C’est dit, il faut être enthousiaste : le G20 fut un succès et Sarkozy en fut l’initiateur.
Certes, bémol, sérieux, les Anglais ont été, sont et seront désagréables.
Ils l’ont été parce que, assurant officiellement la présidence de la réunion, ils l’ont pilotée de bout en bout et n’ont accepté que l’on parle des paradis fiscaux que sur la fin, après avoir fait ce constat que l’opposition de la Chine sur le cas de Hong Kong rendait les déclarations sur le sujet fondamentalement inopérantes. Ils l’ont été également parce que, quand Sarkozy a compris qu’ils étaient en train de vider la partie « paradis fiscaux » de sa substance, il a joué les matamores et menacé de partir. Résultat, dès le début de la rencontre, Gordon Brown lui a demandé s’il serait là au dessert lors du dîner de clôture pour prévenir éventuellement les cuisines… Tout le monde de s’esclaffer sauf …
Ils sont désagréables car le Financial Times, quintessence de la pensée de la gentry économique britannique s’est permis de titrer que le G20 n’avait servi à rien. En particulier, il a ironisé sur le discours sur les paradis fiscaux qui satisfait les opinions publiques mais n’a rien à voir avec les origines de la crise.
Ils le seront parce que les Anglais rappellent en coulisse que sur le fond, rien n’est réglé et qu’il va falloir s’atteler au vrai problème qui est celui du fonctionnement du mécanisme de change. Sarkozy avait parlé de « Bretton Woods » et cela leur paraissait juste tant il est évident pour la plupart des analystes que l’instabilité économique durera tant que les déséquilibres extérieurs et notamment celui des Etats-Unis ne seront pas corrigés.
Or, rien de précis n’a été dit en la matière. Et ce malgré la volonté affirmée et répétée des Chinois et des Russes de revenir sur le statut exorbitant du dollar. Les Anglais ont fait un pas dans leur sens en imposant que sur les 1000 milliards de dollars mis à disposition du FMI, 250 soient sous forme de DTS (les droits de tirage spéciaux), la monnaie propre au FMI et dont certains envisagent de faire le concurrent puis le substitut du dollar. Ce faisant, ils ont caressé dans le sens du poil les opposants aux Etats-Unis sans prendre trop de risques. Le FMI a plus de moyens mais les Russes, les Chinois et les Japonais n’envisagent de lui confier des pouvoirs réellement plus étendus que si DSK s’en va. La délégation russe ne cesse de mettre en avant, outre ses frasques passées, présentes et futures, un certain dilettantisme qui soulignerait que sa réputation d’économiste est très surfaite.
En fait, à part le discours sur les paradis fiscaux et l’accord de tous pour reconnaître qu’il va falloir régler les problèmes de dette publique de certains pays comme l’Islande ou la Roumanie grâce aux nouvelles dotations du FMI, les décisions importantes ont été renvoyées à septembre à New-York. On y verra alors plus clair sur la croissance mondiale et surtout sur le fonctionnement de la nouvelle équipe au pouvoir aux Etats-Unis. Car derrière l’opération de charme d’Obama, ce que les observateurs ont retenu, c’est le flou des positions américaines, notamment sur leur attitude vis à vis de l’avenir du dollar. Veulent-ils le défendre ou vont-ils l’abandonner jusqu’à 1€=2$ ?
Bilan du G20 : les Anglais décident, les Allemands s’opposent, les Américains se disputent, Berlusconi téléphone et Sarkozy communique. Ce qui lui convient plutôt…
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Grande déprime des… OBAMAniaques ! G20… OTAN… TURQUIE/UE… zéro !.. TRIPLE ZÉRO… Obama Go Home !
Pas d’USA… en Europe ! Certains européistes espèreraient faire adhérer… après la Turquie… les USA à leur UE… Ce serait folie, n’est-ce pas ? NON à l’ADHÉSION des USA !… Obama Go Home !
Toutes et tous, blancs et noirs, de plus en plus pauvres aux USA… Obama… occupez-vous de vos pauvres ! N’essayez pas de ressusciter l’UE… Elle est morte… bien morte. Obama Go Home !