Sur le vif, les commentaires de la semaine économique. Un sport de combat.
Alors que tout le monde critique le libéralisme et ses dérives catastrophiques, une société coopérative basée sur l’entraide, la solidarité, et « la défiance vis-à-vis du capitalisme » est en train de mourir.
La Camif a été mise en liquidation judiciaire.
Cette semaine, Jean-Marc Vittori, des Echos ressemble à la « Sœur Emmanuelle du CAC 40 ». Le libéralisme a besoin de petits soldats, Vittori s’y colle dans avec un article intitulé : « Non les salariés ne sont pas sacrifiés ! ». Accrochez-vous.
« En ces temps de colère sociale rampante », il ne faut pas faire croire que la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté. « C’est vrai ailleurs », mais pas en France (ça nous rappelle un peu le nuage de Tchernobyl. Passons). Puis il nuance. « Il y a longtemps. Dans les années 1980, pour être précis, les salariés captaient (pourquoi pas volaient ?, Ndlr) 74 % de la valeur ajoutée. En cinq ans, cette part est tombée à 65 % ». Et là, notre chroniqueur nomme les responsables : « Pierre Mauroy et Laurent Fabius », des hommes de gauche.
En contradiction totale avec son titre, Vittori nous apprend que les salariés ont perdu 9 points de PIB. Notre confrère juge que « la situation de la première moitié des années 1980 était aberrante ».
Il aurait pu faire plus court : « ne faites pas grève, vous n’avez le droit à rien ».
Nous espérons que, pour ses efforts, Monsieur Bernard Arnault, actionnaire des Échos, sera content de M. Vittori.
Dans un article très sérieux sur les conséquences de « la chute des actions », Hervé Rousseau du Figaro, affirme qu’il « est parfois difficile de motiver des cadres dirigeants qui espéraient réaliser leurs stock-options ».
Les pauvres !
En ces temps troublés, on pouvait s’attendre à un contre discours de La Croix. Dans son édition du vendredi 7 novembre, le journal liste les « 4 défis économiques et sociaux » que doit affronter l’Amérique. Et là, loin de la doctrine sociale de l’Eglise, La Croix invite d’abord le nouveau gouvernement à « soutenir Wall Street ». Puis, en quatrième position de « faciliter l’accès aux soins ». On aurait rêvé l’inverse.
Pourtant, La Croix sait faire preuve d’humour. Les cours de la bourse s’affichent dans la page Sport.
Le dimanche matin, les futurs médecins s’exercent au commerce. Au marché des Enfants Rouges, dans le 3ème arrondissement de Paris, les étudiants en médecine vendent des bonbons aux passants. On n’apprend pas encore le marketing dans les facs de médecine, mais on fait des stages de mise en situation commerciale.
Demain ils devront vendre des médicaments.
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