Ecoeurés par l’attitude de leur direction, une trentaine d’ouvriers de l’usine Sodimatex ont fait le forcing pour obtenir des négociations. Jusqu’à menacer de faire sauter leur usine. Bakchich les a rencontrés
A Crépy en Valois, dans l’Oise, lorsque l’entreprise Poclain a fermé, une pelleteuse a été installée sur une placette, comme un monument aux morts. Chez Sodimatex, fabricant de moquettes pour les voitures, ce sont des croix noires pendues à la façade et plantées sur la pelouse qui annoncent la mort de l’usine, avec une centaine de familles sur le carreau. « On ne retrouvera pas de travail. Pour nous, c’est mort, le bassin d’emploi est sinistré », lâche, désabusé l’un des employés. Sur le toit, cagoulés, plusieurs ouvriers ont relié une bonbonne de gaz à un dispositif explosif lui même relié à une cuve de 2000 litres de gaz. Une image de guerre. Mais le monde du travail est depuis longtemps en guerre. Patrons voyous contre employés kleenex. Cac 40 contre main d’œuvre à jeter. Vendredi soir, alors que d’interminables négociations avaient lieu à la mairie, les Sodimatex se disaient prêts à faire partir en fumée leur outil de travail. Des ouvriers que nous avons rencontrés. Pas méchants, des types en survet’ simplement écœurés et inquiets pour leur avenir, celui de leurs enfants, des traites du pavillon coincé dans le lotissement et qu’il va bien falloir payer. Ou alors il faudra guetter l’arrivée des huissiers, la saisie de la vieille Renault Laguna break.
Pour l’occasion, et parce que leur entreprise est sous le feu ( !) de l’actualité, des responsables du Groupe Trèves (propriétaire de l’usine) sont revenus à Crépy. « Ça fait un moment qu’on les avait pas vus. Il y a un an, ils nous ont annoncé la fermeture. Depuis, on continuait de se lever le matin. On jouait aux cartes dans l’usine ». En attendant le couperet : la porte métallique qui se referme sur 10, 15, 20 ans à faire de la moquette pour les voitures. Ils ont vécu tous ces mois comme une sorte de couloir de la mort économique. Vendredi matin les gendarmes ont été relevés : ce sont des cars de CRS qui ont pris position. C’est un signal fort, comme on dit en politique : « fini de jouer avec les bonbonnes de gaz, les matraques arrivent ». Finalement, les Sodimatex ne réclament pas grand chose : des conditions décentes de départ. Et jusqu’à présent, c’était un quart de salaire par année d’ancienneté. « Moi ça me fera 10 000 euros, on va tenir combien de temps comme ça ? » demande Fred. Tenir : un vocabulaire de guerre. Ou périr.
A 2 heures du matin, les négociations ont été suspendues et reportées à mercredi matin. Les ouvriers ont désamorcé le détonateur. En échange, ils ont obtenu des garanties : Congés de reclassement de neux à dix mois pour l’ensemble du personnel, formation. Le montant de la prime de licenciement est cependant toujours en suspend.
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Bonjour, à tous, TRW France Ramonchamp suprime 90 emplois, en ne donnant que des mietes à ceux qui partent. Le groupe TRW est équipementier automobile (fonds d’actionnaires américains) ils ont encaissé la galette comme Renault et PSA et maintenant comme ces derniers (les donneurs d’ordre) vont fabriquer à l’étranger sans avoir omis de se remplir les poches au passage merci Sarko.. ; Nous nous sommes battus (sans violence, sans arme mais avec de la haine) pendant 13 jours, nous avons repris le travail depuis mercredi 31 mars en ayant un soupçon de promesses, les négociations (bien sur interrompues par le directeur pour essayer un passage en force)vont reprendre, mais à la moindre alerte sommes tous pret à reprendre le combat (et oui il faut appeler un chien un chien) mais cette fois je ne sais pas jusqu’ou nous irons…
A suivre et sommes de tout coeur et de corps avec vous