En France, le temps d’attente pour se trouver une place au port est très long. Certains ports cherchent des solutions légales pour faire face à la pénurie de place. Souvent le système D. est de mise
Cinquante-quatre mille, c’est le nombre de demandes non satisfaites dans les ports de plaisance, selon la Fédération française des ports de plaisance (FFPP). En France, les 180 ports de plaisance et les 370 installations – parfois de simples bouées – n’offrent que 166 000 places au ponton et 60 000 au mouillage. Les propriétaires de bateaux n’ont qu’à prendre leur mal en patience car les délais d’attente se chiffrent en années ! À Arcachon, il faut attendre 30 ans pour obtenir une place, 31 ans à Granville dans la Manche, plus de 18 ans à La Londe-les-Maures dans le Var, plus de dix ans à Fos-sur-Mer, 9 ans à Quiberon en Bretagne. Bref, en moyenne, les plaisanciers doivent mariner 5 ans pour obtenir le droit d’amarrer leurs bateaux dans l’un des 50 plus grands ports français, selon un classement établi par le magazine L’Expansion.
Des solutions légales sont régulièrement proposées pour remédier ce manque de places : quelques extensions de ports. « On ne peut pas étendre indéfiniment les ports de plaisance car on est confrontés aux contraintes littorales », rappelle Mathieu Guilloto de la Fédération des ports de plaisance. Des projets de ports sont à l’étude comme celui, pas forcément bienvenu, de Brétignolles-sur-Mer en Vendée qui menace directement une réserve d’oiseaux migrateurs. Ou encore le stockage des bateaux à terre, une solution pas vraiment pratique pour le plaisancier assidu…
Mais la gestion de la pénurie passe surtout par le syxtème D. Au Vieux Port de Marseille, par exemple, il n’existe même pas de liste d’attente. Pour bénéficier d’une place, il faut tout simplement… acheter un bateau. « Le droit d’usage est en vigueur : on achète un bateau, il reste sur l’anneau, il a une place », explique Michel Meacci, de Marseille accueil culture et traditions, l’une des douze associations qui « gèrent » les places du port. Pour Etienne Caputo, directeur des ports de la communauté urbaine de Marseille, « c’est une pratique illégale car on ne peut pas transmettre le domaine public. La Communauté urbaine de Marseille a supprimé le transfert d’usage ».
Cette "loi" a en effet été édictée en 2007 lors de la signature d’une Convention de cinq ans entre la ville et les associations. Mais le règlement de police n’est pas encore adopté. « On ne veut pas faire ça brutalement », explique-t-on à la communauté d’agglomération. Cette vente « anneau en main » profite bien à l’acheteur. Aucun chiffre ne circule, mais ces ventes de bateaux assurés d’avoir une place s’effectuent très rapidement et les prix sont souvent surévalués. Le Vieux Port fait figure de dernier de la classe en matière de respect de la loi. Les ports du Var, qui cédaient aussi à cette pratique, y ont mis fin depuis peu.
D’autres agissements tout aussi douteux sont monnaie courante dans les ports de plaisance. A lire dans notre spécial : "Ils ont flingués nos côtes !" en vente dans les kiosques et marchands de journaux jusqu’au 3 septembre
Il me fait bien marrer votre article.
Quand il y a une coutume, on la respecte.
Que la comunauté de communes de Marseille essaie de racketter les plaisanciers est un fait (allez à Sète enquéter, il s´en passe de droles), mais quand on a un bateau et un anneau depuis des générations, on n´a pas envi de se faire emmerder ni par la mairie, ni par une quelconque communauté inventée pour pomper du fric aux contribuables.
Le problème des anneaux est ailleurs. 1) Combien de rafiots ne prennent pas la mer depuis des annés et croupissent sur l´eau ? Des dizaines de milliers et la pluspart du temps les proprios ne payent même plus leur place.
2) Comme vous l´indiquez des extensions de ports sont possibles, mais il y a toujours des grincheux pour s´y opposer (l´exemple de Brétignolles est ahurrissant, une extension de port c´est quoi ? 1 hectare, 2 hectares ? et ça menacerait une réserve naturelle ? tout ça c´est du foutage de gueule !)
3) Création de nouveaux ports. La aussi, furreur des écolos. Y´a qu´a voir le méli mélo qu´il y a eu lors de la création du port de pèche de Frontignan. Aujourd´hui, il y a une demi douzaine de bateaux amarrés, de l´espace pour accueillir 500 ou 600 plaisanciers, mais comme le port n´est pas prévu pour ça…on ne fait rien. Sur l´étang de Thau, c´est idem. Du coté de l´usine Lafarge, dans le temps il y avait de gros vraquiers qui venaient charger. Avant la 2eme guerre mondiale, il avait été imaginé d´y installer une base navale. De la place il y en a pour au moins 500 rafiots, mais personne ne bouge.
La pénurie génère l´inflation et les responsables du chaos ont intèrêt à ce que cela dure. Ça les arrange, ils pourront toujours payer avec leur recette miracle : augmenter nos impots pour augmenter leur salaire.