Pleine d’ardeur, la porte parole du candidat Sarkozy n’a de cesse de faire sa pub au Royaume enchanté… avec un certain succès. Dame Dati, il est vrai, a été bien formée.
Et en avant la rupture ! L’ère des intermédiaires ringards entre la France et le Maroc s’achève, que cela soit dit ! Aux orties les Mehdi Qotbi, l’artiste-peintre lobbyiste pote de Villepin ou Védrine, enfoui dans le sable André Azoulay, l’ancien grand argentier d’Hassan II et néanmoins proche de Dominique Strauss-Khan ! Place à la bande à Sarko et notamment à Rachida Dati, dite « la lumière de Casa », au mieux avec le Maroc. Ou du moins ses patrons.
Flanquée de son amie Samira Sitail, directrice de l’information et présentatrice vedette de la chaîne marocaine 2M, elle arpente en connaisseuse les lambris des palais de Mohammed VI. Efficace, la porte parole du ministre-candidat Sarkozy a même ses derniers mois, vendu son boss auprès de Sa Majesté.
En décembre dernier, l’apprenti président et le sémillant monarque se sont longuement entretenus, trois heures durant. Et pas simplement pour ennuyer tonton Jacques Chirac, que les deux hommes supportent de moins en moins, s’ils l’ont déjà supporté. Faire blêmir le président français qui, à son grand dam, n’est plus guère écouté par le roi, n’était qu’un petit plus. D’autres sujets plus croustillants ont été abordés…
Un coup de maître pour Rachida que cette entrevue, et le fruit d’un long apprentissage des coulisses du Makhzen.
Sous le règne d’Hassan II déjà, la magistrate était au mieux avec le palais. Driss Basri, tout puissant et saignant ministre de l’Intérieur et de l’Information l’avait à la bonne. À l’époque, la porte-parole de Sarko œuvrait dans les Hauts de Seine, sous les ordres de son truculent président Charles Pasqua… Pasqua, Basri, Dati, un joli trio !
Ingrate, Rachida ne se vante jamais de ces états de service pourtant parlants.
À regretter, un seul échec dans cette politique de relations publiques : Dati s’est brouillée avec son vieux pote Jamel (Debbouze). Après les émeutes de banlieue en 2005 et les propos au kärcher de Sarkozy, leurs relations s’étaient quelque peu rafraîchies. Les termes peu amènes du ministre de l’Intérieur et des Contraventions à propos d’Indigène, film pour les « bobos parisiens » et qui n’aura « aucun succès », n’ont pas contribué à réchauffer l’atmosphère. Et les galipettes de Debbouze sur les genoux de Bernadette Chirac n’ont rien arrangé. Pas plus que son engagement auprès de Dame Royal.
Laquelle hésite encore à se rendre en visite au Maroc… en terrain légèrement miné !