Bernard Arnault, le très souriant pédégé du groupe de luxe LVMH, adore la justice. Peut-être est-ce l’influence de son conseiller Patrick Ouart, qui vient de retrouver un emploi particulièrement bien rémunéré à ses côtés après un passage à l’Élysée pour aider Super Sarko à essayer de rendre la justice plus efficace et plus juste, surtout pour les plus humbles.
Arnault, l’homme le plus riche de France, faut-il le rappeler, a déjà poursuivi par le passé la banque d’affaires Morgan Stanley suite à une note d’analyse négative qu’elle avait commise sur sa boîte. Ce patron de presse (il possède notamment les Échos) apprécie la liberté d’expression. Plus récemment, il a fait condamner le site de ventes aux enchères eBay au motif que l’on y trouvait des objets contrefaits de son entreprise.
Il s’est attaqué ensuite à Google au motif que le géant américain de l’Internet autorise n’importe qui à acheter des mots clés correspondant aux marques de LVMH. L’affaire est montée jusqu’à la Cour de cassation, qui a préféré se tourner vers la Cour de justice de l’Union européenne(CJUE). Cette dernière a estimé que Google, via son service AdWords « n’a pas enfreint le droit des marques en permettant aux annonceurs d’acheter des mots clés correspondant aux marques de leurs concurrents ». La CJUE a souligné qu’un prestataire comme Google doit toutefois agir s’il prend connaissance que les données stockées chez lui ont un caractère illicite. Cela ne mange pas de pain mais cela a suffi pour que LVMH publie un communiqué indiquant que c’était une quasi-victoire. Car un homme aussi puissant que Bernard Arnault ne peut perdre la face. Cela le consolera sans doute de ses investissements ratés dans Carrefour.