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Saga Borgia au Gabon

vendredi 15 décembre 2006 par Xavier Monnier
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Les élections législatives du 17 décembre constituent un beau galop d’essai pour les prétendants au trône d’Omar Bongo. Une lutte qui oppose son ministre des Finances de gendre à son ministre de la Défense de fils. La famille c’est sacré.

Toujours amusantes, les législatives gabonaises ont au moins le mérite d’animer l’échiquier. Non pas qu’elles dessinent un rapport de force entre opposition et majorité, c’eût été trop simple. Le scrutin de dimanche s’avère plutôt une excellente occasion pour les divers membres du clan présidentiel de s’étalonner.

A Libreville, le pouvoir est affaire de famille et restera affaire de famille. Seulement, le patriarche et accessoirement président Omar Bongo n’est pas éternel. Du haut de ses 72 ans officiels, un peu plus selon ses artères, le mollah Omar montre quelques signes de fatigue. Et ses récentes rodomontades, accompagnées d’une déclaration de candidature pour les présidentielles de 2012, n’ont pas calmé l’appétit de ses successeurs potentiels.

Paul Toungui

En tête du peloton des prétendants, le ministre des Finances Paul Toungui et leader du courant « appelliste » du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir). Outre un poste important, le bonhomme présente l’immense qualité d’être l’inamovible compagnon de Pascaline Bongo, fille préférée du président et passage obligé pour tous ceux qui veulent approcher du vieux…et au cas où lui gratter un peu de grisbi.

Tout pimpant ces dernières semaines, Toungui montre ses petits muscles. Le 24 novembre dernier, pour l’initiation de son fils, le petit Anicet, au sein de la loge maçonnique parisienne« la Croix du Sud », Papa a invité une quarantaine de maçon gabonais, tous frais payés dans la capitale française.

« M. Gendre » affirme également à qui veut l’entendre qu’il dispose d’une armada de ministres au sein du gouvernement. Principaux nommés, Philippe Nzengui-Mayila (ministre délégué à l’Intérieur), Charles Mba (ancien d’Elf désormais au ministère de Toungui) et André Christ Nguimbi (ministre délégué à la Santé). Mauvais joueur, ce dernier argue que Toungui lui doit tout et qu’il l’a initié au « bwiti », un rite traditionnel.

Au sein des administrations publics, Toungui noyaute sec. Le Trésorier Payeur Général, Blaise Luembe, est un affidé, Jérome Angouo, ancien représentant d’Air Gabon à Paris un ami et André Fulgence Ossamy, directeur général de Gabon télécom un frère… Le téléphoniste a épousé l’été dernier Nadine Bongo, l’une des innombrables filles du Président, lors d’un mariage coutumier ? Pour l’occasion, Toungui a même invité l’indescriptible acteur Steven Seagal…

Auréolé de tant d’appuis, l’ami Toungui ne cache plus qu’il croit en son destin présidentiel.

Autant de manières de « vice-roi » qui déplaisent fort, surtout venant d’un ministre qui, tout récemment, « pleurer encore dans les jupes de Bongo », note un habitué du Palais du Bord de Mer. Son ex directeur de cabinet Mathias Otounga a montré des velléités de candidature contre son ancien patron aux législatives de dimanche. Seul l’intervention sonnante et trébuchante du bon Omar a su calmer l’aspirant opposant…

Un aveu de faiblesse que compte bien exploiter ses rivaux au sein du PDG, les rénovateurs, menés par Ali Bongo, ministre de la Défense et néanmoins fils d’Omar. Lui aussi peut compter sur des soutiens maçonniques. Son petit frère, Alex Bernard Bongo, vient d’être intronisé dans la loge de la lumière de l’Ogooué. Ali, lui-même, prépare la création de sa propre loge selon le rite d’York, d’inspiration américaine. Ses soutiens politiques pèsent aussi lourds. En rayon le ministre des Affaires étrangères Jean Ping, du ministre du pétrole Richard Onouviet et de la présidente de la cour constitutionnelle Marie Madeleine Mborantsuo.

Si la guerre entre les clans n’est pas encore déclarée, la vieille garde bongoïste, elle, se rend. Après Julien Mpouho Epigat, ancien ministre de l’Intérieur décédé en début d’année « d’une très courte maladie » (sic), après le décès « brutal » (re-sic) à Paris de Georges Rawiri, président du Sénat et numéro 2 du régime, Pierre Marie Dong, ministre de la culture et ancien grand maître de la censure du régime vient de casser sa pipe. Une épidémie de mort subite.

Et dans tout ça le mollah Omar, entre deux visites à Paris au chevet de la Première dame Edith, joue et finance l’opposition contre ses ouailles, la chair de sa chair, histoire de garder un peu la main. Ça sent la fin de règne.

