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Les éboueurs de Paris, contrairement à leurs collègues marseillais, continuent la grève et bloquent des usines.
La plus grande usine d’incinération d’Europe est à l’arrêt depuis le 21 octobre. 300 grévistes selon la CGT bloquent tour à tour le centre de traitement des déchets d’Ivry (94), capable de traiter 100 tonnes à l’heure. Une autre usine à Saint-Ouen (93) a rejoint le mouvement et des complications sont visibles à Issy-les-Moulineaux (92) ou Romainville (93).
Réponse de Bertrand Delanoë : « Face à cette situation de blocage, la Ville de Paris a fait le choix de ne pas demander de réquisitions mais de privilégier la voie du dialogue et de l’écoute. » La mairie a aussi fait le choix de faire travailler à plein régime Veolia et Derichebourg dans la collecte des déchets de toute la ville. Car ces dernières années, la ville de Paris a largement privatisé le secteur du nettoyage. Aujourd’hui 10 arrondissements sur 20 sont gérés par le privé et gèrent en temps de grève le travail de la régie publique.
« Delanoë fait pire que Sarkozy » selon Pascal Bettigni, éboueur dans le Vème arrondissement. « Certes il ne réquisitionne pas mais tout socialiste qu’il soit… il se sert du privé pour nuire au secteur public ». Voir ci-dessous l’interview de Pascal Bettigni :
La réforme des retraites n’est pas la revendication principale des éboueurs. Un point de départ seulement. Bénéficiant d’un régime spécial dû à la pénibilité du travail, certains peuvent partir à 55 ans. Les revendications, comme à Marseille ou dans d’autres secteurs, se portent sur une augmentation des salaires, la charge de travail ou l’évolution de carrière. « On rentre éboueur, on sort éboueur. Pas moyen d’avoir la moindre évolution. Nous ce qu’on demande c’est d’avoir des passerelles pour des emplois davantage qualifiés et mieux rémunérés ».
Lundi après-midi, le Syctom (syndicat intercommunal de collecte des ordures ménagères) rencontrait Bertrand Delanoë. Si le maire semblait crier victoire, la grève a tout de même été reconduite. « Mais la ville de Paris et le syndicat ont pu discuter », assure Régis Vieceli, secrétaire général de la CGT-Nettoyage. Si une réévaluation des grilles tarifaires a trouvé un bon écho chez le maire, il se refuse à embaucher de nouveaux éboueurs. Aussi « les garanties ne sont pas suffisantes pour arrêter le mouvement » selon la CGT. D’un autre côté, la commune de Paris assure à Bakchich qu’« elle ne craint pas une situation critique ». Elle pense « avoir les moyens d’y faire face ».
Les ordures sont transportées vers d’autres sites qui pourraient saturer au bout d’une semaine, selon la CGT. Si certaines sont incinérées, d’autres sont enfouies. Les Verts, associés à Delanoë, apprécieront cette mesure anti-écologique. Mais qu’on se rassure, le maire de Paris a assuré les grévistes de son soutien pour leur lutte contre la réforme des retraites. Encore un peu et on aurait oublié que le maire socialiste est dans l’opposition au gouvernement.
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