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Fillon, le chevalier inexistant

chargé de TD / vendredi 15 janvier 2010 par Louis Cabanes
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François Fillon serait susceptible de rester Premier ministre jusqu’en 2011 selon les révélations du livre "La carpe et le lapin". De quoi faire réfléchir sur l’utilité de la fonction du résident de Matignon.

Il n’y a pas de quoi crier haro sur le baudet. Et pourtant. Au détour d’une phrase, dans un livre paru hier, « La carpe et le lapin », une journaliste de France-2, Alix Bouilhaguet, révèle l’existence d’un pacte conclu en mai 2008 entre Nicolas Sarkozy et François Fillon pour prolonger le bail de l’actuel Premier ministre jusqu’en 2011. Hors donc de toute contingence électorale. Ou plutôt, à la veille d’une campagne présidentielle de 2012 : Sarkozy en habit de candidat avec, en tailleur de costume, un frais émoulu Premier ministre ( Brice Hortefeux ?) pour la préparation d’un second mandat.

Fillon, un ami qui vous veut du bien

Que révèle cette anecdote hormis ce que l’on sait déjà : Fillon maître d’œuvre appliqué et corvéable d’un Président sur tous les fronts ? Le diable se cache dans le détail de nos institutions. Et d’un inversement des rôles depuis 2007 au sein de l’exécutif : Sarko politise les techniciens (Claude Guéant, Henri Guaino) et « technicise » le politique, au premier rang duquel figure François Fillon. Une évolution aujourd’hui mieux assumée.

Le temps de la démission de Fillon dans les premiers mois, en septembre 2007, parce que court-circuité de toutes parts, paraît bien loin. Sa popularité aurait grimpé de 47% à 54% ce mois-ci selon un sondage ViaVoice et son avenir politique, il l’envisage dans les bureaux ambrés de la mairie de Paris. Des ambitions à rebours du parcours de ses prédécesseurs. Qui posent la question aujourd’hui de l’utilité de la fonction.

Le rétroviseur historique de Matignon donne le ton du changement. Du temps ou le prestige du titre suffisait à se voir promettre un avenir élyséen. Chirac Premier ministre de 74 à 76 prêt à venir à bout de Giscard d’Estaing. Puis de 86 à 88, lors de la première cohabitation, en premier opposant de Mitterrand. Balladur de 93 à 95 poussé par les sondages favorables à la veille de la présidentielle. Juppé ensuite, de 95 à 97, tué au front lors de la réforme avortée des régimes spéciaux. Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002 et présidentiable avec le succès qu’on lui connaît. Raffarin et Villepin enfin, l’un et l’autre, vidés par l’usure, à la suite du désastre du TCE (traité constitutionnel européen) pour le premier et du CPE pour le second, dont l’expérience amère de Premier ministre aura sapé son destin napoléonien d’être « le soleil noir de la puissance » pour reprendre le titre d’un de ses bouquins. Cet « enfer de Matignon », ils l’ont vécu et ont cru pouvoir rompre la malédiction qu’un Premier ministre ne puisse grimper l’ultime marche de la Présidence de la République.

Du Premier ministre au vice-président

Avec François Fillon, on serait tenté de dire que la question ne se pose pas. La fonction de Premier ministre tend à se confondre avec celle d’un vice-président à l’américaine. Dont il ne vient aujourd’hui personne à l’esprit de demander la tête du chef de Matignon, même au plus fort de la crise de 2008. Car l’épicentre de la décision et de la responsabilité politique se concentre à l’Elysée, œil des caméras, des bons et mauvais résultats. En novembre 2008, Fillon évoquait la logique d’une suppression du Premier ministre qui « poussée jusqu’au bout, doit aboutir à un vrai régime présidentiel ». Si Sarko y trempe allègrement les pieds, ce principe implique en aval un changement de constitution. Qui posera irrémédiablement comme question la responsabilité politique du Président devant le Parlement et de la redéfinition de ses contre-pouvoirs. En attendant, Sarko se protège derrière son Premier ministre, son chevalier inexistant.

Lire ou relire sur Bakchich.info :

François Fillon a taclé son homologue irlandais qui a osé soutenir la demande de sa fédé de rejouer le France-Eire de mercredi.
François Fillon va défendre la réforme territoriale voulue par Sarkozy et la suppression de la taxe professionnelle devant un Congrès des maires qui s’annonce houleux.
Bakchich Hebdo, dans son numéro du 4 novembre, racontait une phénoménale indigestion à Matignon. Surprise, le "Canard enchaîné" de mercredi pille nos infos, sans nous citer.

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7 MESSAGES
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Forum

  • Fillon, le chevalier inexistant
    le vendredi 12 février 2010 à 02:27
    à lire : le journal de la France de pendant par François F. soumis sur Urbane Tattack. Tordant !
  • Fillon, le chevalier inexistant
    le dimanche 17 janvier 2010 à 10:09, zorglub a dit :
    J’ai beaucoup de mal à comprendre comment Fillon inodore insipide et insignigiant, qui ne fait rien et ne constitue meme pas un frein à sarkosy peut obtenir autant d’opinions favorables !
  • Fillon, le chevalier inexistant
    le samedi 16 janvier 2010 à 10:30
    je n’aime ni Filon ni Sarkozy,c’est la même bande affiliée à une association de malfaiteurs qui sévit depuis des lustres sous la Veme République
  • Fillon, le chevalier inexistant
    le vendredi 15 janvier 2010 à 18:56, ledif trocas a dit :
    Dont il ne vient aujourd’hui personne à l’esprit de demander la tête du chef de Matignon, même au plus fort de la crise de 2008. la phrase claudique un tantinet… à part cela, article passionnant comme beaucoup d’autres bravo
  • Fillon, le chevalier inexistant
    le vendredi 15 janvier 2010 à 12:10, Alvaro Canyon a dit :
    La chevalerie n’est plus ce qu’elle était… ou alors, on ne peut décemment plus être chevalier au XXIe siècle, n’en déplaise aux nouveaux Chrétien de Troyes de la presse. Sur fond de guerre de religion gaulliste / sarkozyste, le "chevalier inexistant" mènera en plus seul la croisade des régionales, selon le voeu du souverain pontife de l’Elysée. De quoi réellement faire valoir l’amour courtois que les Français lui portent, au-delà de sa côte de popularité en hausse depuis le décès de Seguin. Quand la mort redonne de la vie aux vivants, c’est effectivement qu’ils sont déjà presque morts.
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