Voir en ligne : in Bakchich # 13

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4 MESSAGES

Forum

  • Saga Borgia au Gabon
    le mercredi 10 janvier 2007 à 03:47, Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO a dit :

    Bonjour. Je m’appelle Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO, et je viens de constater que vous avez fait mention de ma candidature aux dernières élections législatives au Gabon, ce dont je vous remercie. Toutefois, je tiens à vous préciser que le retrait de ladite candidature a été motivé, non pas par des "espèces sonnantes et trébuchantes" comme vous le dites, mais plutôt par respect pour ma conception de la politique. En effet, celle-ci étant essentiellement l’art de gerer la cité, je suis de ceux qui pensent qu’elle doit s’adapter aux réalités socio-culturelles des pays. C’est pourquoi, par respect des aînés, un des principaux fondamentaux chez les bantous, j’ai accepté - la mort dans l’âme - l’injonction de mes aînés qui m’ont demandé de me retirer.

    Salutations cordiales.

    • les closes ont été respectés
      le jeudi 8 février 2007 à 05:58, ali a dit :

      MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES, DU BUDGET ET DE LA PRIVATISATION

      DIRECTION GENERALE DES CAISSES DE STABILISATION ET DE PEREQUATION

      Directeur général : M. Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO en remplacement de M. Adrien NKOGHE ESSINGONE élu Député à l’Assemblée Nationale.

    • Saga Borgia au Gabon
      le lundi 14 mai 2007 à 13:10, Adolf SNAKEPEAR a dit :

      Je viens de lire la réponse de M. OSSIBADJOUO Mathias. La politique comme nous l’avons tous appris pour ceux qui ont fait un peu de latin est la gestion de la cité, faire en sorte que la cité fonctionne selon des normes acceptables et acceptées de tous. M. OSSIBADJOUO, nous avons appris avec beaucoup de regrets le retrait de votre candidature des dernières legislatives au Gabon, pour nous qui suivons avec beaucoup d’interet l’évolution politique de notre pays, cette candidature symbolisait l’espoir de voir changer certaines choses d’autant plus qu’elle a mis à jour le réel malaise des populations de la contrée d’où vous êtes originaire.

      Je disais donc que la politique ne peut pas se résumer à sa simple définition, elle implique plein de choses. Elle implique que les hommes politiques assument leurs responsabilités en garantissants à leurs mandants un mieux être mais au quotidien nous notons simplement que ceux qui ont mandatés quelqu’un pour servir leur cause deviennent les serviteurs. Les politiciens ne jouent plus leur role, la politique du ventre a pris le dessus et les "espèces sonnantes et trébuchantes" auxquelles bakchich fait allusion peuvent être perçues de plusieurs manières, votre promotion peut être considérée à raison comme des "espèces sonnantes et trébuchantes", la finalité étant la même. Vous avez écouté vos ainés, c’est une chose importante chez les bantu mais je crois qu’universellement on admet le fait qu’un ainé puisse se tromper et bénéficier de la sagesse de son cadet. Pour ma part, je préfère croire que le retrait de cette candidature n’est qu’un repli stratégique en attendant que le contexte politique gabonais s’améliore et qu’un jour on puisse enfin écouter la voix du peuple et que les vieux politiciens fassent enfin amende honorable en laissant à leur tour les jeunes leur démontrer que la valeur n’attend aucunement le nombre d’années. M. OSSIBADJOUO, les temps chengent et nous devons changer notre façon d’envisager l’avenir, l’évolution du monde dit développé vient de l’évolution de ses peuples, les bantu doivent aussi évoluer sans pour autant perdre son âme, l’immobilisme n’étant pas Bantu.

      • saga borgio au gabon
        le samedi 31 janvier 2009 à 00:24, guino a dit :
        chapeau à toi grand frère tu sais on est une tonne des jeunes qui pensent comme toi et pour ça nous t’en fellicitons et te rémercions de se sage raisonnement parceque c’est devenu monnaie courante au gabon des personnages tels que Mr OTOUNGA pour certains jeunes revet une lumière d’espoir mais qui dans le fond ne sont que des pauvres types qui profitant de la période electorale sortent de je ne sais entrant avec eux des pauvres populations qui voillent très souvent en ces gens un possible changement ou amelioration des conditions de vie oubliant que cela ne le font qu’à des fins personnels histoire d’etre nommé DG ou MINITRE c’est vraiment tristre et déplorable.j’ai vraiment mal et très mal et tès soucieux de notre avenir et surtout pour notre si belle et jeune nation qui est aux mains d’une bande de bandits de grands chemins tous autant qu’ils sont.
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