La croissance revient. 0,6% au dernier trimestre 2007. C’est l’Insee qui le dit et c’est Lagarde, la ministre de l’Economie, qui plastronne. Sauf que… L’embellie de fin 2007, et qui devrait continuer en 2008, ressemble fort à un joli tour de prestidigitation.
En revoyant à la hausse les chiffres de la croissance de 2007, l’Insee a donné une double satisfaction à la ministre de l’Economie : elle a pu enfin annoncer une bonne nouvelle et proclamer que la politique économique mise en place juste après l’élection de Nicolas Sarkozy portait ses fruits. Ensuite, en augmentant le dénominateur du ratio déficit public sur Pib, cette révision a permis de déclarer, alors que le déficit en valeur absolue est resté identique que la situation des finances publiques était en voie d’amélioration.
Les statisticiens réservent encore une bonne surprise à notre ministre. A savoir que cette révision va également améliorer la croissance de 2008. Ce que l’on appelle en statistique « l’acquis de croissance », c’est-à-dire les conséquences de 2007 sur 2008 s’est également accru dans la refonte des chiffres. Ce résultat a littéralement survolté Christine Lagarde et François Fillon. Fort de ces chiffres, le premier ministre a annoncé lors du séminaire gouvernemental du dimanche 18 mai qu’en 2009, le déficit public serait ramené à 2% du Pib.
Cela signifie qu’il faut réduire le déficit de l’Etat de 20 milliards d’euros. Pour y parvenir, le gouvernement compte sur 8 milliards d’économie, et 12 milliards de recettes supplémentaires à fiscalité constante. Comment obtenir ce résultat : grâce une croissance de 5 % en valeur…. !!
Car tous les indicateurs semblent, du côté de la croissance finale, plutôt au vert : la richesse s’accroît et l’inflation vient encore donner un coup de pouce. Pourquoi s’en priver et ne pas profiter de l’aubaine. ? On table donc à Matignon sur un cumul inflation/croissance conduisant à une augmentation totale du Pib de 5% sans états d’âme.
Certes, il faudra aussi financer environ pour 4 milliards de mesures nouvelles liées à des réformes comme le RSA ou aux promesses concernant l’enseignement supérieur. Mais la Révision générale des politiques publiques (la célèbre RGPP) doit fournir selon Eric Woerth 12 milliards : tout est bouclé et il n’y a plus à s’inquiéter sur l’avenir des finances publiques et les éventuelles menaces de Bruxelles.
Sarkozy compte bien dénoncer la hâte artificielle des fonctionnaires de la Commission qui avaient déjà indiqué qu’ils s’apprêtaient à mettre la France en observation et commencer ainsi sa présidence de l’Union européenne en position de force.
Certes, quelques rabat-joie rappellent qu’en fait, la croissance française est plus dépendante de la situation allemande que des décisions de politique économique du gouvernement et que si l’année 2007 fut une année plutôt favorable outre-Rhin, des années plus difficiles sont devant nous. Pour l’instant, ce genre de remarques rencontre d’autant moins d’échos que les bonnes nouvelles économiques furent rares ces derniers temps.
Un des fantasmes de l’Elysée après ces chiffres est que la prévision du FMI pour la France en 2008 d’une croissance de 1,5% soit clairement infirmée : quel bonheur alors de montrer du doigt le grand chef de l’institution, notre ami DSK dont le retour sur la scène politique parisienne commence à inquiéter tant à gauche à droite. Les enjeux de la croissance sont multiples…
Attention ! il faut se méfier des chiffres de croissance fournis par l’INSEE… ceux ci annoncent une augmentation du pouvoir d’achat de 3,3% ce qui laisserait sous entendre que chaque français aurait vu son pouvoir d’achat augmenter de 3,3%… alors qu’en fait il s’agit d’une moyenne… la plus importante augmentation du revenu national provient des 352 000 chômeurs qui ont trouvé un emploi et perçoivent désormais un salaire. Très bonne nouvelle pour eux et pour les comptes de la nation, mais pour ceux qui travaillaient déjà , cela n’augmente en rien leur pouvoir d’achat (alors que cela fait monter la "moyenne" ).
http://www.impots-utiles.com/hausse-du-pouvoir-dachat-de-33-la-fausse-bonne-nouvelle-de-linsee.php
Merci de laisser passer cet appel de simples citoyens salariés pour les retraites :
Nous salariés du public et du privé, demandons que soit en préalable régularisées ces importantes questions, avant toute nouvelle réforme équitable des retraites.
1/ Sur les recettes exonérées, visées par la Cour des Comptes :
La taxation immédiate des stock-options, qui, selon les termes du dernier rapport constituent "bien un revenu lié au travail, donc normalement taxable", qui ont ainsi entraîné une "perte de recette aux alentours de 3 milliards d’euros" ( année 2005). Ce rapport de la Cour des Comptes précise que : les 100 premiers bénéficiaires devaient toucher chacun une plus-value de plus de 500.000 euros et les 50 premiers de plus de 10 millions d’euros.
2/ Sur les dettes de l"Etat :
Apurement de ses dettes, supérieures à 10 milliards d’euros, qu’il a cumulées à l’égard de la "Sécu" en ne compensant pas systématiquement les exonérations de charges (rapport Cour des Comptes).
3/ Sur les recettes de privatisations :
Transfert des sommes non versées depuis 2002 vers le fond de réserve des retraites, comme la loi le prévoyait.
A savoir que ce fond était abondé à hauteur de 30 milliards d’euros en 2002. Il aurait dù étre à hauteur de 300 milliards en 2007, or 3% seulement des recettes de privatisations effectuées depuis ont alimenté ce fond de réserve.
4/ Sur les gains de la VAB, détournées des bénéfices du travail, vers les profits :
8,4 points de valeur ajoutée depuis 25 ans (référence INSEE), représentant pour la seule année 2006, 134 milliards d’euro, au détriment des bénéfices du travail.
5/ Sur les "niches" fiscales :
254 "niches" fiscales qui permettent à 3900 gros contribuables d’échapper à tout impot sur le revenu, privant l’Etat de 43 milliards de recettes, une somme supérieure au déficit budgétaire.
Nous demandons avec force et en préalable également, pour des raisons de simple justice et d’égalité des citoyens devant la loi, de morale républicaine, que le régime spécial de retraite des parlementaires soit réformé, pour l’aligner sur les critères que ces derniers décident, votent et font appliquer aux autres régimes de retraites des citoyens.
A savoir :
1/ passage à 40 années de cotisations au lieu de 37,5 années pour les parlementaires.
2/ abandon du scandaleux privilége de la double cotisation qui ne se justifie en aucun cas, permettant aux parlementaires de bénéficier d’une retraite à taux plein au bout de 22,5 années seulement de cotisations.
Nous appellons pour toutes ces raisons, les organisations syndicales du public et du privé, à s’emparer avec force et résolution de ces questions, pour les faire valoir au nom des salariés.
Merci de bien vouloir signer, divulguer et faites connaitre cet appel SVP. N’oubliez pas de valider votre signature dans le mail de confirmation qui vous sera adressé.
Pour signer l’appel :