Pour chasser le méchant sobriquet de "corbeau", Jean-Louis Gergorin, accusé dans le procès Clearstream de "dénonciation calomnieuse", s’est adjoint les services d’une communicante hors pair.
Esprit brillant et d’ordinaire ordonné, Jean-Louis Gergorin, l’ancien ponte d’EADS, n’a jamais rien laissé au hasard. Et compte bien revenir à cette petit habitude, tout juste entravée par sa fréquentation d’Imad Lahoud, qui l’a plongé au coeur du maelstrom Clearstream, et envoyé, en ce doux mois d’octobre, aux assises, pour dénonciation calomnieuse.
Précautionneux donc, ce grand fan de Bakchich (si, si) s’est adjoint les services des meilleurs défenseurs possibles. A commencer par l’ancien batônnier et ex président de conseil national de Barreaux, Me Paul-Albert Iweins.
Un ténor du barreau pour défendre un ex-haut dirigeant d’un fleuron de l’aéronautique française. Rien de bien étonnant.
En revanche, époque oblige, l’ami Gergorin s’est aussi attaché les services d’une conseillère en communication, comme l’a évoqué le Monde, dame Patricia Chapalotte.
Une communicante qui n’a pas peur des missions difficiles, puisqu’elle s’occupe actuellement de l’image de Jérome Kerviel, le trader accusé d’avoir fait perdre 4,82 milliards d’euros à la Société Générale.
Bref, défendre Gergorin, accusé d’avoir falsifié les listings Clearstream, avec l’aide de Lahoud, voire de Dominique de Villepin, pour régler ses comptes, et d’avoir transmis ces faux à la justice, aurait presque l’air d’une sinécure…
D’autant que Mme Chapalotte présente des états de services fort avenant. Ex conseillère en communication de Dominique Perben, du temps où ce pur chiraquien gardait les Sceaux au ministère de la Justice. Sans laisser un souvenir impérissable.
Mais au moins, la communicante défend elle en terrain connu l’ami Gergorin. Et présente de solides références. Habitué aux chiraquiens, donc, mais également à Me Paul-Albert Iweins. En tréfouillant le net et notamment le site du Cosal, un syndicat gratte poil d’avocats, se trouve ses références plus qu’intéressantes.
Du temps où Me Iweins présidait aux destinées du Conseil national des Barreaux, l’éminent avocat avait choisi Mme Chapalotte pour assurer la communication de l’auguste office, en 2006. « Sans appel d’offre, ni vote de l’assemblée générale », note le pointilleux syndicat…
Un an plus tôt, Mame Patricia s’est lancée dans la course à la présidence du Medef. Ou plutôt son poulain, Alain Hugues Mayer. Sans succès… Lolo Parisot avait remporté le gros lot pour ne plus le lâcher.
Mais au moins, Chapalotte a-t-elle des idées qui trottent. Exhumé par le Cosal, ses citations d’un article de 2002 de l’Express, où elle décrit son savoir-faire…Tout en se permettant quelques critiques sur ses concurrents.
"Le relookage de Robert Hue par Beigbeder, lors de la dernière campagne présidentielle, l’a éloigné de ses électeurs. « Dans son costume trop stylé, il ne correspondait plus à l’image que l’on se fait d’un communiste », explique Patricia Chapelotte."
Pour son nouveau client, au moins, la transformation est-elle au moins annoncée. A défaut d’achevée. Depuis le début du procès, Gergorin assène qu’il est moins « un corbeau qu’un pigeon ». Tant qu’il faut picorer après tout.
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