L’enquête révélée par Bakchich Hebdo sur les appels d’offres publics marseillais inquiète au plus haut point Veolia et Suez Environnement, dont les filiales locales ont raflé bien des marchés d’ordures…
Les révélations de Bakchich Hebdo 9 sur l’ouverture d’une information judiciaire à Marseille visant le système des frères Alexandre et Jean-Noël Guérini n’a pas troublé les seules eaux du Vieux-Port. En dévoilant que le juge Duchaine se chargeait d’inspecter les marchés publics, notamment quant aux ordures, Bakchich a provoqué une violente quinte de toux à Paris.
Pas spécialement à l’Elysée, dont le premier cercle est garni de bons connaisseurs des méandres qui mènent jusqu’à la bonne mère. Dir’cab de Sarkozy, le préfet Christian Frémont était auparavant en charge de la région Paca. Flic préféré du président, Bernard Squarcini mène aux hautes destinées de la DCRI, quand bien même le site de la préfecture de Marseille annonce qu’il est toujours en poste comme préfet de police de la ville. Habitué ainsi aux remous marseillais, l’Elysée ne balise pas trop.
A l’inverse des deux géants français du nettoyage, de l’assainissement et des ordures, les frères ennemis Suez environnement et Veolia s’inquiètent quelque peu du remue-ménage en cours du côté de la Canebière.
Parfois surnommé Veolia-land, Marseille est un bastion de l’entreprise d’Henri Proglio. Ramassage, traitement des déchets… ne s’y comptent plus les marchés publics remportés. Et les liens entre la famille Guérini et le gentil Henri ne sont même plus un secret de polichinelle. Jean-Noël, le patron du conseil général des Bouches-du-Rhône et boss des socialises locaux s’avère un de ses anciens employés. Voire un peu plus tant Proglio fait preuve de sollicitude pour « Nono ». comme se déplacer en personne et en terre Corse pour assister aux funérailles de parents.
Et jamais Nono n’hésite à décrocher son téléphone pour solliciter la tête, au hasard du patron de la société des eaux de Marseille, Fauchon (un proche du maire Jean-Claude Gaudin), pour le remplacer par son poulain, Jean-Marc Nabitz. En vain, comme l’avait relaté Bakchich. Mais l’occasion fait le larron.
Le 18 décembre prochain aura lieu le décroisement des activités du groupe des eaux de Marseille.. Tenue à égalité par Veolia et Suez environnement, la société passera sous contrôle de la boîte de Proglio. Tandis que Suez récupérera la Seram, chargé de l’assainissement.
En attendant cette heureuse date, la tension est montée un peu aux sièges parisiens des deux institutions. En premier lieu parce que le clan Guérini a légèrement mis la pression sur Jean-Louis Chaussade le patron de Suez Envrionnement, afin de confier les clés de la Seram à un de leur proche. Raté pour l’instant…
Mais les Etats-majors craignent surtout les retombées de l’enquête judiciaire qui s’est ouverte. Et qui vise, entre autres, une possible entente entre les différents acteurs locaux des déchets. Soit, pour une bonne part les filiales de Veolia (Somadis, Bronzo) et de Suez Environnement (Sita-Mos), passées entre les gouttes du scandale Granié. « On ne peut savoir si des agents locaux n’ont pas pactisé. C’est le souci avec les enquêtes financières, décrit, ingénu, un responsable d’une des entreprises, le patron peut avoir à assumer des fautes de ses salariés ».
Aussi, avant de fortes probables perquisitions, des enquêtes internes ont été lancées pour « nettoyer » des filiales, archives papiers et disques durs des ordinateurs compris. Voire déceler d’éventuels brebis égarées au contact d’Alexandre Guérini. Histoire de les sortir du jeu, juste avant que la justice ne s’en charge…
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