Suite de la saga sur la plus grosse affaire de contrefaçon monétaire du XXe siècle. Dans ce troisième épisode, le président tchadien se fait remettre au Nigeria, où il voulait écouler les dinars, un chèque sans provision.
Suite du deuxième épisode.
Pressé d’obtenir du cash en échange des dinars de Bahreïn récemment arrivés au Tchad, le président Idriss Déby fait chauffer son téléphone et trouve à Kano, la capitale du Nord Nigeria, principal centre économique du Sahel, un changeur disposé à recevoir « ses » dinars et à les lui échanger contre des dollars, c’est du moins ce qui est prévu.
Hassan Fadoul se rend par vol spécial sur place avec environ 2 millions de dinars. A Kano, rien ne se passe comme l’imaginait le président tchadien. Le changeur cherche à gagner du temps, il n’a pas sur place l’usage de la devise du Bahreïn, veut expédier les dinars dans le Golfe arabo-persique, où elle devrait être plus facile à monnayer. Et surtout il ne dispose pas de cash, pour payer ce qu’il vient de recevoir.
Fadoul s’impatiente, il est finalement décidé, avec l’approbation d’Idriss Déby, de rentrer au Tchad avec un chèque. Méfiant, Hassan Fadoul prend soin de le photocopier et de confier plusieurs copies à des gens de confiance.
C’est ainsi que Bakchich est en mesure de publier le fac similé de ce chèque, daté du 22 juin 1998.
Dès sa remise à Idriss Déby, le président tchadien convoque Idriss Othman, le directeur de la BDT (Banque de développement du Tchad) et se fait remettre plus d’un milliard de francs CFA. Le patron de la BDT s’empresse d’expédier le chèque à la compensation à Londres.
Ô surprise, le compte n’est pas approvisionné, le chèque est en bois, la BDT menacée de banqueroute !
(A suivre)
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