La fille de Liliane Bettencourt qui a accusé le photographe François-Marie Banier de détrousser de vieilles dames fortunées a trouvé un allié de choc : un héritier de feu la grande décoratrice Castaing qui a été entendu par la PJ.
Turlututu chapeau pointu, le 4 juin prochain L’Oréal fêtera son centenaire. Un événement auquel devrait assister la femme la plus riche de France et héritière unique de ce groupe, Liliane Bettencourt. En vacances aux Seychelles, la vieille dame aujourd’hui âgée de 86 ans, est plongée bien malgré elle dans un maelström juridique et financier.
Sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, a porté plainte contre X pour « abus de faiblesse » en décembre 2007. Dans les années 90 et 2000, sa mère a fait cadeau de 993 millions d’euros en assurances-vie et autres tableaux de maître au photographe et ultra-mondain François-Marie Banier. Pour l’instant, Liliale Bettencourt a refusé de se soumettre à toute expertise médicale indépendante. Un refus qui pèse lourd contre elle.
En effet, comme l’a révélé Le Figaro le 7 mai dernier, la vieille dame a produit le 19 février 2009 un « rapport d’expertise médico-psychologique » établi à sa demande par un neuropsychiatre parisien agréé par les tribunaux en matière de tutelle et de curatelle. Selon l’expert, Liliane Bettencourt « dispose de son entière volonté et de son discernement », « n’est pas soumise à une situation d’abus de faiblesse » et « n’a pas besoin de protection ».
Mais la justice ne s’en contente pas. D’une part, le procureur Philippe Courroye convie l’héritière à se faire expertiser une seconde fois par un spécialiste choisi par Liliane Bettencourt et par un autre expert désigné par le procureur. D’autre part, l’enquête qui en est au stade préliminaire cherche maintenant à savoir si, dans le passé, François-Marie Banier a déjà été gâté de la sorte par d’autres vieilles dames fortunées.
A ce titre, la police judiciaire a entendu, le 11 mars dernier, Frédéric Castaing, le petit fils de Madeleine Castaing. Du sévère. Connue comme la « diva de la rue Bonaparte », cette décoratrice et antiquaire aujourd’hui décédée et qui a longtemps influé le monde des arts s’était entichée du photographe à la fin des années 60.
Pour son petit-fils, « il est évident que M. Banier considérait alors ma grand-mère comme un “marche pied” possible pour sa propre carrière » mais aussi que l’objectif du photographe était « de maintenir un contrôle jusqu’à la fin, c’est-à-dire de maintenir une emprise directe sur ma grand-mère au détriment des enfants et petits-enfants ».
Si Frédéric Castaing ignore si Banier a agit de façon similaire avec d’autres personnes, pas plus qu’il n’a été témoin de sollicitations particulières du photographe envers sa grand-mère, il se souvient que ce dernier « venait très régulièrement puis quasiment tous les jours dans les années 90 » au domicile de Madeleine Castaing.
Il mentionne aussi la vente d’un local situé rue Visconti, dans le 6ème arrondissement parisien, qui lui est apparu « comme un don déguisé, mon père et mon oncle n’ayant pas voulu contrarier ma grand mère laquelle avait besoin de leur accord ». Et Frédéric Castaing de préciser que ce local avait été cédé à François-Marie Banier pour 300 000 francs mais que « cette vente était en effet tout à fait sous-évaluée, même en 1985. En effet, il s’agissait d’un très beau local avec une verrière aménagée en jardin d’hiver ».
Cerise sur le gâteau, toujours selon Frédéric Castaing, Banier ne traitait même pas bien sa généreuse grand-mère. Il a dénoncé à la PJ un « climat de provocation permanente » avant de se remémorer deux anecdotes : « un jour et devant tout le monde, il lui arrache sa perruque et la jette dans la cheminée. D’autres fois, toujours devant les membres de la famille et le personnel, il monte sur la table et urine dans les tasses. » Castaing fait également mention d’un « accident » autrement plus grave : « c’était un secret de polichinelle dans la famille qu’il l’avait poussée un jour dans l’escalier et elle s’était cassée le col du fémur ».
Ce témoignage ne devrait pas étonner les anciens employés de Liliane Bettencourt qui ont été entendus par la justice. Comme l’a révélé Le Point, certains d’entre eux font état de graves pressions exercées sur l’héritière par le photographe.
Ainsi une infirmière raconte avoir assisté à des scènes « où il demandait de l’argent avec une telle insistance qu’elle en devenait malade et n’en dormait plus. Après chaque entrevue avec lui, elle était mélancolique, très nerveuse. Quand elle résistait (un peu) à ses demandes d’argent, il entrait dans des colères épouvantables ».
Autre témoignage relayé par Le Point abondant dans le même sens : celui d’une femme de chambre qui raconte le réveillon 2006 aux Seychelles de Liliane Bettencourt : « il était avec elle lorsqu’elle se préparait pour aller voir les chants de Noël. J’étais présente. (…) Alors qu’elle s’apprêtait à mettre du rouge à lèvres, il le lui a enlevé des mains et l’a jeté contre le mur en disant qu’il n’était pas joli. Madame était très contrariée ; une demi-heure après, elle a fait un malaise ».
Un charmant garçon, ce Banier…
"Par jugement en date du 6 octobre 2010, le tribunal de grande instance de Paris (chambre civile de presse) a condamné Xavier Monnier, en sa qualité de directeur de publication, et la société Groupe Bakchich à payer 1 euro de dommages-intérêts à François-Marie Banier, pour l’avoir publiquement diffamé en publiant sur ce site le 18 août 2009 un article contenant des allégations relatives à ses relations avec Madeleine Castaing"
À lire et relire sur Bakchich.info :
Le titre auquel vous avez échappé :
Affaire Bettencourt : Pris la main dans le Banier