Un spécialiste du sang danois, le Docteur Jakob Morkeberg, s’étonne des résultats sanguins de Lance Armstrong durant le Tour de France 2009.
Comme il n’avait pas une rentrée trop chargée, le Docteur Jakob Morkeberg, un spécialiste réputé du sang officiant à l’hopital Bispebjerg de Copenhague, jusqu’ici plus connu pour ses jardins ravissants créés en 1913 que pour son département de médecine sportive, a décidé de jeter un petit coup d’œil aux tests sanguins de Lance Armstrong au cours de l’édition 2009 du Tour de France où, comme chacun sait, il était surveillé comme le lait sur le feu… Verdict : pendant le Tour, les résultats des tests du Texan ont présenté des profils anormaux, affirme le chercheur danois.
« Ce que nous ont enseigné les résultats des Tours précédents, c’est qu’un exercice intense de ce type provoque une baisse de ces valeurs sanguines ; ce n’est pas ce que l’on constate à l’examen de celles d’Armstrong », a-t-il expliqué. Les valeurs observées le concernant étaient pratiquement les mêmes, du premier au dernier jour de course, a affirmé Morkeberg à l’Association des diffuseurs danois, en rappelant que les chiffres partiels observés à son sujet pendant le Tour d’Italie étaient en revanche conformes à la normale, avec une baisse progressive au fur et à mesure de l’épreuve.
Il a même indiqué qu’au vu des résultats et pendant trois jours consécutifs à une période située approximativement au milieu de la compétition, les valeurs relatives à son hématocrite, c’est-à-dire le volume de ses globules rouges par rapport au volume total de son sang, ont sensiblement augmenté, laissant envisager l’éventualité d’un petit coup de booster sanguin du coureur. En rappelant, à l’occasion, que les tests sanguins pratiqués sur la Grande Boucle portent sur le nombre total de globules rouges, le taux d’hématocrite et le taux d’hémoglobine, la protéine contenue dans les globules rouges qui transporte le dioxygène dans l’organisme. Afin de ne pas lancer une polémique n’ayant pas lieu d’être, il a également rappelé que les valeurs observées pouvaient aussi s’expliquer par une déshydratation. Une bonne petite « tourista » causée par des produits du terroir d’un gîte d’étape aurait donc pu faire l’affaire…
On lui a évidemment demandé la raison pour laquelle Armstrong aurait été assez fou pour se doper à l’occasion de son retour tant attendu sur le Tour de France. Le chercheur s’en est tiré par une pirouette en indiquant à son auditoire un brin perplexe qu’aujourd’hui il n’existait aucune méthode permettant de prouver qu’un athlète s’est livré à des transfusions sanguines aussi longtemps qu’il utilise son propre sang. « Ça rend donc ce type de dopage très attractif », a-t-il conclu en se refusant à tout autre commentaire.
Etrangement, jusqu’à présent, personne n’avait encore mis en cause Armstrong au titre de l’édition 2009 de la plus grande course cycliste du monde ; le mec va finir par perdre son sang-froid. Lui qui avait commencé une campagne de communication new look, en se la jouant modeste, vaguement souriant, chantant « What a beautiful world » à qui voulait bien l’entendre, n’est vraiment pas payé de retour…
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Curieux d ailleurs qu il y aie eu si peu de cas "positifs" cette annee.
Puissances développées par Lance Armstrong exprimées en « watts » (calculés pour un athlète de 70 kg avec un vélo de 8 kg) :
* 1999 : 405 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2000 : 420 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2001 : 430 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2002 : 415 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2003 : 425 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2004 : 440 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2005 : 425 watts de moyenne sur les grandes arrivées en montagne du Tour de France * 2009 : 450 watts dans l’ascension de Verbier (15ème étape)
Lors du Tour d’Italie 2009, il semble retombé aux alentours de 375 watts.