Fin de cavale pour Antoine Nivaggioni, l’ancien patron de la SMS, une société de sécurité corse soupçonnée d’être au coeur d’un vaste réseau d’escroquerie, de marché truqués et d’une guerre des polices.
Même arrêté après 14 mois de cavale, Antoine Nivagionni, l’ancien patron de la société de sécurité méditerranéenne (SMS), continue de voir du pays.
14 mois de cavale qui l’ont pour l’instant soustrait à la vaste enquête des juges marseillais qui soupçonnent que lui et sa société étaient l’épicentre d’un vaste réseau d’escroquerie et marchés truqués, en cheville avec la chambre de commerce d’Ajaccio…
Alpagué par le Raid le 9 janvier en compagnie de deux copains à Ajaccio, l’ex-ponte du Mouvement pour l’Autodétermination (MPA) a d’abord été incarcéré en Corse-du-Sud. Avant de « monter à la capitale », guidé par l’Office Central pour la Répression du Banditisme dans les si seyants locaux de Nanterre. Puis de retrouver la belle bleue, Marseille et sa prison des Baumettes, pour être présent au juge d’instruction en charge du dossier, Charles Duchaîne, mercredi 14 janvier.
Une sympathique ballade, « qui ne devrait pas trop vite se renouveler », pronostique l’entourage du flambeur Antoine. « Il va au moins faire un an de préventive. C’est pas franchement malin dans un dossier pour escroquerie où les autres inculpés n’ont fait que 4 mois ». Au moins le petit gars sera à l’abri.
Depuis sa fuite, à l’orée de l’automne 2007, nombre de papiers ont agrémenté sa légende. Pas franchement des louanges pour qui connaît les susceptibilités insulaires. « Les papiers du Nouvel Obs ont fait beaucoup de mal ». Les écoutes publiées par notre confrère font un peu plus qu’accréditer la thèse de la proximité de Nivaggioni avec les Renseignements Généraux locaux. Et Antoine portait la lourde réputation d’être l’un des indics de Bernard Squarcini, ancien n°2 des RG passé patron de la DCRI depuis l’été 2008… De là à en faire une balance, il n’y a qu’un pas. Que d’aucuns craignent qu’il soit franchi. « Il est plus que grillé, et vu qu’en ce moment, ça tire à tout va, mieux vaut se planquer ».
L’épidémie dans le Milieu corse ne faiblit pas. Cette semaine, Francis Mariani, l’un des leaders du gang de la Brise de mer a été tué dans une explosion. Une grande figure de plus qui disparaît après les anciens de la French connection (Jean-Gé Colonna en novembre 2006, Nick Venturi en avril 2008) et un autre leader de la Brise (Richard Casanova à l’été 2008).
Reste toutefois un léger mystère sur la chute subite de Nivaggionni, la société méditerranéenne de sécurité (SMS) et la direction de la chambre de commerce d’Ajaccio. « Les pratiques étaient connues… et depuis longtemps basées sur un accord politique. La paix des armes contre les affaires. Pourquoi le pacte a-t-il été rompu ? » Sympathique question que le juge Duchaîne, en charge du dossier, qui mêle grand banditisme, marché truqué et guerre des polices aura tout loisir de creuser.
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