2009 : Dans une longue interview au Monde, François-Marie Banier, 62 ans, dépeint Liliane Bettencourt en femme "libre" alors "qu’on veut la faire passer pour une gâteuse". Selon l’artiste, les sommes sont des "dons qu’il a longtemps refusés". "Ces dons viennent d’une femme lucide".
À suivre…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Eh bien comme l’un ou l’autre des contributeurs à ce forum, je suis d’avis que Mme Bettencourt mère fasse de son argent ce qu’elle a envie, de le donner à qui elle veut , de le jeter par la fenêtre ou de creuser un trou dans son jardin pour l’y enfouir.
Mais combien déplorable est l’attitude de sa fille. Je pense que c’est plutôt elle qu’on devrait faire soigner et qu’elle aille faire séjour dans un hôpital qui lui mettrait les idées bien en place. Elle doit certainement avoir assez de fonds pour ses besoins personnels courants. Qu’elle s’en contente en pensant à ceux qui n’ont rien.
Bonjour,
tout d’abord, félicitations pour avoir lancé l’affaire il y a quelque temps.
Ensuite, mon "indispensable avis" sur l’affaire : Mme Bettencourt (mère) est assez grande pour faire ce que bon lui semble de son matelas d’oseille.
Sa fille, en revanche, loin de se préoccuper de l’état de santé mental de sa génitrice, s’intéresse plutôt à ses finances : déplorable.
Cela arrive dans les familles de plus modeste condition : on se déchire autour d’un maigre héritage, tout comme chez les grands de ce monde et cela n’en apparait que plus affligeant.
Laissez donc faire la vieille, le plus drôle eut été qu’elle fasse don d’un milliard (ou deux, pourquoi pas), à une association bien-comme-il-faut… Là, le combat de crève-la-faim de sa rejetonne n’en aurait été plus que décrié, son acharnement serait passé pour ce qu’il est réellement : bien misérable…
Amitiés à l’équipe de Bakchich, bravo à Liliane Bettencourt de faire encore -à son âge- ce qu’elle veut, et à Banier de faire baver tous ces rapaces qui lui tournent autour…
D’autant que cette série médiatique nous fait tous jaser : il s’agit donc d’un très bon sujet !