FO a sifflé la fin de la grève des ordures à Marseille, contre l’avis de l’Intersyndicale. Mais au plus grand soulagement des politiques, qui n’ont jamais oublié de cadeauter le leader du syndicat majoritaire de la ville.
Adieu grève, ordures étalées, feux de poubelles ! Marseille va de nouveau sortir les bennes, les camions ramasser les détritus, et les rues de la plus belle ville du monde retrouver leurs meilleurs atours.
Le syndicat FO-Territoriaux de la ville a décidé, lundi 25 au soir, de suspendre son mouvement après une rencontre avec Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine en charge de la collecte des déchets. "Nous sommes un syndicat responsable, c’est pourquoi nous demandons la levée du mouvement dans le secteur du nettoiement", a doctement justifié Elie-Claude Argy, boss du syndicat majoritaire, ravi d’enfiler le costume de sauveur…et de renvoyer l’ascenseur vers les politiques ?
Les élus de la ville, de droite comme de gauche n’ont jamais été avares de cadeaux envers le syndicaliste. Le maire Jean-Claude Gaudin a promis la direction du nouveau stade Vélodrome à ce militant déjà à la tête du Dôme, et du Palais des Sports. L’Opac, l’office de HLM du coin, contrôlé par le Conseil général de Jean-Noël Guérini, lui a racheté sa maison, à un fort beau prix et sans grand espoir d’en faire un logement social, comme l’avait narré Bakchich. Quant à Mme Argy, c’est le bon Eugène Caselli qui l’a gâtée, en lui offrant la direction d’une énigmatique police de la propreté à la Communauté urbaine, assortie d’une promotion comme fonctionnaire de catégorie A… décision attaquée devant les tribunaux administratifs.
Après tant de courtoisie politique, Argy aurait été bien impoli de ne pas rendre la pareille, en levant un mouvement qui, au cours des 15 derniers jours, a vu s’accumuler entre 8 et 10 000 tonnes d’ordures dans les rues.
Las, FO, malgré sa mainmise syndicale sur la ville depuis les années 50 et le pacte scellé avec le maire d’alors Gaston Defferre, n’est pas seul maître à bord.
Selon les informations glanées par Bakchich dans les centres de dépôt d’ordures, les piquets de grèves, tenus par l’Intersyndicale de la CUM (dont est exclu FO) n’étaient pas levés. Et leurs leaders ne comptaient pas baisser pavillon, attendant le petit matin et la réaction des policiers. Ce sont les CRS qui le 26 octobre au matin, les ont -pacifiquement- délogés des centres de Bonnefoy et des Aygalades "Le cabinet de Caselli a promis de nous recevoir le 26 octobre si nous levions le piquet de grève, peste l’un des leaders de l’Intersyndicale. Ils nous prennent pour des cons, ça faisait un mois qu’on leur demandait un rendez vous et ils nous jettent une obole"… FO pas charrier.
Papier actualisé à 9h26 après l’intervention des CRS A lire ou relire dans Bakchich.info