Le Conseil général des Bouches-du-Rhône présidé par Jean-Noël Guérini paie, avec un an d’avance, 50 millions d’euros à la compagnie maritime de Jacques Saadé pour le rachat de son ancien siège social.
Rumeurs de cessions d’actifs à Bolloré, dette abyssale de 3,5 milliards d’euros, 345 millions d’euros de pertes en 2009 ou vilaine rumeur d’une impossibilité de payer les salaires de fin octobre… La CMA CGM de sa seigneurie Jacques Saadé, 3e armateur mondial a un peu la tête sous l’eau. Même le fonds stratégique d’investissement (FSI, le fonds souverain à la française) s’en méfie. Prudent, l’Élysée a renoncé à renflouer les caisses d’un armateur qui fait surtout bosser les ports asiatiques.
Heureusement, le peu de patriotisme économique est sauvé par le régionalisme économique. Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, présidé par Jean-Noël Guérini alias Nono, vient d’offrir une jolie bouée à l’entreprise qui règne sur le port de Marseille.
Sous la forme d’une avance de 50 millions d’euros. Un bouquet d’oseille lié au rachat de l’ancien siège social de la CMA, au 4 quai d’Arenc, et acté par une décision de la commission permanente du CG 13, en date du 23 octobre. Bonne fille, l’administration a payé rubis sur l’ongle la note, quand elle ne prendra possession des lieux qu’au 31 décembre 2010 dernier carat, comme le décrit la décision consultée par Bakchich.
Or, l’agenda prévu, tant du côté de la CMA que du vaisseau bleu, siège du département, était un brin différent.
Le 21 juillet 2006, la commission permanente du Conseil général avait fixé au 30 septembre 2009 la date extrême de libération des locaux. Une décision qui avait été inscrite dans le compromis de vente du 20 mars 2007, entre l’administration et la CMA.
Mais la crise passant par là, l’armateur s’est retrouvé dans « l’impossibilité matérielle de libérer les lieux ». Le nouveau siège social, la Tour CMA CGM -bébé du patron Jacques Saadé, 147 mètres au garrot toisant le port autonome de Marseille- n’a toujours pas été inauguré. Mieux, les murs sont déjà en vente. Rappelons que la livraison, prévue au 3e trimestre 2009, est désormais reportée au second semestre 2010.
Les effectifs de l’entreprise devront encore patienter avant de s’installer au sein de ce joyau. Dont le coût d’édification n’a jamais été communiqué. De toute façon, "on parle peu" confie un porte-parole de l’entreprise.
Glaçon dans la mauresque, l’acte authentique de vente du quai d’Arenc, pourtant signé le 23 juillet 2009, ne prévoyait qu’un paiement à prise effective des locaux. « Toutefois, postérieurement à la vente, la société CMA-CGM a souhaité revenir sur les modalités de paiement du prix de la vente et a sollicité un paiement immédiat de ce prix », décrit la décision du Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Signée par un Nono Guérini, fort compréhensif avec Jacques Saadé, roi du port marseillais.
A lire sur Bakchich.info :
Et pour soutenir le naufrage de SAADE
le gouvernement , par le canal du Secrétaire d’Etat
Dominique BUSSEREAU est venu spécialement à Marseille
pendant les négociations avec les grévistes , pour lui
remettre la médaille d’Officier de la Légion d’Honneur
http://www.laprovence.com/actu/region-en-direct/jacques-saade-recoit-la-legion-dhonneur
plus c’est gros , mieux ça passe