Comme annoncé ce matin par Bakchich, Nicolas Sarkozy a nommé Yazid Sabeg au poste de Haut commissaire à l’égalité des chances.
La politique de l’ouverture se poursuit… L’homme du jour s’appelle Yazid Sabeg, un homme d’affaires de 58 ans, fils de manutentionnaire et né en Algérie. Nicolas Sarkozy, qui doit prononcer un discours à l’École Polytechnique, va lui confier la tâche de promouvoir « l’égalité réelle des chances et la promotion de la diversité ». Avec un titre qui reste à définir de haut-commissaire à la diversité ou de délégué interministériel. Le dossier n’est donc pas confié à Malek Boutih, l’ex-président de SOS Racisme, comme l’avait annoncé Le Figaro.
Aujourd’hui à la tête de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), Sabeg est depuis longtemps un fervent défenseur de la discrimination positive. Un dossier qu’il connaît bien et qu’il porte depuis des années. Il a notamment écrit avec son frère, il y a quatre ans, La Discrimination positive. Pourquoi la France ne peut y échapper ? puis, en 2006, La Diversité dans l’entreprise, comment la réaliser ? .
Le 8 novembre dernier, Yazid Sabeg lance un Manifeste pour l’égalité réelle, dans lequel il appelle à « systématiser les politiques volontaristes de réussite éducative et la promotion des talents dans les quartiers populaires ». Un manifeste soutenu par une certaine Carla Bruni-Sarkozy ! Ces derniers mois, Sabeg ne s’était pas privé pour critiquer la politique gouvernementale dans les banlieues, qu’il trouvait trop timorée.
« Ni de gauche ni de droite »
Franc-maçon, l’industriel et ancien patron de CS (Communication et Systèmes) n’est pas né de la dernière pluie. Et détient également un beau carnet d’adresses, même s’il se définit « ni de gauche ni de droite ». Ex-étudiant de Raymond Barre avec qui il est resté lié, il s’est ensuite rapproché de Pierre Méhaignerie, Jean-Louis Borloo tout en côtoyant Jack Lang ou Jean-Pierre Chevènement. Philippe Douste-Blazy - d’ailleurs parrain d’un de ses enfants - fait aussi partie de son univers familier. Quand « Douste » était ministre des Affaires étrangères au Quay d’Orsay (2005-2007), Sabeg était un habitué des lieux… Où il occupait officieusement un poste de conseiller pour le Maghreb.
Après un passage à la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar), Yazid Sabeg s’est ensuite tourné vers le privé. Avec le cabinet Enerfinance, il a noué de belles relations dans le monde arabe de l’énergie et du pétrole. Et il est au mieux avec le régime algérien. Mais s’il a parfaitement réussi sa vie sociale, il n’a jamais été cité en France pour occuper un ministère. Peut-être une frustration qui n’est pas étrangère à son combat.
Car le patron n’hésite pas à s’investir en se déplaçant sur le terrain. Chaque mois, Yazid Sabeg consacre plusieurs soirées à des réunions de quartier avec des jeunes, en banlieue, et en recommande certains auprès des recruteurs.
Un gros poisson dans les filets de Sarkozy…