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Les démocrates birmans veulent séquestrer Total

luttes / mardi 25 mars 2008 par Monsieur B.
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En 2008, les démocrates birmans et le réseau de militants européens qui les soutiennent entendent bien mener la vie dure à la junte militaire au pouvoir ainsi qu’au pétrolier Total.

Les démocrates birmans et le réseau de militants européens qui les soutiennent pour chasser la junte militaire au pouvoir en Birmanie se sont réunis à Genève du 14 au 16 mars dernier. L’événement avait son importance, comme en atteste la venue de Sein Win, Premier ministre du gouvernement birman en exil et cousin de la Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi. Objectif : mettre en œuvre tout ce qui peut amener les généraux à ouvrir un vrai dialogue avec les démocrates. Tout en respectant la ligne non-violente prônée par Aung San Suu Kyi.

Les démocrates birmans veulent séquestrer Total - JPG - 44.6 ko
Les démocrates birmans veulent séquestrer Total
© Karine Bernadou

D’où le choix stratégique de frapper la junte là où ça fait mal : au portefeuille. Les généraux birmans se repaissent en effet de l’argent du gaz exporté par leur pays. Si la mise en place de sanctions économiques efficaces est une priorité que l’Union Européenne reconnaît, elle n’est hélas pas respectée. La faute à qui ? À la diplomatie française qui s’obstine à exclure les hydrocarbures du domaine des sanctions pour protéger la firme Total, omniprésente et omnipuissante en Birmanie.

Mise en place d’un compte-séquestre

Qu’à cela ne tienne ! Les démocrates birmans comptent organiser des campagnes de lobbying auprès des gouvernements des pays membres de l’ONU pour qu’ils soutiennent la mise en place d’un compte-séquestre où les revenus gaziers seraient versés sous surveillance internationale. Ce dispositif, prévu par la charte des Nations Unies, oblige les parties en conflit à s’accorder sur le déblocage des fonds. De quoi faire courir ventre à terre les généraux à la table des négociations !

Quant au pétrolier Total, reconnu comme étant le premier fournisseur de devises de la junte, et pour longtemps encore, il sera également la cible des démocrates birmans. Outre un joli tapage médiatique à l’échelle européenne pour dénoncer son rôle en Birmanie, fort est à parier que des militants se feront un plaisir de manifester bruyamment devant ses stations-services, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni.

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L’étau américain qui embarrasse Rangoun et… Singapour


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6 MESSAGES

Forum

  • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total : ils ont bien raison !
    le jeudi 12 février 2009 à 15:50, tanguy a dit :

    Messieurs bonjour.

    Après avoir lu les précédents commentaires et relu l’article commenté, il m’apparaît, comme demandé par les démocrates birmans, que le début d’une solution réside en l’ouverture d’un compte-séquestre sous contrôle de l’ONU. Avec comme conditions, pour Total l’acceptation d’une transparence "totale" (observateurs ONU dans les conseils d’administration, audits…), et bien entendu pour la junte birmane l’obligation de négocier, dans l’idéal celle de disparaître… et comme conséquences une vraie prise de responsabilités de la part des gouvernements composant les Nations-Unies.

    Tout ceci, bien entendu, n’existera pas, je dis cela désabusé et abusé comme tant d’autres en ce contexte de faillite patente du capitalisme ET du liberalisme.

    Qui, en effet, peut-encore croire que les actionnaires, dirigeants, banquiers, spéculateurs assureurs, financiers bref, les responsables de toute cette pagaille vont (ré)introduire d’eux-même morale et humanité au sein du système dont ils tirent tant de profit ? Et de voir le CA de Total, en ce jour de bénéfices record, voter de lui-même la fermeture des robinets du gaz ? Ou les établissements bancaires renoncer d’eux-mêmes au crédit revolving ?

    Qui arrive encore également à croire en l’utilité et la bonne foi de l’action gouvernementale, nationale ou internationale ? A-t-on vu, comme proposé, des représentants des Etats imposés au sein des conseils d’administration des grands groupes, ou des établissements bancaires, ou des entreprises quelles qu’elles soient ayant bénéficié d’une aide publique ? Quel Birman croit encore à votre avis à la Charte des Nations-Unies (si même il en connaît l’existence) ?

    Je suis bien pessimiste, et m’en excuse, mais cela ne s’arrange pas à la lecture de commentaires sur la vision "abolue" ou "relative" de l’éthique/morale. Faudrait-il, pour ne pas avoir l’air de "tirer à boulets rouges sur les acteurs du monde économique", leur trouver des excuses en relativisant notre conception du bien et du mal, ou encore des Droits de l’Homme ? Ou faut-il également tirer à boulets rouges sur nos gouvernements et, dans le cas des démocraties, sur ceux qui les élisent (càd chacun d’entre-nous) ?

    Je m’excuse encore du ton amer de ce post, et vous remercie de votre attention. tanguy

  • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total
    le vendredi 28 mars 2008 à 10:44, Antoine a dit :

    Messieurs,

    Nous semblons en désaccord en ce qui concerne ce sujet, Monsieur B est l’auteur de cet article et j’ai tout de même le plaisir de voir que mon dernier posts a été publié. Je vous en remercie car ce n’est pas le cas de tous les journaux d’information sur le net.

