L’ex-militant nationaliste Antoine Nivaggioni a été tué par balle. Sa Société méditerranéenne de sécurité était le pivot d’un système gangréné.
"Mort naturelle" sourit une barbouze qui a eu à enquêter sur lui. Lundi 18 octobre à 9 heures, Antoine Nivaggioni s’est retrouvé criblé de balles à Ajaccio, dans le sud de la Corse.
Proche d’Alain Orsoni, leader charismatique du Mouvement pour l’autodétermination (MPA, nationaliste), Nivaggioni avait dans le sillage de son compagnon de lutte réussi le virage de la lutte armée vers les affaires, au mitan des années 1990. Le MPA s’autodissout en 1996 pour devenir "le mouvement pour les affaires", avec, en héritage , l’usufruit de la chambre de commerce d’Ajaccio… et la mainmise sur de nombreux contrats ou offres de marchés publics.
Selon les juges marseillais, qui ont enquêté sur l’ami Antoine de 2006 à 2010, sa Société méditerranéenne de sécurité (SMS), détentrice de nombreux contrats de gardiennage et de sécurité, du sud de l’île (Aéroport d’Ajaccio, France-3 région) au continent (Hôpitaux marseillais, port autonome, aéroport de Hyères-Toulon), était le pivot de ce système gangréné… où affleuraient aussi compromissions politiques, policières et judiciaires.
L’instruction avait été émaillée de nombreuses fuites, d’un trafic de faux passeports, d’une tranquille cavale de 14 mois de Nivaggioni, qui s’était rendu en janvier 2009… avant d’être opportunément libéré dès octobre, après un étrange oubli des services judiciaires !
Tant pis pour le grand procès, audiencé pour le printemps prochain. Un seul être va manquer aux juges et toute la cour va sembler dépeuplée…
Lire ou relire sur Bakchich.info :