Le grand jeu des chaises musicales au plus haut niveau du Parquet laisse finalement de côté le procureur de Nanterre Philippe Courroye.
Le procureur de Nanterre Philippe Courroye qui briguait le siège de procureur de la République à Paris, un trône idéal pour la surveillance des "affaires sensibles", devra patienter, selon une info du site internet du Monde confirmée de source judiciaire. Nicolas Sarkozy, dissuadé par son entourage, a finalement renoncé à le nommer.
L’actuel procureur de la République à Paris Jean-Claude Marin reste en fonctions.
Le fauteuil de procureur général près la Cour d’appel de Paris, laissé vide après le départ de Laurent Le Mesle, nommé en décembre premier avocat général de la Cour de cassation et un temps promise à Marin, échoit donc à François Falletti, 60 ans, procureur général d’Aix-en-Provence, toujours selon Le Monde.fr.
François Falletti avait été nommé par Patrick Ouart, l’ex-conseiller à la justice de Nicolas Sarkozy.
Le site du Monde donne 3 pistes au désaveu de Philippe Courroye, ancien juge d’instruction financier passé du côté du ministère public en 2007.
1. La vie mondaine de Philippe Courroye ne passe pas inaperçue et sème le doute sur des conflits d’intérêt. En cause notamment, un dîner avec les époux Chirac à Saint-Tropez, alors qu’une instruction visant l’ancien président de la République est en cours à Nanterre. Et au printemps dernier, Le Canard Enchaîné révélait que Philippe Courroye avait invité chez lui Jean-Charles Naouri et Patrick Hefner. Le premier est le PDG du groupe Casino, et le second le sous-directeur chargé des affaires économiques et financières à la préfecture de police de Paris… dont le service était saisi après des plaintes du groupe Casino.
2. Philippe Courroye a été nommé procureur de Nanterre en 2007, contre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), et il risquait un nouvel avis négatif en cas de nomination à Paris. Un passage en force que le gouvernement préfère éviter depuis la décision de supprimer le juge d’instruction sans changer le statut du parquet.
3. La cote de Philippe Courroye a fini de baisser à cause de la polémique qu’il a engagée avec Isabelle Prévost-Desprez, la présidente de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, chargée des affaires économiques et financières, qu’il accuse de contester la réforme de la politique pénale. L’Union syndicale des magistrats avait d’ailleurs écrit au CSM pour dénoncer "ces pressions et cette tentative de déstabilisation indignes d’une démocratie".
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