Ce week-end, Dieudonné arpentait les allées de la « convention présidentielle de Le Pen 2007 », « pour voir ». Cet été, il était photographié au Liban en compagnie de l’ex-dirigeant du GUD Frédéric Chatillon. « Pour voir » ?
Cet été, Bakchich en a parlé, quand les canons israéliens et les roquettes du Hezbollah se sont tus, un messie moderne est allé vadrouiller dans les décombres du sud de Beyrouth : Dieudonné. Ses apôtres : une vaillante troupe, composée de son directeur de campagne, l’aimable ex-frontiste Marc Robert, de l’ineffable Alain Soral, d’Ahmed Moualek, animateur du site La banlieue s’exprime et du sémillant boss du Réseau Voltaire, Thierry Meyssan. Avec eux, celui qui n’est plus candidat à la présidentielle a rencontré les plus beaux spécimens de la politique libanaise et syrienne : le président Émile Lahoud, le général Aoun, la direction de la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, ou encore le Président du parti national Syrien. D’augustes personnages qui n’ont évidemment accordé d’entrevues à notre Mbala Mbala national que parce qu’il est un éminent leader de la politique française. Sur une photo prise dans la banlieue Sud de Beyrouth qui a pas mal circulé sur le net, se distingue, les yeux fermés, un autre Français, le sympathique Frédéric Châtillon. Dirigeant du GUD, le syndicat étudiant d’extrême-droite, dans les années 90, père d’un enfant parrainé Le Pen et proche de la fille de ce dernier, le jeune homme, selon des colporteurs de ragots mal intentionnés, aurait organisé le voyage grâce au soutien financier de la Syrie. Certes, l’homme a des amitiés dans le dernier pays baassiste. « Ami » du général Moustapha Tlass, l’ancien ministre syrien de la Défense et grand maître des services secrets du pays, Châtillon aurait largement fait bénéficier de ses réseaux au GUD. La note des RG le concernant précise que le GUD, « par son intermédiaire, a toujours entretenu des relations avec les autorités syriennes ». Selon la même fiche, fin 2001, le beau Frédéric « active ses réseaux syriens pour rencontrer le chef du Hezbollah […] [il] devait se rendre au Liban et en Syrie pour visiter des camps du Hezbollah ainsi que le cheikh Nasrallah responsable fondateur du Hezbollah ».
Tout cela a laissé supposer à certains que l’ancien Gudard avait organisé les éminentes rencontres et, donc, fait financer le voyage par ses amis. Mais pas du tout ! Joint par téléphone, l’intéressé nous apporte la lumière : « Je me suis rendu sur place parce que j’ai des amis là-bas et de la famille » explique-t-il. Quant à Dieudonné, « je l’ai rencontré à l’hôtel, à Damas ». Par hasard ! La photo ? « J’ai pensé que ce serait marrant de faire un tour avec eux à Beyrouth ». Et voilà. Et ceux qui insistent sur les rapprochements idéologiques, autour d’un antisionisme pour le moins virulent, de la bande à Dieudo et du Gudard propalestinien ne lancent que médisances.
Après tout, pourquoi ne pas croire un homme considéré par les RG comme intime du chef des services secrets syriens ?