Les députés ont décidé de scruter la gestion du CHU de Poissy pour comprendre pourquoi il est le plus déficitaire de France.
Vif émoi, le 5 novembre, devant le Palais-Bourbon. Pendant quelques heures a couru la rumeur qu’une femme, cadre hospitalière, avait tenté de mettre fin à ses jours en se jetant sous les roues d’une voiture. Directrice des affaires hôtelières et logistiques du CHU de Poissy, la malheureuse n’aurait pas supporté les conditions de son audition par des parlementaires de la Mecss (Mission parlementaire d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale).
" Je ne pourrais pas supporter d’être entendue par la brigade financière ", se serait écrié Madame Colonnelo l’employée désespérée.
Des mots pour rappeler à la Mecss le décès, en 2003, dans les locaux de la même brigade, de la compagne du premier maire-adjoint de Poissy. Lequel fut condamné en 2006 pour corruption, ainsi que son patron, le député-maire UMP Jacques Masdeu-Arus.
La rumeur du drame a vite franchi les portes capitonnées de Bernard Accoyer, président de l’Assemblée. Le SNCH (Syndicat National des Cadres Hospitaliers) évoquait, lui, un "grave incident", un "geste désespéré" qui "sans l’intervention d’un collègue" aurait pu avoir une issue "tragique". Le film, enregistré par les caméras de surveillance de l’Assemblée, plaide plus pour "une crise de nerf" que pour qu’une tentative "avérée de suicide" selon un témoignage recueilli par Bakchich.
Mais cette polémique traduit bien l’ambiance qui règne au CHU de Poissy depuis que la Mecss a inscrit à son ordre du jour l’étude du "fonctionnement des hôpitaux" et s’est saisie du cas de Poissy, l’un des plus importants établissements d’Ile-de-France (1100 lits). Mais aussi le plus déficitaire de tout le pays. L’ambition de la Mecss étant de découvrir les causes d’un tel trou…
À l’instar de cette curiosité parlementaire Luc Paraire, directeur départemental des affaires sanitaires et social des Yvelines, saisissait en juillet le parquet de Versailles. Dans la besace du sieur Paraire, 19 marchés publics pour lesquels la direction de l’hôpital aurait omis de faire jouer la concurrence. Une source proche du CHU évalue à 60 millions d’euros ces marchés litigieux. Ça en fait des tickets modérateurs !
Alors que l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) s’est elle aussi saisie du dossier, la justice locale paraît anesthésiée. Décryptage d’un vieux sage des Yvelines : "Ce département, est comme celui des Hauts-de-Seine, il est très riche et c’est un bastion de l’UMP. La gestion des affaires y est familiale".
Avec parfois quelques sorties de route. Telle la déchéance prononcée par le Conseil constitutionnel de Jacques Masdeu-Arus député de la 12e circonscription, pour corruption. Ouf, c’est à lui que vient de succéder l’inattaquable David Douillet, seigneur des anneaux olympiques.
Pourtant, dans ce grand sommeil, que se passe-t-il ? On apprend par Le Parisien que le bureau du nouveau directeur du CHU de Poissy a été cambriolé et délesté de ses archives "15 jours après [son] arrivée en octobre 2007" précise l’intéressé. Les collectionneurs de vieux papiers sont prêts à tout.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
Comment se fait-il que le drh qui est à l’origine de cette gabegie fiancière soit à l’heure actuelle directeur général de l’hôpital de MONTESSON 78.
A l’heure actuelle certaines personnes trinquent à la place du drh. Pour exemple la directrice des achats a fait une tentative de suicide !!
je pense fortement que cette affaire revêts plusieurs conflits d’intérêts.
A votre avis comment se fait-il que pour l’exercice 2006 2007, les agences intérims se sont frottées les mains, sachant que de nombreuses infirmières n’avaient pas le droit d’effectuer des heures supplémentaires car elles n’allaient pas dans le sens de certaines cadres de nuits autant impliqués que le drh et que les syndicats de l’époque ?
A l’époque plus de 60% des personnels de cet hôpital travaillaient en privé en plus du poste temps plein en public, car on leur refusaient les nuits supplémentaires alors qu’ils n’avaient pas dépassés leur quotat de 18 nuits/an. Pour combler le personnel manquant, la direction en complaisance avec les syndicats cfdt et fo prennait du personnel intérimaire qu’elle payait 3 fois voir 4 fois le montant d’une nuit supplémentaire.
DANS QUEL BUT LA DIRECTION PRENAIT-ELLE DE TELLES DECISIONS ?
POURQUOI LES SYNDICATS N’ONT JAMAIS CONTESTés CETTE ADMINISTRATION ?