Jean-Christophe Picard, 38 ans, fondateur de l’association Anticor dans les Alpes-Maritimes, a été éliminé au deuxième tour sur la liste des régionales par le PS. Il a décidé de porter plainte pour "escroquerie".
L’association Anticor, fondée par Séverine Tessier et le juge Eric Halphen, fait bien dans le paysage. Elle lutte contre la corruption, un sujet qui titille les électeurs en périodes de vaches maigres. Les militants d’Anticor se sont donc retrouvés sur les listes de gauche ou d’Europe Ecologie au premier tour des élections régionales. C’était le cas de Jean-Christophe Picard, en 11ème position, et par ailleurs président du Parti radical de gauche (PRG) dans les Alpes maritimes.
Mais par le plus grand des miracles, son nom disparaît au deuxième tour des élections régionales. Il n’est pas le seul, Séverine Tessier, en Ile-de-France, est passée de la 4ème place à la 20ème en Seine-Saint-Denis, et donc en position non-éligible. Même déconvenue pour Pierrick Prévert à Paris, son nom a mystérieusement disparu entre les deux tours. Les deux candidats ont commis un sérieux faux-pas : ils ont rappelé que Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région, avait été condamné à six mois de prison avec sursis en 2008 pour avoir confié des contrats de communication à une société salariant son épouse…
Jean-Christophe Picard s’est contenté de souligner que certains déplacements en hélicoptère et certaines nuits dans des hôtels quatre étoiles ne se justifiaient pas forcément de la part du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). 11ème au premier tour, Jean-Christophe Picard s’est fait éjecter au second tour. « Patrick Mennucci, le directeur de campagne de Michel Vauzelle, s’était fort logiquement engagé, la main sur le cœur, à respecter un document me garantissant une 11ème place au second tour ». dénonce Jean-Christophe Picard.
Contrairement à ses petits camarades d’Anticor, Jean-Christophe PIcard ne s’est pas contenté de protester dans un communiqué (lire « Des verts et des pas mûrs, Anticor, au pied ! », dans Bakchich Hebdo n°18). Non seulement il a demandé à ses électeurs de ne pas voter pour Michel Vauzelle, parlant de « trahison », mais il a créé sur Facebook un « comité de soutien à Jean-Christophe Picard évincé par Vauzelle ». Il signale que la sanction ne le concerne pas seulement lui, mais aussi ses deux autres colistiers du PRG des Alpes-Maritimes.
« J’ai décidé de déposer une plainte au pénal et une autre au civil, pour escroquerie et pour réclamer des dédommagements. Nous nous sommes investis dans cette campagne, en temps et en argent. Non seulement Michel Vauzelle nous a éliminés sans nous prévenir, mais il a mis à notre place certains de ses amis, notamment socialistes, qui n’habitent même pas les Alpes maritimes », proteste Jean-Christophe Picard.
Il sera intéressant de suivre l’attitude des radicaux de gauche au niveau national. Un petit parti qui s’est rarement illustré jusqu’à présent dans la lutte contre la corruption, notamment dans le sud-ouest.
A lire sur Bakchich.info :
Bonus Pearltrees (cliquez pour naviguer) :
Quel est le pourcentage d’"huiles" politiciennes socialistes ou non fiables ?
Est-il sensé de penser que parce qu’une personne, un projet d’action ou un texte a recueilli au moins 50,001 % des voix des seuls votants pour ou contre, ce qui s’en suivra sera forcément bon pour l’intérêt général ? Alors qu’on constate quotidiennement le contraire !
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle est approuvée par beaucoup »
« Il n’y a aucune espèce d’estime à avoir pour ce qu’on appelle généralement la démocratie. D’abord parce qu’elle n’a jamais existé même pas chez les Grecs qui sont censés l’avoir inventée ; ensuite parce que ce qui en tient lieu a aussi mis « démocratiquement » au pouvoir des dictateurs , des assassins, des prévaricateurs, des obsédés sexuels et/ou des débiles ; mais surtout parce que rien ne permet de prouver, après un score serré ou non, que l’option ou la personne qui l’emporte à la seule majorité des suffrages considérés comme valides s’avèrera la plus souhaitable et surtout la plus sage et altruiste pour l’intérêt général ».
« Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire ….. » (Alain Etchegoyen dans « La démocratie malade du mensonge »)
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort, qu’ils ont forcément raison »
« La dictature, c’est « Ferme ta gueule », la démocratie c’est « Cause toujours ». Autrement dit en 2010 : « Défoule-toi autant que tu veux sur les forums. Nous, les politiciens de droite comme de gauche, on continue comme avant. Et pas seulement à la buvette de l’Assemblée ou du Sénat »