Un diplomate cache parfois l’âme d’un poète raffiné. Jean-Pierre Vidon, ambassadeur de France en Centrafrique, tresse des couronnes au président-putschiste Bozizé. L’uranium du pays vaut bien cette courtoisie.
Est-ce le doux air de Bangui la coquette ? Ou la volonté de cajoler un pays où le géant français Areva se goinfre d’uranium ? À quelques mois des élections présidentielles centrafricaines pudiquement prévues pour printemps 2010, l’ambassadeur de France Jean-Pierre Vidon roule des yeux de Chimène pour l’actuel général-président François Bozizé. Quitte à dresser, dans un télégramme diplomatique transmis le 14 janvier 2010, un tableau un brin idyllique du bilan de Bozizé. Sans doute fâché avec les chiffres, Vidon évoque le quinquennat du Président. Quand Bozizé trône depuis sept ans. Quinquennat, septennat ? Peu importe.
Quand on aime, on ne compte pas… Encore plus sirupeuse se veut la description de son putsch en 2003, date où l’alors « chef d’état-major des armées se résout à prendre le pouvoir par les armes ». Bien entendu, il « promet de rendre le pouvoir aux civils ». Seules des manifestations massives « encore jamais vues à Bangui » ont convaincu le satrape « de revenir sur sa promesse initiale de ne pas se présenter ». Ô bonheur, le bonhomme est élu en 2005. Et le mandat, évidemment s’est bien passé. « La situation politique s’est apaisée (…) tandis que la situation sociale et sécuritaire considérablement améliorée à Bangui. » Seuls bémols, les rébellions du nord du pays qui ont obligé la France à apporter un soutien militaire en 2006 et 2007 ; ou les « affres d’une trésorerie perpétuellement exsangue »… imputée aux précédents régimes. En revanche, pas un mot sur les éventuels crimes du putschiste légalement élu. Sur les bords de l’Oubangui, on ne charrie pas pour si peu.
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Ah la Centrafrique ! Son uranium, ses diamants, son sous-sol si riche en des tas d’autres minerais… et ses habitants si pauvres. En 1979, nous avions déclenché l’opération Barracuda pour virer Bokassa le généreux pote à Giscard. C’est à dire qu’il fricotait dur avec les soviétiques. Donc, pays en dessous du seuil de pauvreté d’accord mais pas avec n’importe qui !
Puis nous avons aidé son opposant André Kolingba allant même jusqu’à lui fournir en soldats français du 13e RDP, sa garde présidentielle et à continuer d’approvisionner en troupes fraîches le camp de Bouar si cher à Bigeard, sur les hauts plateaux. Rassurez-vous la garde avait troqué ses cartes d’identité française pour celles, moins voyantes de Centrafricains ! Pour des blancs c’était assez marrant !
Ami des Lybiens qui avait aidé son ami Ange Patassé, François Bozizé, ancien général de… Bokassa, est aussi l’ami des français et d’Aréva qui vont construire une usine nucléaire juste à côté, au nord, chez son pote Kadhafi.
Pays en déliquescence, système éducatif "inadapté", malnutrition, corruption, sida, paludisme, tuberculose, notre président Sarkozy, VRP de luxe du nucléaire, du pétrole et de l’armement, ne va quand même pas s’arrêter à ces "détails". C’est que la géopolitique a ses impératifs…
Un bon bilan, c’est la réduction de la pauvreté, la construction d’infrastructures, d’écoles d’hôpitaux, la réduction du chômage etc.
Un mauvais bilan, c’est l’enrichissement personnel, la corruption, la dégradation des infrastructure et tout ce qui est existant.
Je vous laisse deviner quel est le bilan de Bozizé.