    Bonne journée,

    Antoine.

  • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total.. pour laisser la place à qui ??
    le mardi 25 mars 2008 à 13:47

    Quelques pensées.. La junte actuelle est terrible .. tout le monde s’y accorde. Le but premier de ces associations favorables a l’arret des activités de TOTAL est de soulager la population birmane de l’oppression du gouvernement millitaire.. jusque là tout le monde est d’accord.

    Cependant, il est important de grader à l’esprit les très importante ressources gazière de la Birmanie (aujourd’hui Myanmar).. si TOTAL part.. que va-t-il se passer.. ? la junte va-t-elle regarder ses revenus tomber à néant ?? non, certainement pas. Elle se contentera de relancer les concurrents de TOTAL (qui par ailleurs attendent que çà), les chinois, les russes et compagnie. Et pensez-vous que cela se passera mieux ?? Ajourd’hui TOTAL est une société française, soumis à un droit français et BIEN PLUS transparente (relativement parlant) que des PETROCHINA ou autres.. Je préfère donc que cette zone gazifière qui, quoiqu’il arrive sera exploitée (course aux réserves énergétiques oblige), le soit par une société comme TOTAL qui est tempérée par tous les gardes-fous juridiques, associatif, ONG et autres que nous connaissons, plutôt que le site gazier ne se retrouve sous l’autorité chinois ou russe. Cela me semble être un moindre mal pour les Birmans qui vivent dans la région. Puisqu’au final, là est la question, doit-on penser ethique, comme un concept absolu (pas de TOTAL en birmanie, quelqu’en soit les conséquences pour les birmans), ou comme la recherche d’un moindre mal, prenant en compte les différentes composantes du problème. Je ne suis pas employé de TOTAL, je n’ai aucun rapport avec leur activités, je suis juste un français qui se questionne sur le boycott dont fait preuve cette société. Antoine.

    • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total.. pour laisser la place à qui ??
      le mardi 25 mars 2008 à 18:24, Innsa a dit :

      Votre réaction, pour ma part est très désolante : vous comprenez que TOTAL, une entreprise française (pays des droits de l’homme) soutient et finance une junte militaire qui opprime son peuple et que nous dites vous ? bah que la vie c’est comme ca, et que tant qu’a faire, il vaut mieux que ce soit TOTAL qu’une entreprise chinoise ou autre !

      Vous allez plus loin en nous disant que le libéralisme étant ce qu’il est, la morale n’a peut etre pas sa place dans les entreprises. Dans quel genre de monde souhaitez vous vivre ? Dans votre logique, et avec vous, toutes les entreprises complices de dictateurs sanguinaires ont trouvé un bon avocat.

      Je ne vous souhaite pas de voir votre famille mourir par la faute d’une entreprise qui souhaite faire des bénéfices pour faire plaisir a des actionnaires buvant le champagne a des milliers de Km de chez vous.

      Non monsieur, tout ne se justifie pas.

      Non monsieur, la fin ne justifie pas les moyens

      Non monsieur, la bonne santé du CAC40 ne justifie pas des meurtres. cdl

    • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total.. pour laisser la place à qui ??
      le mercredi 26 mars 2008 à 18:57, Monsieur B a dit :

      @antoine,

      Si vous lisiez les articles que Bakchich consacre depuis des mois au cas TOTAL en Birmanie, vous sauriez que votre commentaire n’est qu’un reflet de la propagande de M. de Margerie et de ses seïdes. En effet , et contrairement à vos allégations, ni les chinois, ni les indiens, ni même les thailandais ne veulent prendre la place de l’opérateur du gisement Yadana, car personne n’est intéréssé par l’approvisionnement d’une centrale électrique en Thailande, seule destination possible du gaz de ce gisement… Même les Thais, qui détiennent 25% du consortium, ne veulent pas reprendre la part du deuxieme partenaire, l’américain Unocal-Chevron, qui souhaite se désengager, car cela obérerait leur capacité d’investissement dans de nouveaux gisements. Il en va de même pour les Chinois et les Indiens, fort désireux d’investir dans le gaz birman, mais pour approvisionner leur propre marché assoiffé d’énergie. Total est, que cela plaise ou non, scotché en Birmanie. M.B

      • Les démocrates birmans veulent séquestrer Total.. pour laisser la place à qui ??
        le jeudi 27 mars 2008 à 16:02

        @ INSAA : Vous n’avez pas compris mon intervention. Relisez mon post. Je n’ai jamais dit que financer une dictature militaire était une activité louable. Je n’ai jamais dit que, parce que le libéralisme est ce qu’il est, la morale n’a pas sa place dans les entreprises. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Vous excellez dans ce domaine de la surenchère affective ! En effet, qui ne serait pas d’accord avec vous en opposant les grands patrons / actionnaires saoulés de champagne aux pauvre birmans mourants sous l’oppression ??

