« Jamais vous ne trouverez dans aucune de mes actions, dans aucun de mes propos, une connotation raciste », s’est défendu Francis Delattre, adversaire aux régionales du PS Ali Soumaré. Bakchich l’a pris au mot.
En quelques semaines, Francis Delattre a fait très fort. Le maire UMP de Franconville (95) qui ne fait même pas partie de la liste du Val d’Oise pour les Régionales a prestement réussi à envenimer la campagne.
Après ses propos très tendancieux sur la tête de liste PS de la Région Ali Soumaré (voir plus bas), le petit rapporteur a envoyé une lettre à la presse pour dénoncer les délits qu’aurait commis le socialiste. « Un délinquant multirécidiviste chevronné », d’après Delattre… qui n’en n’est pas à son coup d’essai.
Francis Delattre n’est pas le seul à aimer farfouiller le passé… En consultant les archives de l’INA, Bakchich a eu la surprise de retrouver trace d’une autre affaire datée du 14 novembre 1992 faisant écho au dérapage qui a défrayé la chronique le mois dernier.
Cette fois-là, le maire de Franconville s’était fait remarquer pour avoir refusé d’appliquer un arrêté préfectoral réquisitionnant un appartement pour reloger une famille d’origine Turque, expulsée d’un logement insalubre. Delattre s’était empressé d’installer à la place une famille d’origine française.
« Quand les élus décident qu’il n’y a plus de place pour les étrangers sur le sol de leur commune », débute le reportage de la deuxième chaîne. D’après le journaliste, le maire prétend qu’il y a « trop d’immigrés à Franconville ». « Si on continue, nous n’allons plus tenir ! », ajoute-t-il.
Le 29 janvier 2009, lors d’un meeting, le maire de Franconville avait déclaré à propos d’Ali Soumaré : « Au début, j’ai cru que c’était un joueur de l’équipe réserve du PSG ». Il ne fallait y voir, d’après lui (et l’inimitable porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre), aucune connotation raciste et aucune allusion à l’origine malienne du socialiste.
Le 3 février, sur VOtv, la télévision du Val d’Oise, Delattre se défend (à partir de la troisième minute) : « La connotation raciste, c’est une affabulation. J’ai 30 ans de vie politique, jamais vous ne trouverez dans aucune de mes actions, dans aucun de mes propos, une connotation raciste »…
Et à 3’50, l’UMP de s’abriter derrière le précédent Robert Hue. En février 1981, l’ancien chef du Parti Communiste et alors maire de Montigny-les-Cormeilles avait assimilé une famille d’immigrés à des trafiquants de drogue (voir archive). Avant de se défendre : « je n’ai tenu aucun propos, fait aucune manipulation […] pour mettre à l’index une famille étrangère dans mon quartier »
Un élu local qui balance aux rédactions le CV judiciaire présumé d’un opposant politique, voilà qui ne manque pas de piquant. D’autant plus que l’élu local en question, Francis Delattre, a été membre de la Commission nationale informatique et libertés pendant près de cinq ans (2002-2007). Un organisme qui, faut-il le rappeler, existe depuis 1978 pour « protéger la vie privée et les libertés dans un monde interconnecté ».
La divulgation d’informations judiciaires concernant Ali Soumaré s’inscrit sans doute dans cette même noble mission. Mais le grand écart est plutôt surprenant. Alors qu’il était député UMP du Val d’Oise, M. Delattre a rédigé en 2004 un rapport « relatif à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel et modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ». Un texte qui encadre le traitement « sur des données relatives aux infractions, condamnations et mesures de sûreté ».
Or, selon la loi de 1978 modifiée, ce traitement est réservé aux « juridictions, autorités publiques et personnes morales gérant un service public, agissant dans le cadre de leurs attributions légales » ou aux « auxiliaires de justice, pour les stricts besoins de l’exercice des missions qui leur sont confiées par la loi. » La question est, M. Delattre, maire de Franconville en récupérant des « informations » sur Ali Soumaré a-t-il agit dans le cadre de ses « attributions légales » ?
A lire sur Bakchich.info :
Pour être plus précis, dévoiler le casier judiciaire de quelqu’un ne relève pas du délit de diffamation, c’est un crime pénal beaucoup plus grave qui a valu à Jean-Edern Hallier de voir son appartement mis aux enchères après sa publication dans "L’Idiot" du casier de Bernard Tapie. Ajoutons que si la démarche de ces salopards de Franconville et Saint-Leu est ignoble elle est, de plus fausse : leur "document" accusateur touche un autre citoyen qu’Ali Soumaré, un homonyme. Demain je trouve un Delattre pédophile et je le balance. Pour rire.
JM Bourget
Il me semblait que la société française avait intégré qu’après avoir purgé sa peine un citoyen n’ait pas à payer toute sa vie pour des erreurs passées et déjà jugées.
Si ce n’est pas le cas, le droit français l’a intégré quand à lui (hum…). Sauf en cas d’inéligibilité (ce qui arrive rarement même à la suite de délits directement liés à la fonction politique) ou privation d’autres droits civiques, un ancien condamné est égal à un "casier vierge". Devant la justice, l’accès à l’emploi ou même l’opinion. A plus forte raison s’il s’agit "d’erreurs de jeunesse".
La question de fond (s’il y en a une sous cette nauséabonde polémique) me semble bien être le problème que pose la CONTINUATION d’une carrière politique après condamnation pour un délit directement lié à celle-ci (prise illégale d’intérêt, détournement de biens publiques, fraude électorale…etc).
