L’administration des hôpitaux de Paris provisionne quelque 23 millions d’euros pour les transports en ambulances, quand bien même la Sécu est censée rembourser. Et les taxis se régalent.
Les ambulanciers c’est un peu comme les routiers, ils sont sympas mais on les déteste. Gyrophare en folie, ils grillent les feux, pressés qu’ils sont d’aller voir une copine. C’est tout ? Non, il y a aussi les délicieuses « grèves escargots ». Il n’empêche que les ambulances existent, emploient des dizaines de milliers de gens, et qu’elles sont pratiques quand, coupé en deux, il faut aller aux urgences. C’est mieux qu’en Vélib’. Enfin, nous avons trop le sens de l’honneur pour tirer sur les ambulances.
Sur Bakchich.info, nous avons déjà décrit un incroyable épisode de l’histoire de ce transport médical. Où l’on voyait notre précieuse Sécu se faire gruger, chaque année, d’une quinzaine de millions d’euros. Sans même qu’il soit nécessaire d’utiliser la technique du braquage en burqa.
En réalité, l’AP-HP, l’administration des hôpitaux de Paris et de sa couronne, touchait une enveloppe annuelle correspondant aux frais de transport « intersites ». Ce qui signifie, vu la désorganisation volontaire de l’hôpital public (dans le but de le rendre privé), qu’on transbahute des patients d’un établissement à un autre, de Beaujon à Bichat parce que, par exemple, il n’y a plus assez d’employés au scanner dans ce grand centre de Clichy (92)… Résultat, les ambulances roulent à fond de carbone.
Bakchich l’a expliqué, et vient de le redire, tout ce Grand Prix ambulancier était, théoriquement, payé par l’AP-HP alors qu’en fait c’est la Sécu qui casquait. Question : où sont passés les 15 millions annuels « économisés » par l’AP-HP ? Il faut demander à Delanoë qui en est le tuteur.
Mieux, dans son dernier « correctif » budgétaire, l’AP-HP admet l’étonnante manipulation puisque, désormais, c’est une somme de 23 millions qui est allouée aux fameux transports. À l’AP-HP, l’argent coûte moins cher que chez Madoff.
Dans le même mouvement qui vise à remplacer les VSL (véhicules sanitaires légers) qui conduisent des patients à la consultation, par des taxis parisiens, on observe le résultat intéressant provoqué par cette mesure.
Au deuxième trimestre 2009, la Sécu a remboursé 94 438 euros pour 9139 transports en VSL. Au même moment, elle versait 234 534 euros aux sociétés de taxi pour 7279 voyages.
Vous avez bien compris les règles de la nouvelle économie : on verse plus du double aux tacots pour moins de service. Faut dire qu’en taxi, le patient peut écouter "Les Grosses têtes", ce qui n’a pas de prix.
A lire sur Bakchich.info !
Bien sur, il y a les malades, mais perso je travaille avec des gamins handicapés. Une bonne part d’entre eux n’ont pas de lieu de scolarisation à une distance raisonnable de leur domicile (fermetures massives depuis la loi de 2005 qui leur donne plein de nouveaux droits) et se déplacent tous les jours en taxi pour venir à l’école ou au collège.
Ce sont des trajets quotidiens de 30, jusqu’à 50 km pour des centaines de mômes, assumés par la collectivité. Bien souvent, le taxi est un monospace qui en trimbale 3 ou 4 sans réduction de prix (comme si c’étaient 3 ou 4 taxis) et en leur imposant la tournée qui rallonge encore leur temps de transport. Lorsqu’il s’agit d’une compagnie, en plus, le chauffeur n’est pas le même selon les besoins de la gestion. Donc, primo il n’est pas au courant (lieux de dépose-reprise, heures précises, et tous ces petits aménagements mis au point petit à petit), et secundo le changement constant de personne provoque souvent des crises et autres incidents chez ces gamins particulièrement sensibles (autistes, par ex.)
En résumé, et comme d’habitude, ce service privé coute plus cher qu’un service public, tout en rendant une prestation bien moins satisfaisante pour tous les usagers (enfants, familles, écoles,…) Par endroits, il existe un service de chauffeurs en minibus aménagés, qui transportent les fauteuils, permettent les sorties scolaires en journée, et évitent les inconvénients ci-dessus mentionnés.
Mais cela suppose des fonctionnaires en plus, et cela le dogme l’interdit. Et puis un jour ou l’autre, il faudra leur payer une retraite…
L’autorisation de transport de malades par les taxis date de la fin des années 80.Elle a été obtenue par les syndicats de taxis notamment en prenant en charge les frais de déplacement des directeurs des caisses départementales de SECU (1 réunion tous les 15jours à Paris)qui se faisaient rembourser tout de même les factures.Avec souvent une facturation de nuit cela faisait de jolies primes mensuelles. Ils obtinrent dans le même temps l’institution de cotas départementaux pour les ambulances se qui bloqua le nombre de VSL qui ne purent suivre l’augmentation des transports sanitaires.
Ceci fut fait en contradiction totale avec les règles de la convention de la SECU qui réserve le transport de malades aux entreprises sanitaires agréées.
Les nouveaux titulaires de carte de taxi doivent être secouristes.
C"est une des aberration de notre système sanitaire.Il avait été dit déjà à l’époque que c’était pour faire des économies.
Nous nous étions inquiétés également du fait qu’il était fou de transporter dans la même voiture une personne qui peut avoir choper un microbe ou un virus dans un hôpital et dans la foulée quelqu’un qui prend un train ou un avion.
Mais depuis nous avons eu un ministre de la santé qui regroupe les gents dans des gymnases pour les vacciner contre un virus qui était sensé être très dangereux.
Alors !!!!
Un ambulancier à la retraite.