Laroussi Oueslati, ex-président de l’Université du Sud Toulon Var et bientôt ex-conseiller régional PRG, rejoindra-t-il les grandes figures magouillardes du panthéon toulonnais ?
« Sur le campus, les réactions sont extrêmement diverses depuis la suspension de Oueslati. Ceux qui avaient des billes dans son système clientéliste n’en mènent pas large, mais tous les autres jubilent » lâche une bibliothécaire de l’USTV entre deux gorgées de café, au lendemain de la décision de Valérie Pécresse.
Dans la cafétéria de la fac, tout le monde va de son commentaire sur la chute du président. « C’est une première dans l’histoire de France et une nouvelle figure du panthéon toulonnais » s’exclame, railleur, un chargé de TD. « La retraite à 48 ans, ça me fait rêver ! » ironise un employé BIATOSS. « On en parle même dans le Washington Post ! » s’amuse encore Julie, étudiante en langues.
Ici, Oueslati appartient déjà au passé, et l’on préfère en rire. Depuis la rentrée, la berline de fonction du président, une 407 financée par un leasing de 700 euros par mois non-voté en Conseil d’administration, n’était déjà plus garée ostensiblement devant son QG comme au bon vieux temps. Oueslati, personnage bling-bling qui aimait afficher son sourire trente-deux-dents de président modèle au JT de France-3 le vendredi, se balader un très gros cigare entre les lèvres le samedi, puis se régaler au restaurant "Les Pins Penchés" le dimanche, avait laissé son style en vacances.
Il n’avait pas pour autant entamé un régime crétois, mais une « opération survie » rythmée d’agrès de gymnastique. Cheval d’arçons avec le ministère de l’enseignement supérieur qui lui reprochait de « graves irrégularités ». Barre fixe avec Michel Vauzelle, président de la région PACA, qui le lâchait pour les régionales. Et enfin, numéro d’équilibriste avec les médias. En usant et abusant de son influence dans les colonnes du quotidien local Var Matin qui relayait sa communication victimaire, il avait cru un instant pouvoir sauver son trône.
Durant toute l’affaire, Oueslati n’a cessé de dénoncer « une cabale, un procès en inquisition » menés par des bureaucrates « qui en veulent peut-être à un président d’origine tunisienne ». Il est vrai que Oueslati avait essuyé bon nombre d’injures raciste durant son mandat d’opposition à la mairie Front National de Toulon mais la transposition, toujours au conditionnel, avec le ministère de l’enseignement supérieur, était périlleuse. Une supposition de xénophobie institutionnelle, qui selon un professeur de droit public de l’université de Toulon, « aurait presque pu lui valoir un procès ».
Hier, un peu plus d’une heure après l’annonce de sa suspension par Valérie Pécresse, Laroussi Oueslati a diffusé un contre-communiqué par email, signé en tant que président d’université (sic), où il s’insurge en majuscules : « La décision de la Ministre est INJUSTE ». La réponse du syndicaliste Yves Lacroix fût immédiate « Vous n’êtes plus Président de l’Université de Toulon et je ne vois pas à quel titre vous communiquez en tant que tel. Je vous rappelle l’article 40 alinéa 2 du code pénal. Si vous insistez, je transmettrai, comme je me le dois dans l’exercice de mes fonctions, l’ensemble de ces emails au procureur de la République »…
L’université désormais sous tutelle, la Scolarité Centrale diffuse des messages à tous les étudiants annonçant que le service « ne peut plus procéder au traitement ou à l’édition de tous documents qui, à partir de ce jour, devraient être revêtus de la signature du Président de l’USTV » tels que les demandes d’inscriptions, les certificats de scolarité et les diplômes.
Le recteur de l’Académie de Nice, Christian Nique, assure maintenant l’intérim. Et la commission disciplinaire, fortement contestée dans l’opposition (voir Bakchich n°4) devrait se tenir dans une autre université que celle de Toulon.
« Oueslati, c’est un personnage très complexe, conclut un maître de conférence depuis son pupitre. Fort sympathique aux premiers échanges, il se révèle par la suite animé d’un rare cynisme. Je suis curieux de voir quel sort réserve l’Histoire à ce genre d’individus. Je pensais que des gens comme ça on n’en croisait plus que dans les romans de Dostoïevski, mais visiblement, ils existent bel et bien… ».
