Le très controversé président honoraire du CIO est décédé à 89 ans. Dans son grand oeuvre pour la mondialisation des Jeux, il aura rappelé que l’important, c’est de participer aux gains.
Juan Antonio Samaranch, président honoraire du CIO, est décédé mercredi 21 avril à l’âge de 89 ans. Les hommages ont commencé à pleuvoir comme des cotillons sur le stade, le préposé UMP aux Sports David Douillet saluant même les « valeurs de l’olympisme » prônées par Juan Antonio (voir encadré). « Grand ami de la France, Monsieur Samaranch était un serviteur de la cause du sport et des valeurs de l’olympisme qu’il a cherchées à promouvoir pendant plus de trente années passées au CIO. » "Cherchées à promouvoir", appréciez le sens de la nuance….
Car avec ses 21 ans de pouvoir à la tête du Comité international olympique de 1980 à 2001, le Catalan restera comme celui qui a fait passer l’olympisme de l’amateurisme au sport-business mondialisé, fatales dérives incluses.
Et le personnage aura porté haut la controverse, en commençant par ne jamais cacher son admiration pour le dictateur Franco, dont il fut secrétaire d’Etat aux Sports. Cela ne l’empêcha pas ensuite de nouer d’excellentes relations avec les Comités olympiques des républiques de l’ex-Union soviétique (voir en fin d’article).
Membre élu du CIO dès 1966, il fut le premier ambassadeur d’Espagne (1977-1980) à Moscou après la reprise des relations diplomatiques avec Moscou. Vice-président du CIO (1974-1978), il accéda à la présidence en 1980 avant d’être reconduit, à trois reprises (1989-1993-1997), dans ses fonctions.
Mais les chiffres ne mentent pas : à son arrivée, le CIO était quasiment en faillite et ses coffres regorgent désormais de milliards de dollars. Qui plus est, l’ère des boycotts (Moscou 1980, Los Angeles 1984) est révolue et les Jeux Olympiques sponsorisés sont l’événement sportif le plus populaire de la planète.
Mais le triomphe du billet vert et la recherche de l’audience et de la performance à tout prix, dopée si besoin, ont aussi fait leur apparition dans le périmètre olympique. Et les mandats de Samaranch auront été marqués par la plus grosse affaire de corruption jamais connue par le CIO, qui a conduit à la purge de dix membres ayant bénéficié de plus d’un million de dollars en liquide et cadeaux destinés à assurer le succès de la candidature de Salt Lake City en 2002.
Direction de la Communication Paris, le 21 avril 2010 Service de presse
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Mouvement Populaire tient à saluer la mémoire de Juan-Antonio Samaranch, ancien Président du Comité International Olympique, décédé aujourd’hui.
Père de l’olympisme moderne, Monsieur Samaranch a permis aux Jeux Olympiques d’acquérir, durant les deux décennies passées à la présidence du CIO, une dimension économique et planétaire supérieure.
Grand ami de la France, Monsieur Samaranch était un serviteur de la cause du sport et des valeurs de l’olympisme qu’il a cherchées à promouvoir pendant plus de trente années passées au CIO.
David DOUILLET Secrétaire National en charge de la Vie sportive
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