Que se passe-t-il quand un pipeline traverse la jungle habitée par des Pygmées. Que deviennent-ils face au monde moderne ? Rencontre avec François-Philippe Gallois, réalisateur des "Pygmées Bagyéli à la lisière du monde".
Mondialisation. Mot servi à toutes les sauces. Dont on ne comprend pas toujours les enjeux ni le sens. Mais c’est peut-être au cœur de la forêt camerounaise qu’on y décèle au moins quelques conséquences dramatiques. Un parfum de Darwin en quelque sorte. Un cauchemar lointain.
Pourtant François-Philippe Gallois ne s’est pas juste focalisé sur les nombreuses injustices- dont l’Etat du Cameroun et la banque mondiale sont responsables- Il s’est aussi attardé à nous montrer ce peuple, son passé, ses cultures, ses croyances et son évolution face au menace de l’autre jungle : notre monde moderne. Trois personnages nous accompagnent tout au long du film. Angelina, Marcelline et Pascal. Un fil rouge plein d’humanité pour des hommes et des femmes qui résistent contre tout.
Peuple de chasseurs, les pygmées Bagyéli délaissent leurs lances et s’adaptent, contrés et forcés, bouleversant alors leur mode de vie. Pour faire face à la déforestation, ils apprennent à cultiver la terre. Du partage, ils passent au troc et à l’argent. En voulant les assimiler, l’Etat du Cameroun les oblige à la scolarisation et à leur justice d’Etat souvent inéquitable et arbitraire.
Mais c’est bien l’arrivée de ce pipeline entre le Cameroun et le Tchad qui a bouleversé entièrement leur vie jusqu’à la menace ultime. Dans les tuyaux du pétrole s’est engouffré sournoisement le SIDA et l’alcoolisme. Pour le premier la Banque mondiale- qui a financé le chantier contre des garanties sociales- n’a pas tenu ses promesses de réparation, pire elle les a exposés au virus en toute connaissance de cause sans préparer les populations. Aujourd’hui, selon le réalisateur, devant l’abandon, les pratiques dangereuses de scarification collectives ont repris Pour le deuxième, ce sont les « bantous » -les agriculteurs camerounais- qui les payent souvent avec de l’alcool frelaté et dont les hommes abusent avec excès.
Mais l’histoire des Bagyéli est aussi celle d’un peuple qui avance, qui regarde peu le passé et ne se prête pas selon Gallois à la « nostalgie ». Ils apprennent tous les jours et font valoir leur droit à l’indépendance et à la liberté. malheureusement, ils ne semblent pas au bout de leur peine. Selon le réalisateur, un gazoduc de Gaz de France menace de traverser leur territoire ainsi qu’une ligne ferroviaire reliant la côte. Les chasseurs seront alors définitivement chassés.
Vidéo rajoutée le 16 mars : Extrait d’un procès mené par des bantous entre une bantou et deux pygmés accusés de vol
Détrompez-vous, un très bon meneur de jeu a joué aux Charlotte Hornets à l’époque. Son nom : Tyrone "Muggsy" Bogues Sa taille : 1m59 !! http://www.spiegel.de/img/0,1020,564367,00.jpg
Ce petit diable a fait la misère à pas mal de monde, notamment Patrick Ewing (2m13) qu’il a contré lors d’un match : http://www.youtube.com/watch ?v=__jcf4dCIjw.
Sans oublier le "petit" et seul triple vainqueur du Slam Dunk Contest (concours de smash) : Nate Robinson (1m72).
Cdlmt