Alain de Pouzilhac a reçu la visite à domicile des policiers de la brigade financière. Le parquet de Nanterre enquête sur ses mirifiques indemnités de départ du groupe Havas.
« On voit que l’enquête ne progresse pas », susurrait un avocat quand Bakchich évoquait, en mai 2008, l’enquête ouverte contre les anciens dirigeants du groupe de communication Havas après une plainte de l’industriel copain de Nicolas Sarkozy, Vincent Bolloré. Il a fallu un peu de temps, mais Alain de Pouzilhac, l’actuel président de France Monde, Alain Cayzac, ex-vice-président, et Jacques Hérail, ancien directeur financier, ont reçu la visite des policiers de la brigade financière début octobre. Une perquisition en bonne et due forme.
Reprenant Havas en 2005, Bolloré a fait ses petits calculs : selon lui, Alain de Pouzilhac se serait fait attribuer 10 millions d’euros à l’occasion de son départ le 26 juin 2005. L’intéressé présidait en effet différentes structures du groupe. Et à chaque société correspondait un contrat et autant de cadeaux prévus en cas de divorce anticipé : indemnité transactionnelle, faculté d’exercer avant l’heure un programme de souscription d’actions, mise en place d’un plan d’option de souscription d’actions, conclusion d’un accord de non-concurrence, indemnité de rupture… Après avoir versé un temps les échéances de non-concurrence, la nouvelle direction de Havas a tout stoppé en juillet 2006. Et Bolloré a déposé plainte contre Pouzilhac et consorts devant les tribunaux, exigeant en même temps le remboursement d’une partie des sommes. Cette enquête préliminaire est toujours en cours, et se déroule parallèlement à une procédure aux prud’hommes de Nanterre, dont la prochaine audience devrait se dérouler le 20 novembre prochain.
Faut-il voir dans la récente mise à l’écart de Pouzilhac de la direction de France 24 (une des entités de France Monde), une conséquence de ces développements judiciaires ? Pas le moins du monde. « Il ne pouvait pas présider à la fois France Monde et France 24, tout simplement. Cette décision était antérieure aux perquisitions », relève son avocat Olivier Metzner, interrogé par Bakchich. Jusqu’à sa nomination par Sarkozy à la tête de l’audiovisuel français, France Monde, Pouzilhac était peu connu du grand public mais figurait sur la liste des patrons les mieux payés du CAC 40. Comme l’a raconté Bakchich récemment, son nouveau poste de président de chaînes ne lui vaut qu’un maigre salaire de 40 000 euros par mois.
C’est sûr, le pouvoir d’achat s’érode en France…
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