        Mon analyse est autre, et n’engage que moi.

        Je pars de 2 constats, qui vous déplaisent mais qui sont des faits :

          Le monde vit actuellement une bataille de sécurisation des réserves énergétiques.

        Mais quelles seraient les conséquences d’une pénurie de ressources énergétiques en France ? (Ralentissement économique, licenciements massifs, explosion des prix, faillites, en gros cela reviens à appuyer sur le bouton off de l’économie nationale et donc des emplois français… bien malin est celui qui pourrait nous énumérez les réactions en chaîne catastrophiques d’une pénurie énergétique) Conseilleriez-vous au gouvernement français de se retirer de la bataille quand tous les autres pays du monde en font leur objectif premier ??

          L’éthique (ou la morale, comme vous voulez) est un concept qui peut être interpréter de deux façon : de façon absolue ou de façon relative.

        De façon absolue : nous recherchons le bien absolu, dictature militaire = boycott (quelqu’en soient les conséquences)

        De façon relative : que recherchons nous. La situation générant le plus de bien possible ou « le moindre mal », c’est-à-dire, le compromis le plus profitable à tous.

        Je trouve l’attitude « absolue » très louable certes, pleine de bonnes intentions, mais pas forcement en phase avec les « réalités du terrain » et ces conséquences me paraissent plus dangereuse que l’attitude « relative » dans le cas de TOTAL en Birmanie.

        En effet, même si Monsieur B semble assez pointu sur ces connaissances backchichennes (l’ouverture c’est le croisement de différentes sources d’information et non pas la lecture assidue d’une même presse engagée) je ne pense pas que tout le monde se fout d’une nappe de 5 300 milliards de pieds cubes de réserves (soit 30 ans d’exploitation non stop). Encore moins une Chine qui connait aujourd’hui un développement spectaculaire (du même ordre que lors de notre révolution industrielle) et qui , a mon avis fera tout pour sécuriser le « fioul » de sa croissance. Je pense même que les 33 % détenus par Total dans ce projet serait une opportunité exceptionnelle pour ces compagnies chinoises et russes qui n’ont pas réussi à l’origine du projet à se positionner malgré leur efforts.

        J’en conclus donc, et cela n’engage que moi, qu’adopter une éthique absolue en retirant TOTAL de Birmanie ne règle en rien le problème de fond : le financement d’un régime ignoble, puisqu’il sera remplacé par le plus offrant et laisse la place à des organisations bien moins contrôlées / transparentes aux yeux du contre-pouvoir.

        Je pense qu’une logique relative, prenant en compte la réalité de la situation est bien plus adaptée et profitable à tous. Elle ne règle pas le problème du financement de la dictature (tout comme la logique absolue), mais elle représente un compromis « respect des droits de l’homme dans la zone de production / intérêts français dans la bataille de la sécurisation des ressources énergétiques » intéressant, du moins moins pire que la situation qui découlerai du départ de TOTAL. Une société française, comme TOTAL, qui par la pression qu’elle subit de la justice française, par les associations pro-boycott, par les ONG et autres organisations (qui ont un rôle essentiel de gardes fous dans ces situations), doit rendre des comptes régulièrement et ne peut faire n’importe quoi. Peut-on dire de même pour la Chine ? la Russie ? Ainsi la zone de production de Yadana, qui est énorme par rapport à la superficie du pays ne peut pas (sans conséquences dramatiques pour TOTAL) être le théâtre d’actions inhumaines.

        Mais il est vrai, qu’il est bien plus facile de faire de la démagogie sentimentaliste en criant des slogans que tout le monde ne peut qu’accepter « la bonne santé du CAC40 ne justifie pas des meurtres ». Je ne choisis pas la solution de facilité à tirer un boulet rouge sur tous les représentants du monde économique. Je m’interroge juste sur les conséquences de leurs actes.

        @ Monsieur B Monsieur,

        Deux choses :

          Un journal aussi engagé politiquement que « Backchich » n’a pas plus de valeur en terme d’objectivité à mes yeux que les discours travaillés de M. de Margerie. J’apprécie le ton de backchich, leurs analyses et articles, cependant je prends toujours un peu de distance sur les analyses politiques et économiques des journaux engagées politiquement (Backchich, Le Figaro, Libé, et autres).
          Vous me dites donc que personne n’en intéressé par une nappe produisant19,3 millions de mètres cubes de gaz par jour ? alors même que le coût des infrastructures en place est amortie depuis 2001 ? La Thaïlande ne serait pas intéressée par détenir au moins la moitié (et donc sécuriser) de leur unique apport gazié (80% de leur consommation électrique). Comment cela ne peut-il être pas rentable pour PETROCHINA, mais rentable pour TOTAL ? Vous pensez vraiment que si TOTAL part, le monde entier va regarder pourrir une structure générant des milliards de dollars ? Oui Total est « scotché » en Birmanie pour des raisons économiques, mais je continue de penser que c’est un moindre mal.

        Au plaisir de continuer ce débat,

        Bonne journée Messieurs,

        Antoine.

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