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Le 22 janvier, devant un parterre d’hommes politiques, de présidents d’universités et de chefs d’entreprise, M. Nicolas Sarkozy s’est longuement exprimé sur le thème de la recherche en France. La vidéo de son discours est disponible en ligne.
Entre (…)
De quelles personnes de gauche parlez-vous ? De Oueslati ? ALors il serait de gauche ? C’est une blague ? Sa référence politique importante, celui qui l’a lancé c’est Bernard Tapie. Il jouait à l’époque le rôle de beur de service. Qui se resemble… Ah bon, ils ont tous les deux des ennuis avec la justice ? Incroyable non ? Mais étant copains avec Sarkozy, tout va sûrement rapidement s’arranger…
Alors si pour vous B. Tapie est foncièrement le symbole des valeurs d’un homme de gauche, alors oui, vous avez raison, Oueslati est également de gauche !
Rappelons que Oueslati est suspendu par le ministère pour un comportement quasiment mafieu (et pas pour l’histoire des chinois qui n’est pas réglée) :
limogeage de personnes ayant été contraints de témoigner sur des élément qui ne lui sont pas favorables
mais surtout menaces explicites envers de nombreuses personnes, reprises par une armada de feudataires, universitaires ratés à la recherche d’une reconnaissance, étrangers (du Maghreb notamment) promus miraculeusement à des postes mirifiques, et de sous-diplômés qui devraient avoir honte d’intervenir dans une université. Toutes ces personnes hurlent dès que l’on met en cause le (ex) Président. Leur avenir en dépend : ils sont incapables d’exister véritablement sans les largesses de Oueslati.
Le premier rapport de l’Inspection de l’Education Nationale n’a-t-il pas relevé explicitement qu’il s’agissait d’un système clientéliste ?
Et l’on pourrait parler des violences verbales sur des (petits) personnels impliqués malgré eux dans des règlements de comptes…
Soyons sérieux : si Var Matin a joué le rôle de relai de Oueslati, c’est que ce dernier est un personnage retors et complexe (voir les commentaires pertinents d’un prof sur Bakchich), qui est expert en manipulation et dispose d’un certain charisme perverti. Il n’a pas eu de mal à manipuler certains journalistes en mal de scoops.
Si, Var Matin a passé la brosse à Oueslati, et à plusieurs reprises. Ce n’est pas pour rien qu’il a utilisé les articles de Var Matin sur son propre blog ! http://oueslati.univ-tln.fr/
http://www.varmatin.com/ra/societe/211549/var-laroussi-oueslati-victime-d-une-cabale
http://oueslati.univ-tln.fr/index.php/dlm/2/180
Enfin haut niveau intellectuel, faudrait pas exagérer ! Ce n’est qu’un petit maitre de conférence, même pas professeur d’université, et dont les recherches scientifiques sont illustrement inconnues ! En dehors de ses obligés qui ont été promus à diverses sinécures, existe-t-il des étudiants que les cours de Oueslati auraient marqué sur le plan intellectuel ? Permettes-moi d’en douter ! Ici non plus, il ne laissera pas un souvenir impérissable.
Certes le personnage est malin, manipulateur, mais surtout, comme il le dit lui-même sans vergogne : ARRIVISTE, donc capable de tout : le résultat est là ! Tant pis pour les malheureux étudiants de l’univ de Toulon qui se retrouve avec des diplômes ridiculisés et tant pis pour tous le personnel qui se démène pour assurer un service public de qualité, malgré des moyens humains et financiers en chute libre !
L’important, c’est que le chef continuent à placer ses pions ! Mais là, il est allé trop loin ! Malgré ses proches relations avec Tapie, lui même proche copain de Sarkozy (voir les cadeaux récents financés par le contribuable), la ministre Pécresse a été malgré tout obligée de le sanctionner. Enfin, n’exagérons pas, juste de le suspendre, pour que l’enquête judiciaire qu’il passe son temps à saboter, n’apparaissent pas comme ridicule !
Et lui qui se voyait déjà ministre de Sarkozy ! Ah l’ouverture !