Dans les Bouches-du-Rhône, la droite peste contre la Sarkozie, la gauche attend le second tour et l’ex-juge Vichnievsky cède au compromis.
Ville-sans-nom pendant la Révolution française, menacée par les canons des forteresses édifiées par Vauban sous Louis XIV, Marseille a étrangement gardé une petite dent contre la capitale et le pouvoir central parisien.
Une petite rancune que la plus belle ville du monde ne ressort pas qu’à l’occasion des matchs de football OM-PSG.
La droite marseillaise, au lendemain du premier tour des régionales, a allègrement chargé le gouvernement et l’empire de la Sarkozie. "Franchement ils ne nous ont rien épargné pour cette campagne, et il a fallu que trois jours avant, il y ait la polémique sur Malek Boutih", peste un proche du maire Jean-Claude Gaudin. "De toute façon aucun sujet régional n’est apparu. Ni sur l’aménagement du territoire, ni sur les lignes maritimes à grande vitesse, ni sur le développement économique, ni même pour l’une des premières régions touristiques d’Europe, sur le tourisme. Il n’y avait de régionales que le nom dans cette élection. C’est pour ou contre Sarko".
Et M. le Sénateur Gaudin a pris grand soin de ne pas trop se mêler de la campagne, histoire de ne pas être associé au piètre résultat des listes UMP. "Il n’y aurait pas eu de quoi pavoiser. Au moins sur ce coup-là a-t-on eu un peu de sens politique". 26% dans la région, 22% dans les Bouches-du-Rhône. Guère brillant. Et seulement 1,5 point de plus que la liste FN dans le département. "Et encore, c’est presque étonnant qu’il n’ait pas fait plus. Toutes les discussions tournaient autour de lui. Heureusement qu’il a 82 ans." (en juin ndlr)
Un léger sentiment d’échec, voire de consternation plane doucement autour de l’UMP, devant le résultat de la stratégie de la tête de liste Thierry Mariani, étiqueté très à droite et ultra-sarkozyste pour faire la nique au Front. Même lou ravi de la politique marseillaise, Renaud Muselier, l’a mise en sourdine. Pas un coup de sang ni une petite phrase. Tête de liste dans la région en 2004, "Muso" n’avait, il est vrai, pas fait mieux que les 26% de Mariani.
Toute à sa promesse de succès, la gauche a, elle, acté son alliance. Toujours menacé par l’enquête judiciaire sur les subventions détournées du conseil régional, le président socialiste sortant Michel Vauzelle s’est raccroché aux branches. Sa coalition de l’Olivier regroupe le Front de gauche (6% des voix) et l’alliance Europe Ecologie (11%) menée par l’amie de Nicolas Sarkozy, l’ancienne juge Laurence Vichnievsky.
Ne reste qu’à écrire les conditions de la fusion… Fort remontée en début de campagne contre Michel Vauzelle, déclarant même qu’elle ne s’allierait pas avec des personnalités concernées par des affaires de justice, la copine d’Eva Joly a négocié un poste de vice-présidente. De l’art de doser la mauresque.
A lire sur Bakchich.info :
Il faudrait peut-être arrêter avec ce disque que certains Marseillais répètent en boucle… Marseille ville-sans-nom : oui mais seulement pendant 4 semaines ! et ce, officiellement, car cela ne fut jamais appliquée. Et le statut de Lyon était pire ! Les canons pointant vers la ville ? C’est vrai mais c’était le cas de toutes les citadelles à cette époque ! La citadelle devait être capable de tenir quand une ville tombait.
Bref, rien d’antimarseillais dans cette attitude. Et ce qu’on oublie de dire, c’est que l’hymne de la France s’appelle la Marseillaise ! Et on veut nous faire croire que les Parisiens n’aiment pas Marseille avec un tel hommage !
Déjà que beaucoup de notables verts ne sont pas très ragoutants, mais, en plus prendre "n’importe qui" de connu comme locomotives pour attirer un maximum de voix, c’est lamentable et pas écologique du tout
Et ça nuit à l’image des "petits" verts de terrain qui font ce qu’ils peuvent.
Tout cela est bien dommage pour l’environnement. Car si on ne peut pas dire que rien n’a progressé grâce à la présence de verts et de verdâtres plus ou moins égocentriques, c’est probablement moins que ce qui était possible si on avait affaire à des Verts d’abord soucieux des autres et de leur environnement.