Que le peuple renouvelle par la voie démocratique des corrompus ou corrupteurs avérés sans me sembler nouveau me paraît problématique. Que des criminels soient graciés (Mr Marchiani) ou placés à des postes jouissant d’une immunité devant la justice (Mr Pasqua), que les gardes des sceaux aient le pouvoir de nommer ou révoquer des magistrats dans des affaires politiques est bien plus grave.
Qui redonnerait la clef du coffre à un employé de banque qui piquerait dans la caisse ? Qui redonnerait une truelle à un maçon ayant commis une faute grave sur un chantier ?
Pour ne pas appuyer l’adage du "tous pourris" je ferais remarquer que même en politique certains hommes ont su prendre leurs responsabilités au-devant et à la suite de comparution devant la justice (culpabilité avérée ou pas) mais… Les exemples abondent surtout pour illustrer le corporatisme et le mépris pour la justice de nos classes dirigeantes (et pas uniquement les politiciens…)
Surement n’est-ce pas du aux hommes qu’il semblent bien difficile de changer (au moins égaux devant leurs faiblesses) mais aux structures du pouvoir.
Pour être plus précis, il y a une condamnation contre lui (il y a dix ans) et une affaire en cours dont Soumaré conteste la réalité même en appel.
Ce n’est pas rien bien sûr. Mais il faut tout de même raison garder et reconnaître : primo que si Ali Soumaré avait été fils de la nomenklatura de notre pays il n’aurait même pas eu un casier pour simple vol même aggravé à l’âge de 18 ans.
Souvenons-nous, l’été dernier, le fils de Fillon, qui a embouti la voiture d’une dame, en circulation, s’en était sorti avec un simple rappel à la loi.
N’évoquons même pas l’affaire du scooter de Jean Sarkozy…
Secundo, s’il faut être intraitable avec Ali Soumaré, à cause de sa condamnation, il eut fallu l’être avec d’autres, qui ont commis des actes plus graves, et pas dans leur jeunesse, et qui continuent à jouir d’une respectabilité dans notre vie politique.
Quelques exemples : à gauche, Huchon, colistier de Soumaré, Ségolène Royal, Julien Dray (a fait l’objet d’un rappel à la loi)…. et à doite, Alain Jupé, Pasqua, Mariani, Balkany, Tibéri, Didier Schuller, François Guéant, fils de l’influent conseiller du Président, condamné en 1999, à un an inéligibilité pour non respect du code électoral.
Ajoutons que s’il n’y avait pas cet élémentaire droit à l’oubli, dans notre République, surtout lorsqu’on a payé sa dette à la société, certains comme Madelin et autres Devedjian… se verraient à tout bout de champ leur passé de jeunes d’extrême droite ressurgir à chaque élection ou échéance nationale.
A moins d’être cynique jusqu’au bout et dire qu’il faut être intraitable avec les faibles et les gens de peu et doux avec les forts et puissants. C’est à peu près le système qui fonctionne depuis deux ans et demie dans notre pays, il faut le reconnaître.
En conclusion, je pense, même si je peux me tromper, que le fameux casier d’Ali Soumaré n’est qu’un prétexte. Ce qui ne passe pas, pour une certaine droite nostalgique et décomplexée depuis quelques temps, c’est que quelqu’un comme lui puisse être tête de liste à une élection aussi importante. On préfère en effet que des gens comme lui doivent leur visibilité à une nomination plutôt qu’au suffrage universel.
Pourquoi le PS a caché le passé judiciaire de ce Monsieur…..
La droite a ses casserolles mais pas du même genre. On est plutôt dans la délinquance en col blanc pas dans le vol avec violence etc………. La gauche ajoute a sa délinquance en col blanc, la délinquance tout court…Il se sont pas a ça pret.
Quand on est un élu de la république ou qu’on souhaite l’être, on ne doit pas de de passé judiciaire. Et cela dans tous les sens à gauche à droite et dans les extremes.
Alalalala
Au cas ou vous ne le saurez pas ce qu’a fait le maire de Franconville est illégal et diffamatoire. Si Ali Soumaré decide de porter l’affaire en justice alors il est a parié qu’il remportera son procés. Allez sur le site de Maitre Eolas et vous vous endormirez plus intelligent. PERSONNE n’a à savoir votre passé judiciaire, le B1 est utilisé (pour faire court)lors d’un jugement, le B2 par certaines adminstrations, le B1 par tous employeurs et vous seul pouvez en faire la demande et le B1 ne reprend par toutes les informations la liste complète sur legifrance(si la demande est faite par un autre peronne c’est un délit passible de 3 années de prisons et 7500 euros d’amende je crois). Comme le dit maitre Eolas, Delattre à violé la loi pour demontrer que Ali Soumaré l’a violée..et ca ne choque personne ???? De plus il ne peut etre considerer comme multirecidiviste ( allez voir sur le site vous comprendrez pourquoi) donc en plus il fait des affirmations ahurissantes. Ah oui j’oubliais, une fois la peine purgée, la dette est payée à la société et au bout de 10 ans il y a le droit à l’oubli. Un affaire non jugée, on est presumé innocent (c’est pas moi qui le dit mais le code penal) une affaire jugée en appel c’est tout pareil car rien n’est définitif ( et c’est aussi de la logique) Sans oublier que du coup il y a la vie d’un autre Ali Soumaré qui a été dévoilée…Bravo !