Malhonnête Jacques Peyrat ? Certainement pas. même les candidats socialistes le disent : l’actuel maire de Nice est juste mal entouré et « naïf »…
A Nice, les socialistes aiment beaucoup Jacques Peyrat, maire sortant. Officiellement, bien sûr, leur candidat, Patrick Allemand, considère, dans une récente « Lettre aux Niçois », que « les équipes de droite successives n’ont jamais été capables », à la mairie, « d’en finir avec le climat de corruption qui pèse sur (la) ville et la discrédite en France et à l’étranger ».
Mais au fur et à mesure que « Nicolas Estrosi », comme ils disent, gagne des points dans les sondages, leur discours s’affine. Peyrat devient, au début du mois de février, « un naïf qui n’a pas su déceler certaines combines dans son entourage, mais certainement pas un type malhonnête » [1] . Marc Concas, colistier d’Allemand, confirme ce nouveau diagnostic : le gars s’est juste « mal entouré ». C’est gentil, et surtout, c’est, presque mot pour mot, ce que l’intèressé a proclamé, tout au long de son mandat, à chaque mise en examen d’un de ses proches collaborateurs.
Ainsi, en 2003 : son directeur général des services, Michel Vialatte, est mis en examen dans une affaire de corruption. Le maire s’étouffe de rage : il y avait donc des « judas » dans son équipe municipale, et on ne le lui avait pas dit ? Sa colère suscite, chez les connaisseurs, quelques rires polis – car Vialatte, avant d’arriver à Nice, est passé par l’Essonne à l’époque où ce département servait de tirelire à la droite nécessiteuse (allouant par exemple un salaire de complaisance à la cultissime Xavière Tiberi), et il n’y a guère que Jacques Peyrat, pour avoir, semble-t-il, négligé ce pedigree.
En 2005, rebelote. Cette fois, c’est Dominique Monleau, conseiller municipal UMP, réputé proche du maire, qui reconnaît avoir palpé, dans l’affaire dite « du tramway de Nice » (qui sera jugée en juin 2008), deux pots-de-vin de 45.000 euros. Derechef, Peyrat fustige le « judas » qui a sauvagement trahi sa confiance – décidément, c’est une (mauvaise) habitude.
Problème, quelques années auparavant, le 26 février 2001, répondant à une lettre où le même Dominique Monleau se plaignait, déjà, d’être persécuté par la justice, son maire lui écrivait : « Mon cher Dominique. J’ai bien reçu ta lettre (…) me rendant compte des tribulations judiciaires, au travers desquelles j’ai cru percevoir quelque amertume. Nous sommes en effet dans la ligne de mire du Procureur de la République (…). Mais il faut tenir bon. On les aura ! Bien amicalement. Jacques Peyrat ».
Certainement pas un type malhonnête : juste un peu long à déceler certaines combines dans son entourage – parole de socialiste.
A lire ou relire sur Bakchich.info :
[1] Le Point du 7 février
A Sébastien Fontenelle : Que faut-il conclure de votre article ? Contribue-t-il à la moindre clarification ? Si oui, laquelle…. ? Peyrat est comme les "autres" (de cette "droite niçoise") ? Où vous situez vous-mêmes ?
Je vis à Nice ; j’ai pu connaitre toutes les affaires qui ont émaillé cette ville depuis tant et tant d’années : savoir qu’Estrosi risque d’être élu maire me navre, voire me révolte, compte tenu de toutes les casseroles (une vraie batterie de cuisine à lui tout seul !) qu’il a amassées depuis 83…(lire entre autres http://nissa.tanta-mietta.info/modules/pages/index.php ?pagenum=82) et au final ? rien… pas la moindre "mise en examen" (inculpation aurait-on écrit avant)… un non-lieu pour le "golf de Nice", et aucune enquête n’a jamais abouti pour tout le reste… Et cet homme prétend pourfendre les fainéants, les profiteurs (de Rmi…) ? quelle audace, quel fabuleux aplomb que de juger autrui sans se jauger soi-même… La rupture ? foutaises et mensonges…
Estrosi, ce sera bien pire que Peyrat !!