François Fillon va défendre la réforme territoriale voulue par Sarkozy et la suppression de la taxe professionnelle devant un Congrès des maires qui s’annonce houleux.
Le Premier ministre François Fillon devait officiellement ouvrir mardi 17 novembre après-midi le 92e Congrès des maires, qui se tient jusqu’à jeudi Porte de Versailles à Paris.
Un moment de solitude annoncé devant 11.000 élus remontés contre une rafale de réformes jugées confuses et contradictoires : suppression de la taxe professionnelle, principale ressource des collectivités, alors que les missions dévolues aux collectivités augmentent ; réforme territoriale, redécoupage de la carte électorale et changement du mode de scrutin.
L’an dernier, François Fillon s’était fait siffler par les maires sur le service minimum d’accueil, que doivent mettre en place les communes en cas de grève des enseignants.
Cette année, en l’absence de Nicolas Sarkozy, en tournée dans les pays du Golfe, le locataire de Matignon pourra tout de même compter sur un quarteron de soutiens ministériels : Brice Hortefeux (Intérieur), Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget), Alain Marleix (Collectivités locales)
Les maires sont "exaspérés à l’égard d’une campagne de dénigrement" et inquiets de la suppression de la taxe professionnelle", souligne le vice-président de l’Association des Maires de France (AMF), le socialiste André Laignel. Beaucoup pointent une "volonté recentralisatrice".
Sans compter que le bilan de la "décentralisation Raffarin" en 2003 a déjà montré que le transfert de plusieurs compétences étatiques pouvait ne pas s’accompagner des ressources associées.
Ironie du sort, c’est le même Raffarin qui se trouve à la tête de la "fronde" des sénateurs contre les projets du gouvernement. Et c’est la France d’en bas qui s’oppose à la France de Sarko.
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