Les réunions de famille des Wendel, l’illustre lignée des propriétaires des forges lorraines, restent agitées. Une héritière vient de déposer une nouvelle plainte.
Le rififi dans la famille Wendel, tel que l’avait décrit Bakchich, en mai 2008, en était à ses balbutiements. La tribu dynastique dont l’éminente figure n’est autre que le baron Ernest-Antoine Seillière et dont l’origine remonte à l’ancêtre Jean-Martin Wendel, maître des forges lorrain, fait face à une contestation menée de l’intérieur, et qui perdure depuis devant les tribunaux.
Une héritière, Sophie Boegner, seule ou presque parmi les 1600 membres de la tribu, a en effet décidé de se pencher sur la gestion de la holding familiale et des participations qu’elle détient dans de multiples secteurs : Saint-Gobain (pour plus de 20%), le groupe pétrolier et financier Oranje-Nassau, le bureau de certification Véritas, l’édition, le matériel électrique et d’autres.
Des investissements qui en temps normal rapportent gros, mais dont la valeur a fortement chuté ces derniers jours, crise planétaire oblige, au point d’être rangée dans le rayon des titres spéculatifs. Enfer et damnation… Sophie Boegner, après avoir dénoncé les méthodes d’enrichissement des dirigeants de la holding familiale (une plainte est en cours d’enquête au tribunal de Paris), ouvre un nouveau front.
Datée du 22 septembre, la nouvelle plainte contre X de l’héritière s’interroge sur l’utilisation du nom « Wendel » – véritable marque en soi – par le groupe du baron Seillière, qui l’utilise brut de décoffrage : après s’être dénommée Wendel Investissement, sa société se désigne désormais du simple nom de Wendel. En 2002, des conventions ont été signées entre la holding familiale (la société SLPS, actionnaire de la société de Seillière) et le groupe Wendel pour « l’utilisation gratuite » par ce dernier « de la marque Wendel ». Ces accords prévoient même des conditions d’actionnariat telles que la holding familiale serait susceptible de perdre la propriété du nom Wendel au profit des sociétés du baron…
En 2007, quelques mois après son entrée au conseil d’administration, Sophie Boegner s’étonne donc auprès d’Ernest-Antoine Seillière de cette situation. Et réclame le paiement d’une redevance pour l’usage du nom par la société de l’ex-patron du Medef.
Sa proposition est soutenue - au début - par le conseil d’administration. Un comité d’étude est créé, un cabinet d’avocats requis pour le conseiller, des projets de nouvelles convention sont mises noir sur blanc, prévoyant « le versement d’une redevance symbolique et forfaitaire de 25 000 euros par an ». Le 12 mars 2008, les administrateurs relèvent que « les conventions de 2002 comportent en effet quelques faiblesses, en particulier l’absence de leur durée, la gratuité d’usage du nom et de la licence de la marque… » Les premiers avocats mandatés – Winston and Strawn – évaluent dans leur projet de convention la redevance que Seillière devrait verser à la holding familiale à 0,5 à 2% de son chiffre d’affaires. Une belle somme : entre 27,5 et 110 millions d’euros ! Deux autres consultations d’avocat (un fiscaliste, Philippe Saint-Marcoux, et le cabinet Gide Loyrette), remises aux administrateurs, indiquent que le paiement d’une redevance serait tout à fait envisageable – et même normal.
Mais invoquant des raisons juridiques, le baron écarte le dossier au cours du conseil du 2 avril 2008 qui va entériner sa position – à l’exception de deux administrateurs, Henri de Mitry et Sophie Boegner. Et à l’assemblée générale de juin, cette dernière est virée du conseil d’administration.
Selon la plainte contre X pour « abus de biens sociaux » rédigée par l’avocat Patrick Maisonneuve pour son compte, la redevance non payée par Seillière constituerait un véritable « manque à gagner » pour les actionnaires de la holding familiale : au moins 27,5 millions, au plus 110 millions d’euros… « Les intérêts patrimoniaux et extrapatrimoniaux de la famille Wendel ont été violés », relève le document. Seule une enquête judiciaire pourrait confirmer, ou infirmer, cette position. Contacté par Bakchich, le groupe Wendel n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.
Pour consulter les documents de l’affaire, cliquez sur les images :
la plainte de Sophie Boegner
les deux consultations d’avocat
le procès-verbal du conseil d’administration du 10 juillet 2007
le procès verbal du conseil d’administration du 12 mars 2008
Lire ou relire sur Bakchich.info :
quand on s’est que le pouvoir est l’argent donne tous les pouvoirs et aucune condamnation facile de jouer pour le baron et de surfer dans les rouages de la politique des affaires et de la justice
la justice quelle justice elle entend simplement le baron pour le medef qui ne sait rien et pour l’affaire wendel s’est entouré des plans grands avocats pour capoter l’affaire dans son sens en faisant éliminer les gênants en s’entourant d’experts financiers et avocats pour les autres actionnaires il parait impossible qu’il est satisfaction a moins qu’ils s’entourent eux aussi des plus grands mais c’est ce pas trop tard il ne faut pas qu’ils lachent que pour le plaisir de le voir tomber alors sophie broerger battez vous et gagnez pour le principe et merci qu’il existe des gens comme vous !…….