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Stars et voyous, l’amour fou…

Flirt / dimanche 4 octobre 2009 par Eric Laffitte
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Figure du Milieu, François Marcantoni, longtemps suspecté du meurtre du garde du corps d’Alain Delon, publie ses mémoires. L’occasion de croiser les grandes figures du cinéma français frayant avec des gros calibres.

Un poil panurgiques, les hommes politiques ont envahi les pages de Voici. Sûr qu’avec un chef de l’État qui partage la vie d’une super-people, le phénomène vient d’en haut et intéresse désormais jusqu’aux sociologues et criminologues  ! Une pipolisation des esprits, où le politique succède au gangstérisme dans son flirt avec le show-biz. Même que tout ce beau monde s’engage parfois dans un ménage à trois.

On pense à la fameuse affaire Markovic qui fit trembler la Ve République presque aussi fort que mai 1968. Résumons à la hache. Cette affaire criminelle éclate à l’automne 68 avec la découverte, dans une décharge, du cadavre d’un garde du corps d’Alain Delon, Stefan Markovic.

Une lettre anonyme puis des rumeurs et encore des photos truquées vont tenter de relier ce meurtre à de supposées soirées friponnes. La cible visée est l’épouse de Georges Pompidou, ex-Premier ministre alors sur le point de briguer l’Élysée. À la fureur de certains gaullistes qui vont instrumentaliser ce scandale pour tenter de barrer la route à celui qu’ils considèrent comme un traître ou un imposteur.

Longtemps, Pompidou gardera, sur une feuille de papier, le nom de ceux qu’ils suspectent d’avoir ourdi une machination à côté de laquelle l’affaire Cleastream et le règlement de comptes Sarko-­Villepin apparaissent comme un aimable crêpage de chignon de cour de récréation.

Figure du Milieu et alors tout proche de Delon, François Marcantoni est suspecté d’avoir refroidi Markovic. La justice patientera jusqu’en 1976 avant de lui délivrer un non-lieu. Âgé de 89 ans, Marcantoni a publié, le 2 octobre, ses ultimes souvenirs dans Strass et Voyous. [1]

Pas de révélations fracassantes sur l’affaire qui allait marquer sa vie, mais un récit enlevé et souvent truculent de ce Corse qui s’assume « comme un membre parfois influent » du Milieu. Le Mitan, une société à propos de laquelle l’auteur rappelle que « le manquement » peut y être sanctionné de la peine de mort. Quelques exemples de ces manquements viennent illustrer le propos.

Officiellement, « Môssieur François », associé à un frère de Tino Rossi, tient un bar dans le quartier des Champs-Élysées  : Les Calanques. C’est l’occasion d’y voir défiler – entre deux mauvais coups – toute une galerie de portraits de l’après-guerre  : Jean Gabin, Marcel Cerdan, Raymond Pellegrin, sans oublier les beautés de l’époque, Viviane Romance, Martine Carol. Pour son malheur, cette dernière a tapé dans l’œil d’un voyou dénommé Lourtrel qui se trouve être un demi-fou furieux. La star échappera de justesse au pire…

Le cinéma, une formidable lessiveuse de fric

Mais dans l’ensemble, vedettes et voyous (Jo Attia, Pierrot le Fou) qui fréquentent "Les Calanques" font bon ménage, partagent le champagne et tapent le carton.

S’agissant des dames, l’auteur s’est employé à théoriser ses observations  : « Il y a chez les femmes, j’ai eu à le constater personnellement maintes fois, bourgeoise ou pute, comtesse ou barmaid, une attirance certaine pour les vrais mecs qu’elles reniflent d’un flair infaillible […] Qu’importe même, dans une logique féminine extrême, qu’on la bouscule sans ménagement, voire qu’une raclée lui remette des idées plus nettes en place  ! » Voilà qui témoigne assurément chez notre auteur d’une belle résistance à l’air du temps comme aux avancées féministes…

Mais c’est sans plus de langue de bois que Marcantoni évoque la passion du Mitan pour le 7e art et notamment dans un chapitre intitulé  : « Le cinoche lave plus blanc ». Le cinéma est donc une formidable lessiveuse à fric, assure l’homme de confiance d’Alain Delon (« à la vie à la mort ») et dont le présent ouvrage est tout de même préfacé par Jean-Paul Belmondo.

Bref, on trouve bien des choses dans ces mémoires truandesques, et en particulier sur les acteurs de la société du spectacle auxquels s’intéressent tant les voyous. On a même droit à un passage sur notre site Bakchich, contre lequel Marcantoni est très remonté. Nous nous étions rendus coupables à ses yeux, alors qu’il était hospitalisé au Val-de-Grâce, d’avoir ironisé un peu rapidement sur ses titres de Résistance lui permettant d’être soigné dans cet établissement militaire. Vérification faite depuis, Marcantoni a bien participé au sabordage de la flotte à Toulon. Réfractaire au STO, son action au service de la Résistance est avérée. Dont acte.

Bébel et Marcantoni - JPG - 36.5 ko
Bébel et Marcantoni
© Mor

Lire ou relire sur Bakchich.info :

François Marcantoni, l’ex grand truand corse, est un « résistant » de toujours. La preuve en est son dernier séjour à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, où se soignent les présidents français et les VIP politico-militaires, et où il a miraculeusement pu (…)

[1] Strass et Voyous, de François Marcantoni et Christian Chatillon, éditions Les portes du soleil, 20,90 euros.

Voir en ligne : In Bakchich Hebdo n° 1 du 23 septembre 2009

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