Bakchich publie le vade-mecum du parfait policier pondu par la place Beauvau en réponse aux milliers de récriminations d’automobilites va-t’en-guerre contre ces radars automatiques devenus fous.
En cinq années d’existence et plus de 25 millions de PV envoyés, les radars automatiques ont dû faire face à de nombreuses offensives sur les plans juridique et technique.
Si le chiffre officiel des contestations d’automobilistes ulcérés d’en prendre plein le porte-monnaie est jalousement tenu secret par l’Intérieur – qui n’a pas souhaité répondre à nos questions –, beaucoup de courriers aboutissent cependant au tribunal de simple police, où l’affaire est finalement examinée.
Ce que l’on sait moins, c’est comment, déjà en 2007, en interne, le ministère de l’Intérieur fournissait des « éléments de langage en réponse à un article d’Auto-Plus sur les radars automatiques ». Bref, un argumentaire en bonne et due forme, daté du 23 octobre 2007, sur la critique du dispositif des radars automatiques par le magazine. Histoire, sans doute, de dégonfler l’affaire…
Ce que l’on sait moins encore, c’est que cet aide-mémoire est étoffé chaque année. Bakchich publie le vade-mecum censé aider ces malheureux policiers à affronter la colère des usagers. Cet argumentaire-type est adressé à ces pauvres diables, commissaires ou commandants, siégeant dans les tribunaux de police en qualité d’Officier du ministère public (OMP), c’est-à-dire comme « délégataires » du procureur de la République.
Et là, ça se corse. Le topo, loin d’être convaincant, est à la fois très technique et très succinct comme si les plumes de l’Intérieur étaient en manque d’inspiration.
Le document distingue les « radars mobiles » (les radars « embarqués » dans les discrets véhicules des forces de l’ordre) et les « radars fixes » (les quelque 2 327 jolies cabines automatiques qui fleurissent le long des routes françaises).
On passera d’autant plus sur les arguties techniques, qu’en conclusion, on nous explique crânement que « si l’absence du jalon ou du décamètre est soulevée lors d’une audience en présence de l’OMP, ce dernier pourrait, d’une part répliquer que cette absence n’est pas démontrée, et d’autre part que cette absence est sans influence sur le paramétrage du radar et donc, sur la régularité de la poursuite et la justesse de la vitesse constatée ». En clair, « circulez, y’à rien à voir », comme disait Coluche ; le but nettement recherché – à défaut d’être clairement affiché – étant de décourager les automobilistes ronchons, aussi mauvais payeurs que mauvais coucheurs.
Concernant les radars mobiles toujours, les conséquences découlant d’une éventuelle erreur d’angle : il se murmure dans les commissariats que « 1 degré d’écart angulaire produit 1% de différence dans la mesure de la vitesse ».
Réponse des pontes de l’Intérieur : « cette éventuelle erreur d’angle serait corrigée par le fait que, lors des constatations policières, on admet une marge technique large de 5 km/h pour les vitesses limites inférieures à 100 km/h (ce qui correspond, en pratique, à une marge variant de 6% pour la vitesse limite de 90 km/h à 17% pour une vitesse limite de 30 km/h) et 5% de la vitesse relevée lorsque la limite est supérieure à 100 km/h ».
Est-ce à-dire que les policiers seraient plus indulgents, en terme de marge d’erreur, pour les grandes vitesses que pour les petits excès ? Paradoxe encore. Comme quoi, la police, c’est comme l’information, c’est une question d’angle…
Lire ou relire dans Bakchich :
Tiens ! alors que mon commentaire avait été validé par un administrateur et apparaissait sur le site, il a maintenant disparu. Est-ce à dire que Monsieur Pichon n’aime pas quand on pointe du doigt sa compréhension lacunaire ?
…Parce que 5% de tolérance sur les vitesses supérieures à 100km/h ca n’est pas plus indulgent que 6% à 17% de tolérance sur les vitesses moindres.
On savait déjà que Bakchich est orienté à gauche, mais là on frise carrément le journalisme chinois.
Comment déterminer un angle avec une seule distance ?
Sachant que TAN(25°) = 0,4663
Que un des cotés fait 25m, le deuxième doit faire 11,66m, d’où l’utilité du décamètre.
Si la précision doit être inférieure à 1°, je déconseille les pas.
Kenavo
Réponse des pontes de l’Intérieur : « cette éventuelle erreur d’angle serait corrigée par le fait que, lors des constatations policières, on admet une marge technique large de 5 km/h pour les vitesses limites inférieures à 100 km/h (ce qui correspond, en pratique, à une marge variant de 6% pour la vitesse limite de 90 km/h à 17% pour une vitesse limite de 30 km/h) et 5% de la vitesse relevée lorsque la limite est supérieure à 100 km/h ».
Est-ce à-dire que les policiers seraient plus indulgents, en terme de marge d’erreur, pour les grandes vitesses que pour les petits excès ? Paradoxe encore. Comme quoi, la police, c’est comme l’information, c’est une question d’angle…
La médiocrité argumentative de Philippe Pichon (l’auteur de cet article) et sa pauvreté intellectuelle sont encore pire que ce qui est dénoncé. Mon pauvre Philippe ! C’est pourtant clair dans votre article : une tolérance de 5% au dessus de 100km/h mais une tolérance de 6% à 17% pour les vitesses moindres. Est-ce que pour vous cela traduit une tolérance plus grande envers les grandes vitesses ? La marge "absolue" est évidemment plus élevée à grande vitesse, mais son intérêt est nul vu que cette tolérance est supposée compenser les imprécisions des instruments, imprécisions qui s’appliquent en pourcentages.
Pour les articles "de société" Bakchich ne fait visiblement pas d’excès… de QI.
la cour de cassation vient le mois dernier de jeter aux orties l’article d’autoplus sur le fait que l’angle soit bon ou pas
lire http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do ?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000020508525&fastReqId=337694766&fastPos=1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do ?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000020508528&fastReqId=762557675&fastPos=1