La nouvelle nounou française du président centrafricain Bozizé a réussi son entrée en scène. Arrivé en remplacement du général Pérez début octobre, le général Guillou, responsable des forces françaises sur place et spécialiste, entre autres, du renseignement militaire a dorloté le maître de Bangui, en proie à une bien vilaine rebellion de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Si les aspirants putschistes ne craignent guère les soldats gabonais, tchadiens et congolais qui appuient les forces armées centrafricaines (Faca), les forces spéciales françaises les effraient un peu plus. Et à juste titre. Les commandos opérations spéciales (Cos) sur place ont fait du travail d’orfèvre.
Transports, instructions, manœuvres, coups de feu, le 1er Rpima (Régiment de parachutistes d’infanterie de marine) de Bayonne a permis de repousser les assauts rebelles avec brio, fin novembre. La ville de Birao, aux mains de l’UFDR depuis le 30 octobre a ainsi été « libérée » avec panache. Mais peu de discrétion. Mirage en vol de reconnaissance, rotation de Transall pour déverser les troupes, sécurisation des pistes de l’aéroport… La débauche de moyens a valu à la France de récupérer son titre de « gendarme de l’Afrique » auprès des journalistes. Toujours ça de pris.
Et les vieux réseaux « diplomatiques » ont fonctionné à plein. Tout comme les porteurs de valises. Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux de la présidentielle au Congo, montrait ces derniers temps quelques velléités de retour en Centrafrique. Sans doute la nostalgie du temps où il menait une carrière d’honnête milicien dans une Centrafrique en pleine guerre civile. Mais Tonton Sassou, président du Congo Brazzaville et tonton Bongo, président du Gabon, ont cadeauté juste ce qu’il fallait pour le calmer.