La police parisienne tente toujours d’identifier le manifestant pro-tibétain qui a tenté d’arracher la flamme olympique à la jeune Chinoise en fauteuil roulant lors de son passage en France. Elle a demandé la coopération judiciaire à Londres, où des incidents similaires s’étaient produits. En vain…
Le parcours de la flamme olympique à Paris avait suscité en avril dernier quelques turbulences, on s’en souvient. Dans la capitale, portée par Jin Jing, une jeune escrimeuse paralympique de 27 ans en fauteuil roulant, la torche avait failli échapper à l’athlète chinoise, assaillie par des manifestants pro-tibétains. La France s’était attirée de virulentes critiques de la part de la Chine et avait subi un début d’embargo des produits français.
Après ces déboires à la base d’un quasi incident diplomatique et en dépit du début des Jeux, la flamme fait encore parler d’elle. Une enquête menée par la police parisienne tente toujours d’identifier le vilain fauteur de trouble, l’homme qui avait tenté d’arracher en ce fameux 7 avril la flamme à la petite Jin Jing. Souvenez-vous de l’incident : précédant des motards de la police, accompagnée de fourgonnettes de CRS, la jeune fille suit son petit bonhomme de chemin quand soudain, un homme se précipite. Il a le temps de pousser le fauteuil avant de vite se retrouver plaqué au sol par des policiers en tenue, des CRS.
Mais l’homme est relâché illico presto, et son identité n’est pas relevée par les flics. Car comble de malchance pour les autorités, il n’y a aucun officier de police judiciaire en vue, c’est-à-dire aucun flic habilité à procéder aux enquêtes pénales. Trois mille képis et casquettes ont été mobilisés pour le service d’ordre de ce grand jour, mais pas un seul OPJ n’est là ! Les CRS ont donc été entendus pendant l’enquête, et ont précisé que leur seule mission ce jour-là était, en substance, d’assurer la sécurité de la flamme. Point barre.
La veille, dimanche 6 avril, la flamme était de passage à Londres où, là aussi, des manifestants pour la liberté et les droits de l’homme avaient tenté de l’éteindre. Les enquêteurs français, visionnant quelques jours plus tard les incidents survenus outre-Manche, où 35 personnes environ avaient été arrêtées, se sont demandés si le fauteur de troubles qu’ils n’ont pas identifié en France n’était pas également présent en Grande-Bretagne. Paris a donc demandé la coopération judiciaire à Londres afin d’obtenir l’identité des fauteurs de trouble. Et s’est fait renvoyer à ses dossiers. La justice britannique a estimé qu’elle ne coopérerait pas « en l’état ». Circulez y a rien à voir.
Jin Jing, depuis, s’est retrouvée propulsée héroïne chinoise. Réexpédiée à Pékin, sans même avoir déposé plainte contre la tentative d’arrachage de flamme et renversement de son fauteuil, elle a raconté : « C’était vraiment le bazar. » On ne lui fait pas dire ! Elle a vu « trois, quatre indépendantistes tibétains. Mon premier réflexe a été de courber la tête et d’utiliser mon corps pour protéger la torche. J’ai juste pensé : je ne vais pas laisser ces indépendantistes me prendre la torche, même si je dois lutter jusqu’à la mort. N’importe quel Chinois l’aurait fait à ma place ». Ben voyons. Quelques jours après le passage tourmenté de la flamme, en avril dernier, Christian Poncelet, le président du Sénat, s’est rendu en Chine et lui a présenté des excuses officielles de la part de Nicolas Sarkozy et une invitation à venir à Paris. « Je veux vous dire que j’ai été choqué par les attaques dont vous avez été l’objet le 7 avril à Paris », déclarait le bon Poncelet.
Selon le parquet de Paris, une vingtaine de personnes ont été interpellées au cours des « affrontements » parisiens. Mais pas celui qui a renversé la jeune athlète chinoise.
Ce qui est surtout très étonnant, c’est que très peu de medias reprennent les photos publiées par un blogueur chinois montrant ce manifestant "pro-tibétain" accompagné de "pro-chinois", pas plus qu’ils ne reprennent les propos d’une amie de Jin Jing sur CCTV indiquant que l’ambassade de Chine cherchait des chinois "bronzés" pour les payer afin de produire ce genre d’événement. Jin Jing trouvait d’ailleurs cela parfaitement normal.
Aucun mot non plus sur la soudaine évaporation des bouledogues bleus chinois autour de l’athlète au moment de l’attaque. Mais si l’on préfère faire des courbettes, après tout…