Dès le 26 janvier 2008, les flics anti-terroristes de la PJ pondaient une note sur la mouvance de l’ultra gauche. Laquelle agrégeait apparement les membres présumés du « commando anti-SNCF ». Extraits.
Le 19 janvier dernier, une manifestation était organisée aux abords du centre de rétention de Vincennes. L’ambiance était très tendue, des groupes d’autonomes se regroupaient en cherchant visiblement l’affrontement et appelant à une mutinerie dans l’établissement.
En marge de ces incidents, trois militants baptisés par les flics d’« anarcho autonomes » étaient interpellés dans le Val-de-Marne. On trouvait à leur domicile des clous, une boite en plastique contenant de la poudre beige qui devait se révéler être du chlorate de soude mélangé à du sucre. La police découvrait également des lunettes de ski et des pétards de chantier. Autant dire des pièces jugées suffisamment probantes pour que le trio soit mis en examen pour détention en bande organisée de produits incendiaires ou explosifs.
Depuis ces incidents, les flics anti-terroristes se sont penchés de près sur cette résurgence de l’ultra gauche.
Les suspects qui viennent d’être arrêtés dans l’affaire du sabotage des lignes de la SNCF appartiennent eux aussi à cette ultra gauche. Et d’ailleurs les « armes de guerre » du trio de janvier et les présumés saboteurs d’aujourd’hui se ressemblent étrangement. Si l’on en croit la lecture du Parisien du 13 novembre, la police a en effet saisi chez eux : trois talkies walkies, des cordes, des mousquetons, un fumigène, des gilets pare balles, une perruque châtain et des documents permettant de fabriquer des cocktails molotov…
Le 26 janvier 2008, la sous direction anti terroriste de la Direction centrale de la Police Justice a rédigé une note fort instructive sur cette fameuse ultra gauche. Les flics s’obstinent à la qualifier de « mouvance anarcho autonome ». En effet, les autonomes et les anars ne partagent rien. Et Michèle Alliot-Marie, ça se sent, n’a pas fait ses classes dans les milieux néo-situationnistes.
Il ressort, de cette note, que le noyau de cette mouvance s’élève « à une cinquantaine d’individus, d’origine européenne, auxquelles s’agrègent selon les circonstances 150 à 200 personnes. » . On respire ! Le thème fédérateur de ces rebelles serait, d’après la police, « la haine de l’État bourgeois, du capitalisme et de ses appareils ». Et cette mouvance n’est pas constituée d’enfants de chœur, à en juger par le nombre d’actes de vandalisme recensés par la police anti-terroriste.
« Ce rejet s’exprime », poursuivent les policiers antiterroristes dans leur note du 26 janvier, « par des actions concertées à l’encontre des forces de l’ordre et des symboles du capital (banques, agences d’intérim, compagnies d’assurances, sociétés commerciales internationales…), préparées par les intéressés lors de rencontres dans les squats, à la fois lieu de vie, de réunion et de passage »
« Depuis le début de l’année 2007, on constate , en Ile-de-France, une radicalisation de la mouvance anarcho-autonome. Deux raisons expliquent cette évolution. D’une part, l’apparition d’une nouvelle génération, née du conflit anti-CPE de 2006, d’autre part, le contexte électoral, un certain nombre de ces jeunes ayant éprouvé une véritable aversion à l’encontre de l’Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) »
Et la note de poursuivre : « La campagne pour l’élection présidentielle a en effet été marquée par un certain nombre d’actions imputables à la mouvance anarcho-autonome : dégradations de permanences de partis politiques (21 de l’UMP ont été visées à Paris) revendiquées par voie d’affichage : "Une façon bien plus claire que d’aller mettre mon bulletin dans l’urne" ».
Dégradations de bâtiments publics, mais aussi incendies de véhicules dont il faut rappeler qu’il est devenu, hélas, un sport national. Dans la nuit du 5 au 6 mai 2007, vingt sept véhicules étaient incendiés : « cramer des voitures aura toujours plus d’impact politique que de mettre un bulletin de vote dans une urne. Vive le feu ! »
Et les flics de recenser un certain nombre d’actions spectaculaires, certaines violentes : mise à feu du maître d’hôtel du Fouquet’s, le 11 mai 2007 ; graffitis sur les bâtiments publics, échappées belles vers le G8 qui se réunissait en Allemagne, lancement de cocktails sur deux grues jouxtant un établissement de jeunes détenus….
