Le système mis en place par le plus grand flic de Chirac, Philippe Massoni, tombe en lambeaux, attaqué à la hache par le nouveau président, sa seigneurie Sarkozy.
Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, le super flic qui dort maintenant sur le paillasson du Président, ont mis une année – et usé de nombreux coups tordus – avant de se débarrasser du système Massoni. Lequel était fondé sur le pouvoir régalien de la Préfecture de police de Paris et celui de son arme fatale, les Renseignements Généraux. Un outil policier de gouvernement, piloté au plus serré pendant vingt ans sous les différentes formes du règne de Chirac, par Philippe Massoni, le plus discret des Corses. Allure de chanoine et flic de coulisses – celles des RG – Massoni savait naviguer sans tâcher ses vestes de tweed dans les coups les plus obscurs. L’essentiel étant qu’une lumière sans ombre illumine a giorno la carrière de son maître : Jacques Chirac. Intelligent, Massoni a toujours su que la trahison était une option utile. Et c’est l’âme sereine qu’il a lâché ce Pasqua qui l’avait façonné. Son seul exploit policier, de vrai flic, aura été de taille : l’arrestation de l’équipe d’Action Directe à Vitry-aux-Loges, dans le Loiret.
Au moment où les réseaux de ce tout-puissant chanoine sont débranchés, de bons souvenirs de Massoni, comme les cadavres, remontent en surface. Et le sens que prend, de jour en jour, l’instruction du dossier Clearstream, montre l’existence, autour de Chirac, d’un « cabinet noir » que Massoni ne pouvait ignorer. Même à la retraite, Massoni n’a donc pas éteint la queue de sa comète, ni liquidé son service après-vente. Entré dans la police en 1962, Philippe Massoni voit passer de loin les tourbillons de l’OAS. C’est sous le règne de Raymond Marcellin, le ministre super-flic de Mai 68 qu’il commence à donner bonne mesure en manipulant les mouvements gauchistes de l’après- « révolution ».
Dans l’entourage du Breton Marcellin, il retrouve le gendre d’une amie du ministre : Yves Bertrand. Lui aussi deviendra un maître de l’ombre, un indéboulonnable patron des RG. Nommé directeur central des RG en 1986, Philippe Massoni, franc-maçon comme la presque totalité de la hiérarchie policière, devient préfet de Police de Paris en 1993. Pour un séjour fructueux de 8 ans. A l’Élysée, Jacques Chirac distingue les qualités du cher Philippe en le mettant à la tête du « Conseil de Sécurité Intérieur », un machin destiné à contrer l’influence de Sarkozy alors à… l’Intérieur. Évidemment, à peine installé rue du Faubourg Saint-Honoré, Nicolas a tout de suite remercié l’ami Massoni.
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