En juin 2008, la ministre de la Justice prend une circulaire enjoignant le Parquet de Paris de suivre cette terrible mouvance de très près. La découverte d’un engin incendiaire, le 23 août 2007, sur le site d’HEC à Jouy en Josas (Yvelines) provoque, à lui seul, le déclenchement d’une enquête préliminaire de la section antiterroriste « pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actions terroristes. » Disons qu’une telle mobilisation de nos meilleurs limiers pour un simple engin incendiaire trouvé en plein été sur un campus déserté montre une vraie vigilance à l’œuvre !
Attention à ce que les pétards dans les salles de classe, devenus malheureusement trop courants, ne déclenchent bientôt le zèle intempestif du Procureur de Paris, Jean-Claude Marin.
Depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, n’a eu de cesse de présenter cette ultra gauche comme extrêmement violente. A écouter certains de ses conseillers et quelques grands flics de la place Beauvau, on vivrait en France une sorte de résurgence du mouvement Action Directe dans les années 70 et 80. Rappelons que les patrons de ce mouvement ont été condamnés pour les assassinats de Georges Besse et du général Audran.
Autant d’actions terroristes dont la mouvance « anarcho-autonome » actuelle ne s’est jamais rendue coupable. Et ce ne sont pas les boulons, les pétards et les cocktails trouvés chez eux en janvier et novembre 2008 qui sont capables de tuer.
Certes, les joujoux trouvés chez les membres présumés du commando anti-SNCF n’appartiennent pas exactement à la panoplie du bon étudiant sage. Et on peut imaginer que ces jeunes révoltés aient participé aux manifs musclées qui marquent souvent, à travers l’Europe, les rassemblements des chefs d’États.
Les mêmes ont ils été capables de fabriquer les dispositifs extrêmement sophistiqués à l’origine des dégâts subis par la SNCF le week-end dernier ? Au passage du train, le dispositif mis en place était capable d’accrocher le pantographe de la locomotive et d’arracher les fils électriques. Il faut un sacré savoir faire pour installer un tel piège.
En l’état de connaissance que la presse a du dossier, rien ne démontre que les provocateurs de fins de manifs soient devenus les terroristes que le parquet spécialisé a l’habitude de voir défiler dans ses locaux. A moins qu’ils n’aient sacrément progressé en quelques mois !
À lire ou relire sur Bakchich.info :
Ca me rappelle le coup-monté médiatique datant du premier mai 2008, lorsque le Point et l’Express avaient publié le meme jour un article sur la tendance anarcho-autonome-apprentie terroriste. Le Point prenait comme exemple à Toulouse un collectif d’artistes (Mix’Art Myrys) et un squat (Le pavillon sauvage) très loin d’etre les soit-disants "repaires" de terroristes dont ils sont accusés… Mais en plus de leur caractère diffamant, ces articles démontrent un mécanisme de propagande utilisé par l’Etat pour stigmatiser un mouvement lorsqu’il devient trop menaçant à son goût.
A ce sujet lire aussi l’article d’Elisabeth Claverie et de Luc Boltanski paru sur Mediapart : http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/131208/christ-ou-catenaire-du-sacrilege-religieux-au-s
(l’article original de l’Express n’est plus disponible en ligne, on trouve seulement une reprise datant du 11.11.2008 : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/catenaires-sabotes-le-retour-de-l-ultragauche_698882.html)
Tout cela fait assez Pieds Nickelés des DEUX côtés. Et la première chose dont il faut se méfier, c’est de la bêtise.
Personnellement, même face à la police la plus nulle de France, je n’irai pas défendre des gens qui rassemblent de quoi faire des bombes.
Des bombes qui ne tuent pas peuvent quand même massacrer la vie de quelqu’un et donc celle de ses proches. La violence : ya basta !
Vous sentez pas ?
Si, inspirez bien…………… toujours rien ?
Une odeur d’Irlandais et de Vincennes ?
Non, vraiment ça sent pas comme ça ?
Ah bon…………..
Pourtant, j’aurais bien juré………. des pseudo-preuves déposées dans des endroits ad hoc par des bleus aux ordres….et, hop des Irlandais au trou, affreux terroristes :-(